Critique : Revenge 1.01

Le 26 septembre 2011 à 08:57  |  ~ 7 minutes de lecture
Un pilote intrigant qui pose un univers assez riche au coeur des Hamptons où une jeune femme prépare la plus cruelle des vengeances.
Par sephja

Critique : Revenge 1.01

~ 7 minutes de lecture
Un pilote intrigant qui pose un univers assez riche au coeur des Hamptons où une jeune femme prépare la plus cruelle des vengeances.
Par sephja

L'enfer des Hamptons 

Emily Thorne est une jeune femme plutôt aisée financièrement, suffisamment pour s'installer dans une maison des Hamptons qu'elle avait habitée le temps d'un été avec son père. Seulement, à l'époque, elle s'appelait Amanda et fut le témoin de l'arrestation brutale de son père, victime d'un coup monté par une femme cruelle et puissante nommée Victoria Grayson. Sous une nouvelle identité, elle s'apprête à se venger. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode assez sympathique que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une histoire de femmes portée par de très bonnes comédiennes 
  •  un pilote qui parvient à poser l'univers du show 
  •  une héroïne avec une vraie motivation
  •  une histoire avec un passé assez riche

 

 

Une série au féminin entre charme et cruauté 

Même si cela risque de ne pas arranger ma situation sur Serieall, il faut savoir que je suis par nature un grand fan des soaps drama, surtout s'ils évitent la médiocrité à laquelle nous ont habitués les grandes fresques modernes trop fades. Avec comme décor les Hamptons, un lieu où les riches New-Yorkais viennent passer l'été pour s'amuser, Revenge possède le cadre idéal pour proposer un show digne de ce nom. Mais la principale qualité de cette série va venir de l'omniprésence des personnages féminins qui occupent le devant de la scène. 

L'héroïne est une femme trouble, hantée par un passé complexe et qui arrive aux Hamptons pour se plonger dans ses souvenirs, mais aussi dans la rancoeur, devant tout ce qu'elle a perdu avec l'arrestation de son père. S'étant fait dérober son enfance, la jeune Amanda est venue pour se venger, sans le moindre état d'âme, donnant à son personnage une motivation parfaitement claire et une capacité d'action qui permet à l'histoire de ne pas traîner en route. Quelques incohérences viennent gâcher un peu le tableau (le coup de la soupe) mais le but est atteint, à savoir nous convaincre de la cruauté et de la force de conviction de cette jeune femme. 

Essayant de prendre l'apparence d'une jeune première, Amanda pénètre dans un univers où le pouvoir et les faux-semblants sont le centre de toutes les attentions, un univers où les femmes tiennent les rênes, dominant des époux purement décoratifs. Pour donner vie à ce show, le créateur Mike Kelley, connu pour son travail sur Swingtown ou Newport Beach, s'est entouré d'actrices confirmées, comme Madeleine Stowe (absolument formidable) et Emily VanCamp (convaincante), ainsi que d'un réalisateur confirmé en la personne de Philip Noyce. 

 

Poser les bases d'un univers

Ecrire l'épisode pilot d'un soap est compliqué, car il faut poser le cadre d'un univers sans trop s'attarder, quitte à user pour cela de ficelles assez grossières. C'est le cas ici, l'histoire d'adultère servant avant tout à tirer quelques premières révélations concernant la nature de la relation entre Victoria et son mari. Actrice idéale pour incarner la méchante typique du soap, Madeleine Stowe est parfaite dans ce rôle de monstre qui désire tout contrôler et tout posséder, quitte à renverser le moindre obstacle sur son chemin. 

Amanda partage ce refus de voir les autres lui résister et possède elle aussi son point faible en la personne de Jack Porter, un ami d'enfance qui a conservé le chien de sa jeunesse, comme une preuve de son attachement à elle. Les personnages se succèdent sans pour autant nous égarer, donnant une idée assez juste des différents niveaux où se déroulera l'intrigue. Série cruelle et plutôt réjouissante, Revenge ressemble à un mélange entre le soap classique et "La mariée était en noir" de Truffault, avec la promesse d'une héroïne qui saura se montrer cruelle.

Malgré ses grosses ficelles et sa narration un peu précipitée, Revenge pose les bases d'un show agréable qui, s'il parvient à prendre plus son temps et à donner de la profondeur au personnage, pourrait devenir la bonne surprise de 2011.   

 

 

La vengeance se déguste étape après étape

Si Revenge ressemble au premier abord à un soap un peu luxueux, sa qualité principale va découler de la mission que Emily s'est attribuée, à savoir priver Victoria de son pouvoir en détruisant un par un les membres de sa cour pour la mettre en position de faiblesse. Loin de la vengeance brutale et ennuyeuse, la jeune femme construit lentement son offensive, marquant ses victimes au feutre rouge et donnant un côté progressif à un scénario plutôt intéressant. Il reste à espérer que la série aura le temps d'arriver à maturité tant elle contient de nombreuses zones d'ombre qui pourront servir à fournir d'intéressantes révélations. 

La première partie de l'épisode marque une étape centrale en nous présentant Amanda un peu plus tard, sur le point d'intégrer la famille Grayson, lorsqu'un meurtre vient rompre ses fiançailles. Si cette séquence semble pour l'instant peu intéressante, espérons que l'avenir donnera du sens à ce bond en avant, Revenge est une série où le temps va avoir toute son importance, l'origine de l'histoire se trouvant dans le passé. Le potentiel est là pour un vrai show de qualité, un divertissement légèrement cruel où deux femmes manipulatrices et féroces commencent à s'affronter. 

 

Un passé qui reste à explorer 

La vraie qualité de Revenge vient des deux niveaux de lecture dont la série dispose, à savoir le récit de la vengeance cruelle d'Emily et les secrets cachés autour de Victoria. Très bien construite, cette série s'annonce plutôt dense et procure un spectacle particulièrement agréable, un vrai soap doté d'un vrai potentiel. Espérons que, contrairement à Ringer, les auteurs sauront imposer une certaine routine qui commence déjà à apparaître, tant la série possède la possibilité de se transformer en vrai guilty pleasure de l'année. 

En conclusion, un épisode intéressant, mais maladroit, qui s'efforce de nous introduire à un univers complexe tout en nous laissant apercevoir la capacité de nuisance de son héroïne. Portée par de très bonnes comédiennes, ce soap cruel est la bonne surprise de cette rentrée, malgré une construction du pilot à l'emporte-pièce et une tendance à aller beaucoup trop vite. Le décor est posé et possède suffisamment de zones d'ombre pour tenir une saison grâce à une identité forte, mélange entre la brillance des Hamptons et la noirceur du coeur de son héroïne. 

 

J'aime : 

  •  les comédiennes avec un faible pour Madeleine Stowe 
  •  un univers vaste et complexe avec un vrai potentiel 
  •  un vrai plaisir coupable porté par une héroïne volontaire et décidée 

 

Je n'aime pas : 

  •  une première victime un peu trop vite expédiée  
  •  un univers pas encore assez approfondi 

 

Note : 13 / 20 

Evidemment, étant un fan de soap drama, je suis le spectateur visé par ce type de show qui mélange un univers bourgeois et privilégié avec une histoire de vengeance brutale et cruelle. Même si le pilote possède des défauts indéniables, l'ensemble forme un parfait guilty pleasure pour cette année 2011, tant il me plait de me demander comment Emily va pouvoir détruire cette terrible Victoria. Un beau duel de garces en perspective.

L'auteur

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