Critique : SPY (2011) 1.04

Le 26 novembre 2011 à 15:31  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode très réussi où les comédiens trouvent la pleine mesure de leur personnage.
Par sephja

Critique : SPY (2011) 1.04

~ 7 minutes de lecture
Un épisode très réussi où les comédiens trouvent la pleine mesure de leur personnage.
Par sephja

Culture et dépendance 

Tim cherche à intégrer le club de lecture de Marcus afin de pouvoir passer plus de temps avec son fils qui continue de le rejeter, prétextant son manque de culture. Caitlin va alors lui proposer de fréquenter les clubs artistiques avec elle pendant que Philip, chassé de chez lui par son épouse, va veiller sur le club littéraire. Seulement, il va alors découvrir que le jeune garçon est en fait le patron d'un casino clandestin. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode très drôle que l'on peut détailler ainsi : 

  •  Tim en guerre contre un doigt rouge géant en mousse 
  •  une orientation plus théâtrale 
  •  des comédiens de plus en plus à l'aise 
  •  une série qui s'appuie sur une routine forte 

 

 

Devenir un exemple pour son fils

Après trois épisodes de mise en place, Spy trouve enfin son rythme avec cet épisode qui est le premier à abandonner tout réalisme au profit d'une forme plus théâtrale. Seul personnage à peu près normal dans cet univers de fou, Tim se bat toujours contre son fils pour obtenir plus de temps de garde, luttant avec acharnement pour jouer pleinement son rôle de père. Seulement, Marcus lui fait assez vite comprendre qu'il ne partage pas la même culture, s'efforçant de le maintenir à l'écart pour mieux appuyer son désir de ne rien partager avec lui.

Tim va donc tenter de se cultiver en fréquentant les mêmes clubs artistiques, permettant d'intégrer Caitlin à une histoire au potentiel a priori réduit, mais qui va s'avérer franchement délirante. Le point fort de Spy réside en effet dans la capacité des auteurs à générer de l'absurde dans les situations les plus anodines, ici grâce à une main en mousse géante particulièrement envahissante. Darren Boyd nous offre alors un vrai numéro, essayant de faire disparaître cet objet totalement incongru dans sa veste sans jamais y parvenir, preuve de la capacité du show à oser les idées les plus farfelues.

Seul être normal dans un univers absurde, Tim fait de son mieux pour s'adapter, mais se heurte à l'absence de logique qui règne dans cet univers. En abandonnant tout réalisme, la série permet aux acteurs de surjouer avec bonheur, en particulier Philip qui va profiter de ce virage dans l'approche de la série. Assumant totalement son côté un peu fou, Spy perd sa dimension d'espionnage sans regret, celle-ci étant jusqu'ici le maillon faible de la série.  

 

L'art d'écrire bien une intrigue absurde 

L'autre point de l'intrigue va porter sur Marcus lequel va hériter d'une histoire totalement invraisemblable qui marque là aussi l'abandon total par les créateurs d'inscrire la série dans un quelconque réalisme. Même si l'idée de départ est assez bancale, l'ensemble tient la route et réserve quelques bons gags grâce à un délire poussé au maximum par des auteurs qui font fi désormais de la réalité. Le fils de Tim devient une incarnation de l'antihéros, devenant le temps d'un clin d'oeil Michael Corleone, servi par un Jude Wright toujours aussi étonnant.

Plus théâtrale, la série ne se gêne pas pour intégrer Chris en tant que croupier et Philip en flambeur cherchant à compenser son manque d'affection. Rien ne tient debout, mais les auteurs n'en ont que faire, multipliant les références absurdes tandis que l'arrivée de Tim engendre un retour brutal à la normalité. En génie diabolique, Marcus devient la Némésis du héros, incarnant à merveille la figure de méchant typique des films d'espionnage par son look trop strict, son caractère volontiers méprisant et cette obsession du contrôle.

En jouant avec les clichés, Spy s'affranchit de toute crédibilité, mais propose une comédie typiquement anglaise, avec ce petit accent de folie qui fait tout son charme. Pour cela, elle va s'appuyer sur un casting qui maitrise de plus en plus efficace, s'inscrivant dans une dynamique comique de plus en plus clair.

 

 

Des comédiens impeccables 

Si le début de saison cherchait de mauvaises excuses pour intégrer les différents personnages de la série, les auteurs n'en font désormais qu'à leur tête, laissant libre cours à leur imagination. Ainsi, Chris se retrouve brutalement croupier, enfilant un costume qui lui va parfaitement sans que le scénario perde son temps en explication. L'important est de donner du rythme à l'épisode en comptant sur des personnages bien identifiés et quelques répliques particulièrement drôles, en particulier concernant Philip. 

Nouveau mari de son ex-femme, il incarne la personne qu'il devrait haïr le plus au monde et pourtant Philip est le seul à défendre Tim à chaque instant. Toujours présent, il incarne parfaitement cette touche de folie typique de la série, personnage seulement guidé par ces émotions. Imprévisible, chaotique, sa storyline est à l'image de la série, n'hésitant pas à passer d'un point à un autre sans la moindre transition, apportant un rythme particulièrement rapide à cet épisode étonnamment réussi. 

L'autre grande satisfaction concerne Rebekah Staton qui incarne une folie plus douce et séduisante, celle d'une femme prête à tout pour se faire remarquer de Tim. Leur couple est très réaliste et plutôt attachant, apportant une dimension supplémentaire à une série qui inscrit sa construction dans une routine particulièrement efficace. c

 

"No Offense Philip" partie II

Le point le plus important de SPY est l'usage important qu'il est fait du comique de répétition, la phrase "no offense Philip" en étant l'exemple parfait, permettant aux épisodes de s'appuyer sur une dynamique assez forte. Tout semble identique et pourtant les réactions changent, ce qui permet de comprendre pourquoi la série s'améliore clairement sur la durée, avec une science étonnante dans l'emploi du comique de répétition. La routine s'installe et les scénarios paraissent de mieux en mieux maîtrisés, confirmant tout le potentiel entrevu précédemment. 

En conclusion, un épisode dynamique, très bien structuré, qui fournit de nombreuses scènes particulièrement drôles comme le combat de Tim contre une main en mousse. Si l'aspect espionnage est mis de côté, c'est pour mieux se concentrer sur un duo père - fils toujours aussi efficace et sur Philip qui nous réserve quelques répliques franchement hilarantes. Un épisode qui prouve que SPY est une vraie comédie anglaise, délicieusement barrée et dotée d'un sens de l'humour assez épatant. 

 

J'aime : 

  •  la scène du gant en mousse hilarante 
  •  le rythme effrénée de la série 
  •  l'évolution du personnage de Caitlin 
  •  une comédie très anglaise

 

Je n'aime pas : 

  •  les hommages au Parrain de Coppola pas assez exploités 

 

Note : 14 / 20 

Série comique très anglaise dans l'esprit, SPY nous offre son meilleur épisode, avec une utilisation étonnante de l'humour de répétition. Les comédiens semblent de plus en plus à l'aise et la série propose quelques séquences franchement hilarantes. Une vraie bonne surprise. 

L'auteur

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