Clueless again
Georges Altman rencontre au marché de Chatswin la charmante Eden et sent aussitôt une connexion forte s'installer entre eux. Après un baiser mémorable, il l'invite à un double rencard avec les Werner pour célébrer l'annonce par Noah de l'arrivée de leur futur enfant. Pendant ce temps, Dallas appelle Tessa au secours pour l'aider à retrouver Iakult qui a totalement disparu.
Résumé de la critique
Un épisode inégal que l'on peut détailler ainsi :
- un duo Jeremy Sisto - Alicia Silverstone sympathique
- la difficile tâche de construire un univers sans continuité
- un mélange entre bon et mauvais goût peu concluant
- des qualités, mais aussi de gros défauts
La magie discrète de la rencontre
Pour cette semaine, Suburgatory accueille Alicia Silverstone dans le rôle d'Eden, une jeune femme adepte du bio qui va séduire Georges de la plus surprenante des manières en lui causant un choc anaphylactique. Une alchimie se crée vite entre les deux comédiens et l'idée de sortir le père de Tessa de sa relation avec Dallas s'avère assez bénéfique, les scénaristes piochant allègrement dans les clichés de la comédie romantique. Malheureusement, la magie de la rencontre va vite se briser lorsqu'il découvre que la jeune femme est en fait la mère porteuse des Werner.
Sans être brillant, le mélange entre la romance du duo Eden - Georges et le registre comique plus provocateur de Noah fonctionne bien, mais n'est pas beaucoup exploité, les auteurs préférant se concentrer sur Tessa. Des retrouvailles réussies entre les deux comédiens de Clueless pour un épisode qui ne sait clairement pas comment exploiter son idée de départ, offrant certains gags à la lourdeur regrettable. Une histoire intéressante où les états d'âme de Jeremy Sisto ne sont pas assez exploités, donnant un résultat au final assez superficiel.
En effet, les auteurs semblent incapable de produire autre chose qu'une intrigue romantique pour ce personnage, quitte à laisser de côté Dallas qui chargé Tessa de retrouver Iakult. Seulement, là aussi, l'intrigue reste assez artificielle avec une chasse au chien pas vraiment passionnante, intrigue squelettique servant d'excuse pour justifier une nouvelle association Tessa - Dalia peu convaincante.
Des gags un peu trop directs
Depuis le début de la saison, le point qui m'irrite le plus dans Suburgatory est l'absence de continuité dans les relations entre les personnages, surtout entre Jane Levy et Carly Chaikin qui peinent encore à s'imposer comme un duo comique. Ainsi, la combinaison de ces deux personnages donne un résultat assez moyen et prévisible, comme cette séquence de brainstorming décevante qui se limite à poser un concept comique sans fournir le moindre gag à développer. Les auteurs se montrent souvent d'ailleurs pas toujours bien inspirés, tirant sur la corde une séquence de course poursuite passablement ennuyeuse.
Malgré tout, Suburgatory a des instants de grâce, de bonnes idées comme cette scène de baiser entre Rex Lee et Evan Arnold, séquence remarquable où les auteurs se jouent du politiquement correct. Au lieu d'étoffer les relations entre les personnages en installant des gags récurrents, la série mise sur un humour au premier degré, délaissant les effets de surprise pour une approche souvent peu subtile. Ainsi, la séquence du système de sécurité n'est pas mauvaise en soi, mais plutôt mal mise en valeur malgré le numéro assez irrésistible de Cheryl Hines.
Suburgatory possède un univers très intéressant dont il tire profit à cinquante pour cent, ne faisant pas l'effort de lier ensemble les deux storylines qui composent l'intrigue du jour. Sans fil directeur, l'épisode paraît au final assez vain, ne tirant que modérément profit du conflit existant entre la fille Royce et Yakult, petit roquet au centre d'une scène qui va cristalliser tout ce qui m'agace dans la série.
Le bon et le mauvais goût peuvent se mélanger
Depuis deux épisodes, Suburgatory s'essaye à des tentatives d'humour décalé, jouant sur une exaltation d'une forme de mauvais goût, les séquences entre Lisa et Malik la semaine dernière en étant le meilleur exemple. Seulement, ce système fonctionnant sur la création d'un décalage comique va atteindre ses limites avec la séquence Hanson, donnant lieu à une scène au ralenti sur la musique du défunt groupe de blondinets prépubères. Là, peut-être s'agit-il d'un problème personnel ou d'une malformation de mon sens de l'humour, mais ce gag m'a paru tout simplement idiot et catastrophique.
Je n'ai rien contre le mauvais goût lorsqu'il il vient contrebalancer une séquence volontairement pathétique, comme les réflexions d'Alan Tudyk alors que Georges parle de ces sentiments pour Eden. Les auteurs prennent alors le contrepied des attentes du spectateur, offrant au comédien la possibilité de miser sur l'exagération pour déclencher l'effet comique. Pour exemple, l'idée de doubler la course poursuite à l'aide d'une musique typique de série policière des années soixante-dix est amusante au premier abord, laissant paraître une volonté appréciable de produire des gags plus sophistiqués que d'habitude.
Malheureusement, l'exploitation de ce gag ne dépasse jamais le stade du simple concept, la réalisation donnant à l'ensemble une lenteur excessive par un montage peu inspiré. Une scène ratée qui montre la superficialité d'un show où les personnages sont utilisés comme des éléments de décor, sans qu'un vrai développement leur soit accordé. Un bout de banlieue rempli d'habitants, mais sans véritable individualité, juste les seconds rôles d'une histoire sans enjeu, ni ligne directrice.
Un épisode terriblement inégal
Contrairement à ce que pense Aureylien, je ne déteste pas Suburgatory, je trouve juste que le show gâche son potentiel en se montrant souvent peu imaginatif dans le développement de certaines scènes. Ainsi, la séquence de course poursuite ne pousse pas le délire suffisamment loin, laissant un sentiment de frustration tant il était possible de faire bien mieux. Si les idées sont souvent bonnes, la mise en oeuvre paraît souvent poussive, manquant d'une spontanéité que l'on retrouve lors des monologues particulièrement drôles de Cheryl Hines.
En conclusion, un épisode qui souffle le chaud et la froid, avec un duo Jeremy Sisto - Alicia Silverstone particulièrement sympathique, offrant une première scène aux urgences vraiment réussie. Malheureusement, l'intrigue de Tessa s'avère beaucoup moins réjouissante, donnant une course poursuite trop longue et particulièrement décevante. Heureusement, certains gags vraiment amusants viennent relever le niveau d'une intrigue clichée et prévisible qui manque cruellement d'enjeux.
J'aime :
- la storyline de Georges
- la scène aux urgences
- le gag final du baiser
Je n'aime pas :
- le gag Hanson mal amené
- la course poursuite trop longue
- le manque de lien entre les deux storylines
Note : 12 / 20
Si l'épisode réserve de bons moments grâce au couple Jeremy Sisto - Alicia Silverstone, l'histoire autour du duo Tessa - Dalia laisse une impression beaucoup plus mitigée. Un épisode inégal, gâché par une scène de course poursuite beaucoup trop longue et pas vraiment amusante, la faute à une exploitation pas assez poussée de l'intrigue de Georges.