Critique : SPY (2011) 1.05

Le 03 décembre 2011 à 12:46  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui échoue à fournir la comédie attendue, mais approfondit acec subtilité les liens entre Marcus et Tim.
Par sephja

Critique : SPY (2011) 1.05

~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui échoue à fournir la comédie attendue, mais approfondit acec subtilité les liens entre Marcus et Tim.
Par sephja

Vigilante et prise de pouvoir 

Tim découvre que Marcus est en admiration devant le père d'un de ses amis, policier de son état, et va tenter de rivaliser avec lui, donnant un spectacle pathétique qui met son fils mal à l'aise. Pendant ce temps, Philip reçoit une visite de l'inspecteur de l'éducation nationale qui lui reproche son manque d'autorité et de rigueur, le poussant à créer une milice composée d'élèves. Pendant ce temps, au MI-5, The Examiner demande à Tim de lui fournir du sang pour pouvoir passer le test antidrogue contre une promotion. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode assez moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un démarrage très mauvais pour un épisode qui peine à s'installer 
  •  une seconde partie plus réjouissante qui repose beaucoup sur Jude Wright
  •  une relation avec les femmes qui définissent les héros 
  •  une série à deux visages

 

 

Dix premières minutes assez faibles 

Le premier gag de l'épisode donne le ton d'un épisode vraiment décevant, essayant de changer la dynamique habituelle pour se concentrer, en vain, sur les deux points particuliers : le MI-5 et le besoin de modèle masculin de Marcus. Découvrant l'admiration du jeune garçon pour le père policier d'un de ses camarades de classe, Tim se montre assez jaloux, ne rencontrant que mépris dans son regard. Le temps de la médiation entre lui et son ex-femme est sur le point de se terminer et la honte de Marcus à son égard ne laisse que peu de doute sur la conclusion de tout ceci. 

Seulement, à la différence de la tonalité parodique habituelle, où la mauvaise foi de Marcus était mise en avant, le jeune garçon profite d'un traitement plus réaliste et assez troublant. Seulement, le problème est que le besoin de Tim de revaloriser son image va se heurter au manque total de crédibilité de l'univers du MI-5, en particulier The Examiner assez insupportable. Totalement à côté de son personnage dans le premier acte, Robert Lindsay vient plomber un épisode qui cherche à sortir de sa routine pour se retrouver confronté à un problème de crédibilité flagrant.

La promotion de Tim au sein de l'Agence ne sert à rien et s'avère assez décevante, laissant apparaître encore plus l'absence de consistance de cet univers. Au contraire de l'intrigue de Marcus qui joue la carte de la parodie au maximum, celle de Tim ne possède pas le rythme habituel et s'avère assez pauvre en matériel comique. Cette histoire de test sanguin est encore plus décevante, offrant de loin le plus mauvais épisode de la saison dans sa première moitié, tant l'univers du MI-5 reste indéniablement le point faible de SPY.

 

Une deuxième partie réjouissante 

Heureusement, le premier acte va s'achever par un retour à la dynamique habituelle du show, avec une scène très drôle où Tim rompt avec la psychologue hystérique chargée de la médiation entre lui et sa femme. La série retrouve du rythme, nous emmenant à une scène de thérapie de groupe où Tim va se faire humilier totalement, ramenant la série à son concept de départ. Même Robert Lindsay se révèle vraiment drôle, surtout lorsqu'il enfonce le clou en jouant le jeu de cette entreprise de démolition contre son poulain au sein du MI-5. 

Si l'idée de donner un promotion au héros de la série n'a pas amené beaucoup d'éléments de comédie, sa chute est bien plus jouissive, allant jusqu'à une confrontation finale avec Marcus plutôt intéressante. Le jeune garçon a suivi le même parcours, devenant à cause Philip en chef de milice au sein de l'école, recrutant parmi les gros bras pour faire régner la discipline en utilisant une logique de peur et d'intimidation. Si le trait est grossier, le talent de Jude Wright permet de croire à cette intrigue qui laisse enfin apparaître avec subtilité quelques ressemblances avec son père. 

Les hommages au  film de mafia se poursuivent, donnant une storyline agréable, jusqu'à la chute où Marcus apparaît enfin comme un garçon normal, à la recherche d'un modèle à suivre. C'est à ce moment que le scénario surprend en montrant l'importance des femmes / filles dans l'existence du duo Tim / Marcus. 

 

 

Être important aux yeux de quelqu'un

Si Tim comme Marcus échoue dans leur tentative de devenir quelqu'un d'important socialement, leur destruction va laisser apparaître le visage de leur ange gardien, deux femmes qui sont au coeur du lien qui existe entre les deux héros de SPY. Dans les deux cas, ce sont des femmes fortes dotées d'un caractère marqué et d'une touche de tendresse cachée qui leur permet de voir le vrai visage de Tim et Marcus malgré l'humiliation dont ils sont victimes tous les deux. Au lieu de définir le héros en fonction de son poste ou de ses actions, SPY opte pour un simple regard féminin qui vient appuyer la ressemblance entre les deux. 

Personnage qui a beaucoup évolué en cours de saison, Caitlin est bien plus compétente que Tim et possède un impact positif qui la rend indispensable. L'occasion de voir que SPY est l'histoire de deux grands enfants qui jouent à se faire passer pour plus qu'ils ne le sont et qui payent à chaque fois le prix de leur ambition. Réaliste, avec les pieds sur terre, ces deux femmes apportent une touche de normalité qui manque cruellement au premier acte et donne un charme particulier à la conclusion de cet épisode inégal. 

Comédie sans prétention, SPY propose un rapprochement intéressant entre les personnages de Tim et Marcus, permettant de les envisager totalement comme père et fils. Malgré l'absence de communication entre eux, les deux héros ont besoin l'un de l'autre, Philip ne pouvant pas tenir cette place d'exemple. En enfermant son fils dans son costume, Judith tente de faire taire cette ressemblance qui s'exprime malgré tout, malgré ses efforts pour masquer cette ressemblance. 

 

Deux approches différentes du même épisode 

Difficile de donner un jugement objectif sur cet épisode tant la forme déçoit au contraire du fond qui se révèle particulièrement intéressant, offrant un éclairage nouveau sur le duo vedette. L'aspect comique ne fonctionne que dans le second acte et le rythme est beaucoup plus maladroit que d'habitude, mais au profit d'un récit plus subtil qui permet de mieux voir le lien entre Marcus et Tim. A un épisode de la fin, SPY délaisse le divertissement pour se donner une dimension supplémentaire plutôt réussie, donnant au final un épisode réellement attachant.

En conclusion, un récit inégal, maladroit dans son premier acte avant de proposer une seconde partie plus complexe et attachante. A un épisode de la fin, la série nous sort de sa structure habituelle et parvient à relier le père et le fils, alors que le procès commence qui pourrait supprimer tous les droits de Tim en tant que père. Une approche originale et maladroite d'un thème assez passionnant, celui d'un père et d'un fils qui doivent apprendre à s'aimer malgré une mère qui fait tout pour les séparer. 

 

J'aime :

  •  une intrigue qui relie Tim et Marcus 
  •  la scène de la thérapie de groupe 
  •  la volonté de sortir de la routine ... 

 

Je n'aime pas : 

  •  ... qui s'avère peu payante 
  •  un problème de crédibilité flagrant 
  •  un rythme hachée et moins dynamique que d'habitude 

 

Note : 12 / 20 

Un épisode correct qui compense ses lacunes formelles par une exploration intéressante des liens existants entre Marcus et son fils, amenant une dimension supérieure au prochain épisode. Une série qui sait être touchante et possède une vraie âme, mais souffre d'un problème de crédibilité récurrent et agaçant.

L'auteur

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