Mensonges et vérités
Kate reçoit l'ordre de se rendre en Italie où elle devra dérober un objet dans les poches d'un dignitaire italien, s'entraînant en amont à maitriser l'adresse d'un pickpocket. Dean essaie de son côté de se rapprocher de Colette, mais la jeune hôtesse semble bien décidée à profiter de ce séjour pour passer à autre chose. De son côté, Laura reste à New-York et découvre que des photos provocatrices dont elle est le sujet sont exposées dans une galerie de la ville.
Résumé de la critique
Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi :
- une histoire d'espionnage légère et réjouissante
- la nécessité de savoir différencier la vérité du mensonge pour Colette
- le refus de vivre dans le mensonge pour Maggie
- la difficulté de s'assumer pour Laura
Mentir pour la cause
Pour cet épisode, Pan Am nous parle de mensonges et de vérités en commençant par Kate qui reçoit une mission un peu plus risquée que d'habitude, confirmant que l'idée des auteurs d'en faire d'elle une vraie espionne était la bonne. Son objectif consiste à voler un objet dans les poches de sa cible, un italien qu'elle va s'efforcer de séduire pour détourner son attention. Pour être parfaitement au point, elle va d'abord s'entraîner sur Maggie et Dean, offrant deux scènes amusantes qui doivent beaucoup à la qualité de jeu indéniable de Kelli Garner.
En se prenant en main pour de bon, la jeune hôtesse marque un tournant dans la série, son personnage devenant plus acteur que victime ce qui se révèle particulièrement payant. Evitant la surcharge dramatique, l'intrigue opte pour un ton plus léger qui fonctionne parfaitement, donnant une scène finale très crédible et particulièrement adroite où la jeune femme va devoir user avec intelligence de ses charmes. Un grand numéro particulièrement amusant, où l'adresse remarquable de l'apprenti espionne est parfaitement contrebalancé par l'aspect laborieux de sa tâche.
Le mensonge apparaît comme un mal nécessaire, la raison d'état suppléant les questions de morale, une idée que Kate a bien assimilé en devenant une héroïne qui ose prendre son destin en main. De ce point de vue, une très bonne storyline tant il est difficile de résister au charme de son interprète et à ce mélange subtil entre comédie et suspens. Malheureusement, le scénario va se révéler moins adroit avec Colette au travers d'une intrigue où la confusion entre vérité et mensonge va venir créer le trouble
Colette à la recherche d'une vérité
Cherchant à éviter Dean le plus possible, Colette rencontre Omar, un passager mystérieux avec qui elle va ressentir une certaine alchimie. Evidemment, il est hors de question pour les auteurs de passer immédiatement à une nouvelle intrigue romantique, mais plutôt de pousser leur héroïne à faire de nouveau confiance à ses sentiments. En effet, son histoire avec Dean l'a poussé à se méfier des apparences, préférant se mentir à elle-même pour son propre bien, perdant lentement la confiance dans sa capacité à discerner la vérité du mensonge.
L'intrigue est simple, mais efficace, Dean incarnant une nouvelle fois le mufle immature, réaction trop prévisible et principal reproche que l'on peut faire à cette intrigue. Le reste s'avère plaisant, tirant hélas peu profit de la capitale italienne, mais offrant quelques dialogues subtils et la capacité pour Colette de retrouver la confiance dans sa capacité à comprendre les autres. Une petite parenthèse agréable, permettant de mettre fin à une intrigue romantique qui n'aura jamais réussi à convaincre entre elle et le jeune pilote de la Pan Am.
Même si Omar ment par omission, son discours est celui de la vérité, celle des sentiments et du ressenti loin des apparences de la vie en société. L'occasion pour Colette de montrer sa peur de l'attachement et son besoin de construire des relations limitées dans le temps, la trahison de Dean n'étant au final qu'une mauvaise excuse pour mettre fin à leur histoire. Le plaisir de la rencontre, de l'instant présent, sans poids ni chaînes, voilà le domaine de Colette qui retrouve ici un espace de liberté qu'elle n'aurait jamais dû perdre.
La difficulté de vivre dans le mensonge
Pour Maggie, le mensonge est un élément important de sa vie, son arrivée à Pan Am l'ayant poussé à tricher avec la vérité à plusieurs reprises. Confrontée au pilote Georges Broyles, elle va résister à ces propositions pour l'aider dans son entreprise de marché noir, montrant un sens de la moralité qui relève d'une certaine fierté à maintenir une apparente droiture. Une intrigue correcte, mais assez artificielle et moyennement convaincante, servant juste à souligner le thème du mensonge, élément central d'un épisode qui s'égare beaucoup trop dans de nombreuses sous-intrigues.
En délaissant Maggie, les auteurs auraient pu offrir un meilleur développement à celle de Ted qui prépare tranquillement son mariage avec Amanda. Sans surprise, cette histoire permet de fournir une porte de sortie à une intrigue qui manquant de connexion avec l'histoire principale, mais possède un lien direct avec la thématique de l'épisode avec l'exemple d'Amanda, femme qui se ment concernant son propre désir. Le besoin de vérité apparaît pour Ted et Maggie comme un signe de fierté, incapable de fermer les yeux et d'accepter un mensonge certes séduisant en apparence, mais en opposition avec leur conviction profonde.
La série propose un jeu sur la vérité et le mensonge qui permet surtout de clore une intrigue romantique sans saveur concernant Ted et sa fiancée. Une conclusion moyennement convaincante, signe d'un manque du maîtrise flagrant du déroulement de l'intrigue, incapable de mettre en valeur le personnage d'Ashley Greene. Heureusement, celle de Laura va s'avérer un peu plus inspirée en proposant une réflexion intéressante sur la vérité et l'image au travers d'une exposition photo.
La difficulté d'assumer son image
Avec Laura, Pan Am va pour la première fois marquer une vraie continuité, cet épisode répondant directement au pilot et à la difficulté de la jeune hôtesse à gérer son image. Exposées dans une galerie, ces photos dénudées sont autant de coups de poignard à son propre orgueil pour elle, incapable de faire face à son propre portrait. Une évolution pour Laura incapable d'assumer dans un premier temps sa propre image, avant que son orgueil motivé par les remarques admiratives des spectateurs ne la poussent à s'assumer totalement.
En conclusion, un épisode entre vérité et mensonge plutôt réussi, surtout pour Kate qui nous offre une histoire d'espionnage amusante et crédible par son traitement léger et divertissant. Pendant ce temps, Colette cherche à retrouver une certaine confiance en elle en abandonnant son histoire avec Dean pour une aventure d'un jour plutôt amusante. Un épisode qui montre que, pour une hôtesse de Pan Am, l'apparence compte d'abord, nécessitant pour elle une capacité à réaliser un savant mélange entre l'illusion du paraître et un sens des relations publiques nécessitant une pointe de sincérité .
J'aime :
- l'intrigue de Kate est très bonne
- l'histoire de Colette est réussi
- les scènes où Kelli Garner s'entraîne à jouer les pickpockets
Je n'aime pas :
- l'intrigue de Maggie plutôt fade
- les réactions trop prévisibles de Dean
Note : 13 / 20
Un bon épisode de Pan Am grâce à une intrigue d'espionnage réussie et un retour à une légèreté dans le ton qui fait clairement le charme de la série. Dommage par contre que l'intrigue s'égare dans des storylines pas toujours intéressantes, l'épisode perdant par moment son rythme pour fournir au final un divertissement plutôt inégal, mais plaisant.
Pan Am revient le 12 février avec l'épisode 13.