Avant-dernier voyage à Rome
Dean se prépare pour partir vers Rome lorsqu'il reçoit la visite de Ginny avec qui il décide de rompre définitivement, mais qui ne l'entend pas de cette oreille. Pour Colette, le voyage va être l'occasion de faire connaissance de Charlie, un jeune garçon précoce dont les parents divorcés habitent de chaque côté de l'Atlantique. Pendant ce temps, l'escale romaine va prendre une tournure inattendue pour Kate lorsqu'un homme vient la menacer au sujet de Niko Lonza.
Résumé de la critique
Un épisode décevant que l'on peut détailler ainsi :
- une diffusion dans le désordre qui entraîne de gros problèmes de cohérence
- des intrigues avortées et peu inspirées
- une storyline Ginny - Dean absolument horrible
- un épisode haché et maltraité
Reprenons les choses dans l'ordre
Pan Am est donc sur le point de se conclure avec un avant-dernier épisode qui va poser un vrai problème de continuité dû à la volonté de ABC de le diffuser dans le désordre. Haché, pour ne pas dire massacré pour effacer les éléments incohérents, cette escapade romaine va poser un gros problème de continuité qui risque d'en déstabiliser plus d'un. Il s'agit en effet de la pièce manquante avant la séparation de Kate et Niko, du temps où Dean n'avait pas encore eu de liaison avec Colette.
Si les chaînes françaises nous ont habitués à ces diffusions chaotiques détestables, le choix de ABC paraît assez saugrenu, cet épisode montrant des problèmes de cohérence assez effrayant. Ainsi, les scènes entre Kelli Garner et Goran Visnjic crée un certain malaise, une gêne qui va occuper tout l'épisode malgré quelques rares séquences assez réussies. A un épisode de la fin du show, Pan Am se prépare une sortie discrète, loin de l'ambition affichée au début du show, accumulant des séquences sans aucune cohérence comme un assemblage des segments inutilisables disposés ici pour remplir les quarante minutes de l'épisode.
Sans fil directeur, l'histoire est à suivre scène par scène, à la recherche du charme de la série que l'on retrouve au travers de quelques séquences assez inspirées. Le visionnage ne sera pas plus agréable pour autant tant les nombreux retours en arrière et les quelques scènes disposées dans le désordre détruisent totalement les embryons d'intrigues que les scénaristes tentent de mettre en place.
Une écriture d'une subtilité équivalente à zéro
Pour décrire cet épisode, je vais m'arrêter d'abord sur deux personnages, à savoir Colette et Laura qui héritent des storylines les moins catastrophiques de l'épisode. Ainsi, la jeune française va faire la connaissance de Charlie, un jeune garçon précoce qui va jouer les charmeurs, l'hôtesse s'amusant de cette relation saugrenue et sympathique dans un premier temps. Le démarrage est assez amusant, le jeune garçon se révélant un voleur adroit et un personnage plutôt dynamique, victime indirecte du divorce de ses parents qui l'obligent à aller d'un bout de l'Atlantique à l'autre.
Seulement, l'histoire prend une tournure étrange dans sa conclusion, le jeune garçon tentant de jouer les séducteurs pressants malgré la différence d'âge avant de basculer dans la jalousie prévisible et décevante. Les enchaînements sont des plus bizarres, surtout lors d'une scène finale où le jeune garçon s'introduit brutalement sans la moindre difficulté dans la chambre de la jeune femme. Trop lourde dans sa conclusion, cette intrigue pose la question de la délicatesse du passage à l'acte avec une maladresse surprenante, loin des standards de la série.
Pour Laura, la question du passage à l'acte va rejoindre sa difficulté à assumer son physique et à être une femme moderne et libérée. L'ensemble serait plaisant sans cette structure de récit sous forme de flashbacks totalement désordonnés, enlevant tout son sens à ce qui nous est raconté. Mal inspiré, Pan Am ne séduit que par moments, la série montrant un manque de subtilité particulièrement dramatique dans l'exploitation d'un thème de départ particulièrement délicat.
La parfaite représentation d'un crash narratif
Si les épisodes étaient dans l'ordre, cet épisode marquerait le retour d'Erin Cummings, toujours amoureuse d'un Dean Lowrey qui va hériter une fois de plus du rôle du parfait goujat. Après avoir séduit la jeune femme, il fait le choix de la jeter, préférant protéger sa carrière au sein de Pan Am plutôt que de la mettre en péril pour une simple affaire de coeur. Un chaînon manquant dans la progression de Dean, à la qualité très discutable et horriblement confuse, mais qui permet de mieux comprendre les origines de son attachement à Colette.
Le jeu des comédiens est peu convaincant, les dialogues particulièrement mal inspirés et appuie uniquement l'immaturité et la froideur du capitaine Lowrey. La conclusion est terriblement confuse, le montage empêchant de comprendre parfaitement les tenants et les aboutissants d'une intrigue marquant un changement de showrunner au sein de l'équipe créative. Maladroit, cherchant à fermer toutes les intrigues lancées auparavant, cet épisode cumule les maladresses et fournit un beau témoignage des dangers à modifier l'équipe créative d'un show en plein coeur de la saison.
Ainsi, l'intrigue autour du conclave du Vatican est abandonné au profit d'un style moins dépensier, limitant les scènes en extérieur au strict minimum. Avec cet épisode, Pan Am témoigne d'un changement de direction flagrant entre le premier acte et la conclusion, opposant l'élégance et l'enthousiasme du début de saison à un style plus mesuré qui perd cette légèreté qui faisait le charme de la série.
La fin inévitable
Même si ABC refuse de le reconnaître, la fin de Pan Am semble inévitable, exemple parfait d'un show ambitieux qui n'aura pas réussi à trouver un public à la hauteur de ses ambitions. Mort né, la série s'achèvera pas un ultime épisode qui, il faut l'espérer, saura fournir une conclusion un peu plus honorable que cette intrigue totalement ratée. Mieux vaut d'ailleurs se concentrer sur le final en faisant abstraction de cet épisode treize, en espérant que les auteurs auront le courage d'offrir une sortie digne de ce show terrassé par sa propre ambition et sa volonté de s'inscrire dans la grande histoire.
En conclusion, un récit désordonné et raté qui marque le changement de showrunner à la tête de la série et la volonté de ABC de réduire les dépenses liées aux coûts de production. Il en résulte un épisode bâclé qui met fin aux différents arcs narratifs lancés en début de saison avec un manque de finesse pathétique, surtout concernant l'intrigue de Ginny. Décevant, monté à la tronçonneuse pour masquer les incohérences de continuité, cet épisode est un vrai ratage, témoin d'un passage de témoin raté.
J'aime :
- la rencontre entre Colette et Charlie
- la scène où Kate rejoint Lonza
Je n'aime pas :
- la diffusion dans le désordre
- l'intrigue autour de Dean Lowrey
- la conclusion de l'histoire entre Charlie et Colette
- le montage désastreux dans la gestion des flashbacks
Note : 08 / 20
Un épisode assez mauvais se situant à première vue entre le six et le sept, correspondant au changement de showrunner au sein de la série. Portée par une écriture balourde et un montage calamiteux, un épisode de remplissage dispensable avant le series finale de la semaine prochaine.