Critique : Revenge 1.17

Le 26 avril 2012 à 11:48  |  ~ 8 minutes de lecture
Après une longue pause, Revenge revient avec un épisode d'exposition très réussi particulièrement alléchant pour la suite, mais qui se permet quelques facilités regrettables.
Par sephja

Critique : Revenge 1.17

~ 8 minutes de lecture
Après une longue pause, Revenge revient avec un épisode d'exposition très réussi particulièrement alléchant pour la suite, mais qui se permet quelques facilités regrettables.
Par sephja

Sexe faible et bataille stratégique 

 

Daniel est emprisonné à Ryker's Island, toute sa défense reposant sur la capacité de sa soeur à identifier l'homme qu'elle a vu sur la plage, pendant que les Grayson cherche une piste pouvant les mener à retrouver Amanda Clarke. Seulement, la jeune femme reste introuvable et Charlotte échoue à identifier cet inconnu. Victoria décide de fabriquer un mensonge pour sortir son fils de prison en falsifiant les aveux de sa fille pour qu'elle déclare avoir vu Jack Porter qu'elle considère comme le suspect idéal.

 

Résumé de la critique 

 

Un épisode captivant que l'on peut détailler ainsi :

  •  un épisode d'exposition particulièrement alléchant 
  •  l'art de tout faire tenir sur un seul fil 
  •  un puzzle qui s'assemble trop bien 
  •  un final où tout est possible 

 

Revenge

 

L'art de tenir le spectateur en haleine 

 

La pause fut longue pour Revenge et les auteurs ont ici la difficile tâche de relancer une intrigue principale aux multiples embranchements en la résumant au choix pour Emily entre détruire Daniel et les Graysons par la même occasion ou les laisser mettre la main sur Jack, le suspect numéro un dans cette histoire. Ce point de l'intrigue va être clairement mis en avant, donnant une place toute particulière à Declan qui devient incontournable, sa décision amorçant le virage tragique pris par le show. Tous les personnages sont ainsi placés devant un choix cornélien et le rôle d'Emily va être de les orienter dans la direction voulue, choisissant seule entre son bonheur personnel et sa soif de vengeance.

Comme toujours avec Revenge, les scénaristes s'interdisent de jouer la montre, avec cette idée brillante de pousser Victoria à vouloir faire porter le chapeau à Jack Porter. Si l'épisode s'efforce de tout mettre en place en vue du final, il s'amuse aussi beaucoup à montrer aux spectateurs l'éventail des possibilités dont l'intrigue dispose, s'amusant pas instant à jouer avec nos nerfs. Le thème du doute devient alors un concept, laissant apparaître des rapports de force extrêmement clairs, preuve du travail remarquable des auteurs sur l'architecture de ce soap qui s'amuse avec les codes du genre avec un enthousiasme réjouissant.

L'intrigue est très dynamique et la bonne idée de l'épisode va être d'oser le retour de Mason Treadwell, interprété par un Roger Bart toujours aussi remarquable. Sa venue va changer toute la donne, créant un retournement de situation pour permettre aux scénaristes de redistribuer les cartes, le meilleur allié des Grayson incarnant en même temps leur pire ennemi par les secrets qu'il connait. Ayant tout perdu avec l'incendie, l'écrivain devient le rédacteur enthousiaste de la dégringolade de l'empire de Conrad et Victoria alors que le piège se referme lentement sur Daniel, posant la question de la nature réelles des sentiments d'Emily à son égard.

Les bases sont donc là pour enclencher le dernier acte de Revenge, celui d'une résolution dont les scénaristes ont déjà annoncé qu'elle oserait aller au bout de son principe premier. Un final alléchant pour une série qui n'a pas honte de son identité, osant s'emparer des clichés du soap tout en construisant une tragédie classique qui mènera à un choix entre la vengeance et le pardon.

 

Une architecture qui vacille sur ses bases

 

Evidemment, le titre pourrait laisser quelques inquiétudes et, s'il est vrai que l'épisode possède quelques faiblesses, la gestion de l'organisation du récit est vraiment très réussie, point fort d'un show qui sait parfaitement gérer ses effets dramatiques. Ainsi, l'anecdote sur la consommation de drogue par Charlotte prend brutalement une importance décisive, modifiant totalement la place occupée par son couple avec Declan à l'intérieur du show. Un renversement qui apparait comme le premier domino à chuter dans un lent processus de destruction, tandis que des failles béantes condamnent les Grayson à la débâcle.

La vérité première commence à apparaître, les secrets les plus enfouis, tandis que Daniel se retrouve contraint à attendre dans l'impuissance, sombrant dans la frustration et le doute. Pris au piège, il laisse un espace de liberté dont Emily s'empare, redevenant la garce manipulatrice du début de saison, poussant lentement cette famille à s'autodétruire en transformant les alliés d'antan en des ennemis féroces. Jouant sur les rancoeurs et les haines, elle tire les ficelles d'un soap réjouissant, surtout lors d'une scène de la gifle où l'ancienne reine Victoria perd pour la première fois totalement le contrôle.

Pour justifier cette totale perte de repère et ce désespoir de l'ex-épouse de Conrad, les auteurs s'appuient sur le retour d'un de ces anciens amants, joué par James Purefoy, qui va semer le trouble dans son esprit. Les passions refoulées de cette femme deviennent sa faiblesse principale, réduisant en miettes sa confiance en elle et son orgueil, pour ne laisser qu'une personne brisée, épuisée de se battre pour ne pas tout perdre. Madeleine Stowe offre une performance remarquable, au bord de la rupture, parvenant presque à masquer le timing un peu trop parfait de des retrouvailles, défaut assez flagrant qui nuit à la crédibilité de l'épisode.

 

revenge

 

Un plan trop parfait 

 

Si l'intrigue réserve de nombreux passages réjouissants, l'irruption mal amenée de James Purefoy est le bémol gênant, un élément incongru qui ne parvient à trouver sa place dans le déroulement du scénario. Trop déconnecté de l'intrigue principale, ce point du récit casse le rythme et peine à prendre du sens, ne servant qu'à appuyer l'idée d'une Victoria troublée qui désire perdre totalement le contrôle. Trop parachutée, cette storyline laisse une impression assez moyenne, la révélation d'un possible lien de parenté entre cet inconnu et Daniel donnant un sentiment de redite peu plaisant.

De même, la sous intrigue de Jack Porter semble chercher à gagner du temps, son utilité se limitant à justifier l'insistance de Nolan pour contraindre Emily à révéler la nature de son plan. Trop occupés à soigner la partie sur Victoria, les scénaristes laissent l'impression de délaisser ce point de l'histoire, esquivant le problème posé par le personnage de Takeda qui demeure la zone d'ombre de cette première saison. Un oubli regrettable qui installe une certaine inquiétude, même si les auteurs ont déjà su à plusieurs reprises prouver leur capacité à montrer leur maîtrise de l'intrigue principale, offrant malgré tout un divertissement particulièrement efficace.

Pour son épisode de reprise, Revenge parvient d'ailleurs en quelques secondes à retrouver ce ton particulier qui la caractérise depuis la mi-saison tout en développant de nouvelles pistes pour un arc final qui portera sur Victoria Grayson et ses secrets. Un personnage déjà exploité à plusieurs reprises et qui paraît un peu à bout de course, signe de fatigue inquiétant pour une série qui se doit de monter en puissance, mais souffre de l'absence d'une véritable opposition, laissant Emily opérer sans le moindre souci.

 

Une multitude de portes ouvertes

 

Très bien construit, le scénario de Revenge s'est toujours efforcé de garder un maximum de cohérence, sacrifiant seulement le personnage de Lydia depuis le début de saison. Les auteurs ont donc de multiples possibilités pour faire avancer leur intrigue et s'efforce d'insister pour l'instant sur l'apparente maîtrise d'Emily pendant que son plan semble sur le point d'aboutir. Pourtant, cette apparente infaillibilité n'est qu'illusoire, laissant apparaître des faiblesses que les auteurs vont sûrement exploiter pour nous offrir une conclusion épique à la hauteur des attentes

En conclusion, un épisode de reprise réussi qui parvient à relancer l'intrigue tout en renouant avec le style dynamique et terriblement addictif du show. L'empire des Grayson vacille et rien ne semble pouvoir se mettre sur le chemin d'Emily Thorne qui reprend son entreprise de destruction, libéré de l'emprise affective de Daniel. Seulement, certaines séquences moins maîtrisées laissent le doute, en particulier concernant l'arrivée de James Purefoy dont la place au sein de l'histoire principale reste encore assez flou.

 

J'aime : 

  •  Des trahisons, des dilemmes, des rebondissements, que du bonheur 
  •  L'évolution du personnage de Declan Porter 
  •  Le retour de Mason Treadwell 
  •  Une narration toujours aussi addictive 

 

Je n'aime pas : 

  •  La storyline entre James Purefoy et Madeleine Stowe mal intégrée

 

Note : 14 / 20 

Un épisode de reprise réussi qui renoue avec le style particulier d'une série toujours aussi captivante, offrant grâce au retour de Treadwell plusieurs scènes assez remarquables. Dommage que les séquences entre Victoria et son ex-amant soient aussi mal intégrées au reste de l'épisode, seul ombre au tableau d'un final qui s'annonce passionnant.

L'auteur

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