Critique : Suburgatory 1.21

Le 17 juillet 2012 à 20:35  |  ~ 7 minutes de lecture
Une suite de sketchs inégaux pour une intrigue assez artificielle où le rôle d'Eden au sein de la série paraît pour le moins confus.
Par sephja

Critique : Suburgatory 1.21

~ 7 minutes de lecture
Une suite de sketchs inégaux pour une intrigue assez artificielle où le rôle d'Eden au sein de la série paraît pour le moins confus.
Par sephja

Le couple et ses conflits 

 

Tessa doit maintenant apprendre à vivre avec Eden, celle-ci imposant assez rapidement un style de vie biologiquement sain à la famille Altman . Lisa et Malik rencontrent eux aussi des problèmes de couples, s'affrontant concernant le camp de vacances auquel ils vont devoir s'inscrire pendant les vacances. De son côté, Dallas doit s'adapter à la vie avec le nouveau kangourou qui sert d'animal de compagnie à sa fille. 

 

Résumé de la critique 

 

Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un épisode bavard et assez vain 
  •  la place d'Eden qui pose problème 
  •  une place du père assez déplaisante
  •  un season final qui s'annonce sans réel enjeu

 

 

Accord et désaccord

 

Pour cet avant-dernier épisode de la saison, Suburgatory se concentre sur la tâche difficile consistant à accepter l'intrusion d'une personne dans la sphère privée de la cellule familiale. Le premier point positif est que l'histoire s'inscrit clairement dans une certaine continuité par rapport à l'épisode précédent, avec Eden qui vient s'installer chez les Altman et Lisa qui poursuit de son côté sa relation avec Malik. Un thème porteur pour des auteurs qui veulent montrer comment l'intégration passe avant tout par la nécessite de trouver un avantage égoïste à cette intrusion, Tessa ne parvenant à supporter Eden que lorsque celle-ci devient un contre-pouvoir à son père. 

Faire rire au travers des exubérances des autres, voilà un registre classique pour ce show même si la série a toujours manqué de cette petite touche de finesse qui lui permettrait d'être réellement convaincante. Ainsi, la mise en place de la dispute touchant Lisa et son petit-ami s'amusent des clichés, mais pour mieux les détourner en jouant la carte d'une amusante inversion des rôles. Seulement, cette suite de saynètes inégales ne suffit pas à construire une vraie histoire, limitant l'intrigue à une série d'anecdotes assez pauvre dramatiquement.

Manquant d'une vraie dynamique, la série d'Emily Kapnek tente d'intégrer un peu trop vite le personnage d'Eden à la famille Altman, entraînant un malaise flagrant dans le deuxième acte. Un personnage joué par Alicia Silverstone qui va laisser apparaître un des problèmes majeurs de Suburgatory, à savoir son incapacité à échapper à une certaine lourdeur dans les scènes de comédie qui nuit à la crédibilité de l'ensemble.

 

Instinct maternel

 

L'arrivée d'Eden chez Georges devrait être un évènement majeur dans la série, cassant l'habituel duo père - fille en intégrant une femme à l'intérieur d'une cellule familiale jusqu'ici assez exclusive. Un tel évènement doté d'une vraie dimension mythologique justifierait un développement soigné à l'approche de la fin de saison, permettant de donner du sens au choix des scénaristes de donner une telle importance au personnage d'Alicia Silverstone. Malheureusement, le scénario ne prend pas le temps de construire de vrais éléments de comédie, se limitant à opposer les exubérances de la jeune mère porteuse avec le style plus mesuré des deux héros.

Nouvellement arrivée, Eden est une invitée chez les Altman et son comportement est clairement à la limite de la décence, s'ingérant clairement trop dans les affaires de Georges. Misant sur l'exposition du mauvais goût des habitants de Chatswin pour amener les scènes comiques, les scénaristes peine à équilibrer les extravagances d'Eden et la romance entre elle et Georges. La question se pose d'ailleurs assez vite de savoir à quel univers appartient vraiment cette jeune femme, personnage surgi de nulle part qui ne paraît appartenir à aucune dimension particulière, trop naturel pour Chatswin et trop extravagante pour Tessa. 

Se limitant à produire une suite de sketchs inégaux, le scénario assez maladroit se repose essentiellement sur la qualité des comédiens pour masquer le manque d'enjeu de cette histoire. La scène d'introduction entre Alan Tudyk et Anna Gasteyer est l'exemple parfait du manque d'inspiration d'une série qui gâche le potentiel de la réunion de ces deux interprètes autour d'un dialogue idiot et pas vraiment amusant. Sans finesse, la série propose des gags toujours au premier degré qui misent un peu trop sur l'introduction d'une touche de vulgarité pour engendrer le sourire. 

 

Mon père, ce loser

 

Alors que le season final approche, le temps est de constater combien les figures paternelles de la série deviennent de plus en plus antipathiques, apparaissant comme des personnages possessifs et immatures. Ainsi, si l'intrigue romantique entre Jeremy Sisto et Alicia Silverstone avait un petit côté charmant quelques épisodes auparavant, son désir de la voir s'installer chez lui est clairement irréfléchi et irresponsable, ne prenant même pas le temps de prendre la réaction de sa fille en considération. Dès lors, la façon dont Tessa parvient à manipuler Eden pour interférer avec ses choix d'éducation donne l'une des scènes les plus intéressantes, laissant apparaître toute la naïveté de la mère porteuse. 

Il apparaît aussitôt que Georges n'est pas prêt de laisser quelqu'un se mettre s'immiscer entre lui et sa fille, rejetant les conseils de sa petite-amie. L'image du père véhiculé par la série apparaît alors dans tout son manque de nuance, entre un Noah trop protecteur et pathétique et l'absence du père de Dalia, poussant celle-ci à engendrer le chaos dans l'espoir inconscient de le faire revenir. Un parallèle intéressant, mais jamais vraiment exploité, les différentes histoires restant trop compartimentées pour pouvoir interagir correctement, manquant d'un vrai point fixe qui puisse les interconnecter. 

Le plus gênant dans cet épisode reste la partition de Noah, le personnage s'essoufflant clairement à force de rester dans le même registre assez lourd. Totalement inutile dans cette intrigue, ses apparitions servent juste à poursuivre une histoire de mère porteuse assez insignifiante et pas vraiment inspirée. 

 

Une série sans fil directeur 

 

La saison va s'achever pour Suburgatory et cet épisode ne va pas vraiment permettre de voir se dessiner une quelconque ligne directrice. Inconstant, les personnages n'ont pas vraiment évolué en un an, hormis au gré des besoins des scénaristes pour donner de la crédibilité à certaines de leurs intrigues. Ainsi, les premiers signes d'un début d'intégration de Tessa sont balayés par l'expression de son désir de quitter la banlieue pour retourner à New-York, ramenant le show à sa problématique de départ sans que rien n'ait avancé. 

En conclusion, un épisode très moyen, la faute à une intrigue avec Noah totalement désastreuse, les scènes entre Alan Tudyk et Alicia Silverstone ne fonctionnant pas du tout. Trop intrusive, la jeune femme va servir de justificatif pour permettre aux scénaristes de justifier le partage de la vie de Tessa entre Chatswin et New-York. Si certains gags sont corrects et les comédiens plutôt convaincants, l'histoire est clairement trop pauvre, engendrant pas mal de bâillements à la vue de plusieurs gags lourds et poussifs. 

 

J'aime : 

  •  les comédiens sont assez bons 
  •  la façon dont Tessa utilise la naïveté d'Eden contre son père 

 

Je n'aime pas : 

  •  l'histoire assez pauvre en contenu 
  •  les différentes scènes assez anecdotiques 
  •  l'absence du moindre enjeu 
  •  la storyline de Noah désastreuse 

 

Note : 10 / 20 

Un épisode assez médiocre qui ne vaut que pour quelques répliques et la performance convaincante des comédiens, Cheryl Hines en tête. Sans enjeu, un épisode de remplissage qui prépare le season final et risque de pâtir beaucoup de l'absence de fil directeur de cette première saison de Suburgatory.

L'auteur

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