Critique : Pan Am 1.09

Le 07 décembre 2011 à 18:57  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode trop morcelé qui ne parvient pas à convaincre à cause d'une intrigue d'espionnage ratée.
Par sephja

Critique : Pan Am 1.09

~ 7 minutes de lecture
Un épisode trop morcelé qui ne parvient pas à convaincre à cause d'une intrigue d'espionnage ratée.
Par sephja

Quatre hôtesses dans le vent 

Colette s'apprête à rejoindre ses collègues pour un périple londonien lorsqu'elle est interceptée par Dean qui cherche à l'emmener chez ses parents pour faire du vol sur un avion d'épandage. Pendant ce temps, Maggie accepte d'emmener avec elle son ami Sam afin qu'il participe à une manifestation contre un colloque sur les armes nucléaires. Kate reçoit pour sa part une ultime mission à remplir avant d'être libérée de ses obligations en tant qu'espionne. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct, mais inégal que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une intrigue politique avec Maggie amusante 
  •  une histoire d'espionnage peu lisible et apathique 
  •  une romance pour Colette qui sonne faux 
  •  Laura pris dans une storyline trop prévisible 

 

 

La force de conviction comme une arme 

Pour commencer cette critique, il faut signaler que les différentes storylines sont très indépendantes au sein du récit, m'obligeant à analyser l'épisode par morceaux. L'ensemble va s'avérer très inégal, allant du très bon au beaucoup plus discutable, avec comme point commun d'explorer la situation romantique des quatre héroïnes. Le récit le plus convaincant va concerner Maggie, son absence de petit-ami officiel permettant aux auteurs de mélanger histoire et intrigue personnelle dans le contexte des premiers traités de non prolifération nucléaire. 

Le démarrage est un peu poussif, mais l'enthousiasme des deux comédiens suffit à faire la différence, surtout lorsqu'elle abandonne son costume de la Pan Am au profit de celui d'activiste obstinée. Christina Ricci devient alors épatante, nous fournissant une intrigue romantique avec un politicien pro nucléaire amusante et dynamique, incarnation réjouissante de : "Faites l'amour, pas la guerre". Malgré son contexte historique d'époque, son discours politique résonne bien par rapport à l'actualité, permettant de partager une certaine idée de l'usage des armes. 

A la fois intéressante et amusante, cette petite intrigue a le mérite de faire tomber le masque d'une femme qui aime les hommes de pouvoir et cherche obstinément à influer sur leur conviction. L'ensemble reste léger et possède un romantisme indéniable, renouant avec ce goût pour l'aventure et la transgression qui fait le charme du quatuor. Hélas, Maggie va être la seule à profiter d'une intrigue vraiment intéressante, les autres storylines s'avérant être beaucoup moins réjouissantes. 

 

Espionnage dans le brouillard londonien

Après l'affaire Lonza, il était prévisible que Kate choisisse de mettre fin à son activité d'espionne au profit d'une dernière mission, aveu de faiblesse des auteurs par rapport à une dimension du récit qu'ils n'auront jamais su faire fructifier. La confusion est grande, la mission du jour ne nous étant jamais expliquée, posant les enjeux vraiment difficiles à comprendre. L'atmosphère londonienne n'est pas beaucoup employée et la présence de Niko et Bridget sur la liste ressemble à une mauvaise excuse pour faire monter artificiellement la tension dans le final.

L'écriture est maladroite, tant d'autres storylines auraient pu être réduites sans difficulté pour donner un peu plus de place à celle-ci. Le manque d'efficacité est le principal défaut de cette intrigue, incapable d'installer une tension qui permette de donner toute son envergure à la scène finale. Trop superficielle, cette intrigue laisse entrevoir le manque de conviction d'une équipe créative contrainte de proposer une conclusion anticipée à leur série. Le nom de Bridget revient très souvent, préparant le terrain pour un final prématuré, donnant au final un épisode fourre-tout assez mal construit.

Une histoire d'espionnage trop confuse et sans saveur, mettant en place sans subtilité les éléments nécessaires pour offrir une conclusion honorable à cette série plutôt sympathique. Trop anecdotique dans sa construction, cette histoire d'espionnage ne parvient pas à convaincre, le final ne servant qu'à installer un léger suspens avant la semaine prochaine.

 

 

Une romance qui vire au guet-apens

L'intrigue la plus bizarre de l'épisode va concerner Colette qui embarque avec Dean pour prendre des leçons de pilotage, point de départ intéressant d'une intrigue qui va prendre une tournure inattendue. La première partie possède un certain charme, en grande partie grâce à la bonne alchimie entre les comédiens et l'éventualité d'approfondir leur relation en sortant de la routine du rapport pilote - hôtesse. Seulement, la journée buissonnière va vite se transformer en guet-apens, Dean profitant de l'excuse de la leçon de pilotage pour présenter la jeune femme à ses parents. 

La simple escapade romantique prend une tournure beaucoup plus sombre, Dean apparaissant de plus en plus comme un mufle par la façon dont il montre peu de considérations à son égard. La scène d'affrontement dans la grange montre une violence inquiétante de la part du jeune pilote, posant les bases d'une relation établie sur un rapport de force. L'ensemble ne manque pas de culot, marquant un virage dramatique qui brise la légèreté de l'ensemble, racontant l'histoire d'un couple uni pour de mauvaises raisons et condamné à ne fonctionner qu'au travers d'une relation dominant - dominé. 

Abandonnant sa légèreté habituelle, la série opte pour un ton plus sombre autour de ce couple peu crédible entre Dean et Colette, la scène très violente où Dean l'empêche de partir créant un certain malaise. Il ne reste plus qu'à savoir si cette noirceur est un choix volontaire ou une simple maladresse liée au besoin des scénaristes de préparer le retour de Bridget.  

Une intrigue comique prévisible pour Laura 

Pendant ce temps, Laura se retrouve seule en duo avec Ted au centre d'une histoire comique assez pauvre et prévisible mettant en scène un vieux pilote macho au comportement plutôt agaçant. L'occasion de montrer le copilote d'un point de vue flatteur tout en préparant l'arrivée d'Ashley Greene en guest-star d'une storyline moyennement intéressante. Peu inspirée, cette intrigue n'apporte pas grand-chose au personnage de Laura, hormis souligner sa capacité à rater les chances qui s'offrent à elle du point de vue sentimental. 

En conclusion, un épisode inégal et qui manque de continuité, perdant un peu de son souffle romanesque au gré des nombreuses maladresses du scénario. L'ensemble reste plaisant, mais la série a perdu un peu de son enthousiasme, surtout dans l'intrigue d'espionnage particulièrement fade et nébuleuse. En forçant beaucoup certaines évolutions, la série perd ce souffle romanesque qui faisait son charme au profit d'un ton plus triste et résigné. Perdant une partie de sa légèreté et de son optimisme, Pan Am se dirige vers un final qui risque bien de marquer la fin du show.  

 

J'aime : 

  •  Christina Ricci énergique 
  •  la direction artistique élégante
  •  les comédiens plutôt juste

 

Je n'aime pas : 

  •  l'histoire d'espionnage beaucoup trop fade 
  •  l'intrigue de Michael Mosley et Ashley Greene trop prévisible 
  •  un manque d'entrain flagrant 

 

Note : 12 / 20 

Episode inégal qui prouve que Pan Am a perdu une part de son enthousiasme, proposant une histoire d'espionnage très faible et particulièrement confuse. Moins inspiré que d'habitude, un épisode qui manque de conviction, en espérant que la série parvienne à fournir une vraie conclusion digne de son début de saison. 

L'auteur

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