Pitch aux oignons
Une communauté de commerçants est, depuis des années victime de deux racketteurs du nom de Léo et Rocky. Suite à son agression, une professeur de danse décide de ne pas se laisser faire et se rend à la Police Squad. Frank et Norbert ont dans l'idée de se faire passer pour des serruriers nouvellement arrivés dans le quartier.
Frank Drebin sauve une femme en danger
Plus héroïque que d'habitude, Frank va se retrouver confronté à tous les clichés du film de gangsters, allant des gros bras (interprété par Lou Fischer et Robert Costanzo, deux vieux routiers des séries TV et du cinéma) jusqu'au chef impitoyable (Al Ruscio, lui aussi un habitué des rôles de mafieux) en passant par la femme fatale (Rebecca Holden, mais si, rappelez-vous de K-2000). En défenseur de la veuve et l'orphelin, Frank va prendre des risques et se montrer sous le jour que l'on préfère, celui du policier qui n'a pas peur de prendre des coups.
Associé à Norbert, le duo va parfaitement fonctionner, Norbert se montrant particulièrement dévoué à ses clients et à son travail temporaire. Certes les gags sont plus discrets, recyclant de nombreuses fois des plaisanteries déjà vues, mais le rythme est bon et donne une bonne dynamique au récit. Le final de l'épisode, vrai climax bien plus réussi que lors des épisodes précédents, permet à Franck de se conduire en vrai héros.
Au final, cet épisode est un vrai dilemme, car si le rire est plus rare que d'habitude, l'histoire fait preuve d'une certaine malice en se montrant particulièrement dynamique. Profitant du talent de Reza Badiyi, un spécialiste de la réalisation pour les séries TV (Mission Impossible, Mannix, L'incroyable Hulk), cet épisode mise avant tout sur l'efficacité et l'ensemble a une apparence moins désordonnée que d'habitude.
Pat Proft, l'homme dans l'ombre des ZAZ
Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il est connu pour avoir écrit pas moins de neuf scénarios pour les ZAZ, en particulier les deux premières adaptations cinéma de Police Squad ainsi que le premier Police Academy. Grand spécialiste de l'humour, il travaille ici pour le première fois avec le trio, fournissant au passage un script d'une grande efficacité, preuve du talent remarquable de cet homme de l'ombre.
La qualité de l'histoire était telle que Pat se retrouva propulsé scénariste du jour au lendemain, ne quittant plus Frank Drebin durant les trois films qui suivirent. Même si cet aspect de l'épisode peut sembler anecdotique, je tenais à rendre hommage à ce génie méconnu de l'univers des ZAZ.
De l'utilisation du gag "three time"
Convaincus de la qualité de certaines vannes, les ZAZ savent qu'il faut parfois insister pour transformer avec le temps une blague moyenne en blague colossale. Prenons l'exemple de la scène où Norbert, par maladresse, envoie des clés sur le plafond où elle reste collée... vous ne riez pas et bien vous allez voir.
Car le gag, ici, n'est pas évident ou très efficace au premier abord, mais va révéler sa vraie nature après coup, selon le principe suivant : au moindre choc, des dizaines de clés tombent du plafond... ah, vous commencez à sourire un peu plus.
Alors, le simple gag va devenir un gimmick et l'on se surprend à guetter le prochain choc qui entrainera sans nul doute une nouvelle avalanche de clé. Et vous découvrirez alors ce que l'on appelle un gag "three times" (en hommage à Michael Maltese, créateur de Bip Bip et le coyote) consistant à créer un gag faible qui va servir de bases à une série d'autres plaisanteries bien plus amusantes.
Forme ultime de l'humour, il constitue une rareté qui méritait d'être soulignée et que l'on retrouvera fréquemment dans les films tirés de la série.
Avant dernier épisode avant la fin
Episode réussi dans la forme malgré des gags qui tendent à se montrer de moins en moins originaux, Police Squad va bientôt toucher à sa fin, mais vient de trouver son futur scénariste au cinéma en la personne de Pat Proft. Pour l'anecdote, cet épisode, s'il est visible sur les coffrets DVD de la série, n'a été diffusé à la télévision US qu'un an après, le show ayant été annulé au quatrième épisode. A l'époque, la colère des critiques avaient poussé la chaîne à diffuser en douce les deux derniers épisodes de cette série devenue depuis culte.
Dernière anecdote, c'est suite à l'échec de la série que Pat Proft écrira Police Academy, sûrement inspiré par son expérience avec les ZAZ.
J'aime :
- un script dynamique et très rythmé
- un casting assez remarquable
- une réalisation très soignée
Je n'aime pas :
- Alan North toujours hors du coup
- des gags pas tous très inspirés
- c'est bientôt la fin.
Note : 13 / 20
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