Critique : Suburgatory 1.03

Le 15 octobre 2011 à 06:09  |  ~ 6 minutes de lecture
Un épisode qui, malgré une bonne idée de départ, s'effondre sur lui-même, montrant les limites d'un show encore trop fragile.
Par sephja

Critique : Suburgatory 1.03

~ 6 minutes de lecture
Un épisode qui, malgré une bonne idée de départ, s'effondre sur lui-même, montrant les limites d'un show encore trop fragile.
Par sephja

Mères et père 

Tessa Altman s'est installée seule avec son père et certaines mères du voisinage, surtout la voisine Shella Shay, décide d'aider Georges à prendre soin de sa fille. Furieux, il va tenter d'interdire à cette voisine envahissante d'envahir son espace privé et va joindre le P.T.A. pour pouvoir la défier sur son territoire. Pendant ce temps, Tessa est contrainte d'accepter une activité scolaire et rejoint le journal de l'école et son unique membre : Malik.

 

Résumé de la critique

Un épisode inégal que l'on peut détailler ainsi :

  •  une confrontation entre Georges et le groupe de mères amusant 
  •  la tentative positive de développer des personnages secondaires autour de Tessa 
  •  deux storylines qui s'effondrent en cherchant le gag facile 
  •  une série qui peine étrangement à rester crédible 

 

 

La guerre des genres 

Pour ce nouvel épisode, les auteurs démarrent pour le mieux avec une idée assez originale consistant à opposer Georges avec le groupe de mères du voisinage et en particulier l'envahissante Sheila Shay jouée par l'excellente Ana Gasteyer du SNL. En forçant le  père de Tessa à s'imposer dans un univers matriarcal, la série se place parfaitement dans sa thématique de départ, profitant de la performance impeccable de Jeremy Sisto. L'épisode démarre sous les meilleurs augures nous laissant espérer quelques éclaircissements sur le rapport complexe entre Georges et les femmes.

Volontiers séducteur, le père de Tessa va venir sur le terrain de Sheila, une commission de parents d'élèves, pour venir défier l'autorité de celle-ci. Rugueux et direct, il va venir défier frontalement sa voisine, la déstabilisant un peu trop facilement par un point de vue différent sur leur travail de mère et le rôle de l'éducation. Hélas, il va alors prendre le pouvoir au sein d'une seconde partie d'épisode peu crédible et beaucoup moins inspiré, délaissant la comédie douce - amère au profit d'un humour assez pathétique.

 

Deux personnages ne font pas un lycée 

Lors de l'épisode précédent, il était devenu flagrant que la série avait besoin de personnages secondaires autre que la famille Shay, même si la participation de Allie Grant est toujours impeccable. Avec Malik, le show possédait l'occasion de dresser un portrait des marginaux auxquels Tessa reste convaincue de faire partie. En la faisant rejoindre le journal du collège, la série possédait le media parfait pour nous présenter plus précisément l'univers du lycée en dressant quelques portraits savoureux comme le KKK, appellation originale pour un trio de garces peu exploité.

Le regard de Tessa en décalage avec ce monde aurait dû être mis plus en valeur pour permettre de montrer l'intégration progressive de la jeune femme à cet univers. Plus qu'un simple élément de scénario, cette participation au journal offrait une occasion en or de pousser la jeune femme à juger ce monde infernal dans laquelle elle a atterrit. Seulement, au lieu de jouer la carte de la simplicité, Suburgatory va opter pour une orientation comique maladroite et entraîner une seconde moitié d'épisode particulièrement faible. 

 

 

Une seconde moitié d'épisode pathétique

Le vrai problème apparaît en milieu d'épisode lorsque les femmes du P.T.A. organisent une séance de pole-dancing lors de leur réunion, la série recherchant dans l'excès un effet comique qu'elle ne trouve pas. Heureusement, l'idée est vite abandonnée pour permettre à Georges de devenir le confident de certaines de ces femmes, mais cette séquence est clairement représentative des problèmes de Suburgatory. Dès que la série cherche à en faire trop et abuse des clichés, le récit devient vulgaire et les gags lourds, coupant l'épisode dans son élan.  

Le même phénomène va arriver à Tessa, interrompant son intrigue journalistique au profit d'une sketch raillant l'importance du superficiel par rapport aux idées pour la jeunesse des banlieues. L'épisode devient alors horriblement prévisible et peu inspiré, offrant une intrigue clichée déjà vu, sans vraiment introduire de nouveaux personnages vraiment attachants. A force de jouer avec des clichés, la série montre finalement un vrai manque d'originalité et surtout d'idées assez inquiétants, incapable d'imposer une véritable identité. 

 

L'importance de rester crédible 

Si cet épisode avait tout pour être plutôt amusant et développer la relation des Altman avec le monde de la banlieue, le résultat s'avère plus que mitigé, la série proposant un épisode très inégal. Le problème vient du manque de crédibilité de son univers, la série sombrant dès qu'elle réduit l'univers de la banlieue à de simples clichés. Ce second acte maladroit et simpliste est vraiment regrettable, tant le duo Jeremy Sisto - Ana Gasteyer avait le potentiel pour nous proposer bien plus qu'un épisode aussi moyen. 

En conclusion, une histoire inégale, composée d'un premier acte intrigant et inspiré, mais gâché par un manque de consistance flagrant des personnages secondaires. De tout l'épisode, Malik n'existe jamais réellement tout comme le groupe de mères qui se limitent essentiellement à Dallas et Sheila. Pas assez riche, Suburgatory se sert en fait des clichés pour masquer un manque de contenu, gâchant de bonnes idées par une mauvaise exploitation de son univers.

 

J'aime : 

  •  Jeremy Sisto impeccable 
  •  le principe de départ de la confrontation entre un père et un groupe de mères 
  •  Ana Gasteyer vraiment formidable

 

Je n'aime pas : 

  •  le personnage de Tessa difficile à cerner 
  •  un final terriblement prévisible 
  •  les personnages secondaires transparents

 

Note : 11 / 20 

Un épisode qui part sur de bonnes bases avant de s'effondrer dans un second acte trop prévisible et assez pathétique, gâchant une confrontation Jeremy Sisto - Ana Gasteyer assez alléchante. Manquant de crédibilité, l'univers de Suburgatory commence à montrer ses limites ce qui paraît plutôt inquiétant si tôt dans la saison. 

L'auteur

Commentaires

Avatar Freezz
Freezz
il n'y a juste rien d'autre à ajouter!

Avatar valduf
valduf
Absolument d'accord avec cette analyse ! Je me demande si je vais continuer le visionnage de cette série ...

Image Suburgatory
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11.61

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