Critique : SPY (2011) 1.01

Le 24 octobre 2011 à 18:56  |  ~ 6 minutes de lecture
Une comédie maladroite et peu crédible, mais qui possède un charme indéniable.
Par sephja

Critique : SPY (2011) 1.01

~ 6 minutes de lecture
Une comédie maladroite et peu crédible, mais qui possède un charme indéniable.
Par sephja

Espion par hasard

Tim est un pur loser, employé dans une boîte d'informatique et divorcé d'une épouse qui l'a laissé pour un homme qui lui est en tout point supérieur. Même son fils Marcus de neuf ans ne ressent que du mépris à son égard, l'évitant le plus possible et n'hésitant pas à l'humilier dès que nécessaire. Devant ce mépris, Tim choisit d'abandonner son travail pour se reconvertir dans l'espoir de changer son image et se retrouve par hasard à passer un examen pour le concours d'intégration du MI-5.

 

 

Résumé de la critique 

Un épisode invraisemblable et attachant que l'on peut détailler ainsi :

  •  un héros attachant à la force comique indéniable 
  •  une série qui alterne le bon et le moins bon  
  •  une histoire peu crédible mais dynamique 
  •  une comédie qui mise avant tout sur son capital de sympathie 

 

 

Un héros volontaire, mais pathétique 

A l'heure où Chuck va entamer sa dernière saison, j'ai trouvé intéressant de me pencher sur le cas de Spy, petite série anglaise diffusée sur Sky One avec dans le rôle titre Darren Boyd confronté à un fils surdoué et légèrement snob. Autant le dire tout de suite, Tim est un vrai loser, simple employé sans charisme dans un magasin de vente de matériel informatique. A l'opposé, son fils, élevé par son ex-épouse, est l'exemple même du talent, très précoce et indépendant, à tel point que son père biologique n'est plus son héros depuis longtemps.

Son père choisit alors de quitter son boulot, son meilleur ami passablement allumé Chris et de se lancer sur un marché du travail. La scène du pôle emploi marque le ton décalé du show, le héros refusant des emplois ambitieux et plutôt flatteurs pour accepter un travail de simple fonctionnaire ennuyeux. Irréaliste, Spy compte sur son héros plutôt touchant touchant, Darren Boyd incarne à merveille le personnage lunaire et sans ambition qui se retrouve, malgré lui, embarqué dans une situation impossible.

La scène de l'examen est de loin la meilleure, renouant avec une forme comique qui évoque, en moins ambitieux, une construction à la Jacques Tati. Assez attachante et inoffensive, la série provoque facilement le rire surtout qu'elle ne se prend pas beaucoup au sérieux, reposant sur un  comique de décalage facile à assimiler.

 

Spy, une comédie inoffensive 

Evidemment, Spy ne cache pas sa parenté avec Chuck, même si la référence ne va heureusement jamais au-delà du simple hommage. Si le concept est le même, la série joue dans un registre totalement différent avec un format plus court et beaucoup moins feuilletonnant et ambitieux. A l'image de son héros, la série semble ne vouloir être qu'une simple comédie, cherchant avant tout à connecter sans subtilité Tim et  un univers d'espionnage assez incompatible. Loin de chercher la vraisemblance, ce pilote s'arrange pour effectuer le sale boulot tout en fournissant une dynamique comique assez efficace.

Durant son test, Tim fait la connaissance de Caitlin, une apprentie espionne prête à tout et à l'opposée de lui, leur dialogue renouant avec un humour absurde typiquement anglais et plutôt amusant. Leur rencontre est l'une des meilleures scènes de l'épisode, montrant déjà tout le potentiel de ce duo complémentaire qui devrait logiquement être fréquemment exploité dans la suite du show. Très formaté et prévisible, Spy permet de passer un moment agréable grâce à son personnage principal lunaire et à une dynamique de groupe qui se met vite en place.

 

 

Un récit au pas de charge 

Par son pitch de départ, Spy ne tient pas la route une seule seconde, du test pour devenir espion se révélant être un vulgaire sudoku à l'entretien d'embauche invraisemblable. Mais les auteurs possèdent une arme redoutable qu'il utilise avec un sens de l'autodérision surprenant avec les intrusions spontanées de la belle-famille : un sens du rythme surprenant. Tout va très vite dans cet épisode, la série se limitant au strict nécessaire pour conserver tout du long un rythme effréné qui permet de masquer le côté très invraisemblable du show.

C'est sur ce point que la séquence d'entretien d'embauche échoue, traînant beaucoup trop en longueur si bien que le côté factice de l'intrigue devient clairement incohérent. Durant quelques minutes, il est difficile de ne pas sortir de l'épisode, surtout que le show semble à court d'idées comiques, se reposant clairement trop sur des comédiens qui cherchent encore leur personnage. Maladroit, invraisemblable, ce pilot a la difficile tâche de faire passer une pilule difficile à avaler, condamnant la narration à un rythme effréné, sans chercher encore à installer la structure du show.

 

Pas convaincu, mais intrigué 

Série comique inspirée par Chuck et les comédies d'espionnages populaires des années quatre-vingt, Spy ne cache pas son ambition minime au travers d'un héros pathétique totalement inadapté à la situation. Essayant de regagner le respect de son fils, il n'existe que dans un univers imaginaire où les personnes apparaissent quand leur nom est prononcé et où les examens du MI-5 sont composés de sudoku. Le but des auteurs est d'aller vite dans les intervalles tout en construisant une suite de sketchs plutôt réussis, malgré quelques éléments qui tombent par moment à plat.

En conclusion, une comédie plutôt bonne si on fait exception de l'incroyable invraisemblance du pitch de départ, offrant quelques séquences comiques intéressantes et des personnages sympathiques. Un petit divertissement qui doit encore convaincre, mais possède une simplicité touchante, un rythme endiablé et s'avère être au final assez attachante. Une série à découvrir pour les amateurs de comédie d'espionnage, reposant essentiellement sur un humour au premier degré légèrement absurde plutôt efficace.

 

J'aime :

  •  les comédiens assez convaincants 
  •  le rythme effréné 
  •  quelques scènes vraiment drôles 

 

Je n'aime pas : 

  •  un pitch de départ invraisemblable 
  •  la scène de l'entretien d'embauche ratée 
  •  pas très ambitieux pour l'instant 

 

Note : 11 / 20 

La note peut paraître dure, mais l'épisode est loin d'être convaincant malgré son charme indéniable et la qualité de ses comédiens. Une petite série comique sans prétention, mais plutôt attachante qui mérite le coup d'oeil pour tous les amateurs d'humour anglais légèrement absurde. 

L'auteur

Commentaires

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
Hmm, pour une fois je suis pas tout à fait d'accord avec ta critique. Ce que tu prends pour du manque d'ambition, j'y vois plutôt une certaine légèreté relative à l'humour anglais. Clairement la série se fout totalement d'être cohérente et vraisemblable, je trouve ça cool. Je ne pense pas non plus que ça soit formaté, à mon avis la série s'amuse plutôt à surfer sur les codes du genre sans jamais vraiment y rentrer. En tout cas merci de m'avoir fait découvrir :D

Avatar sephja
sephja
Merci d'avoir essayé et content que cela t'ai plu :)

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