Critique : Suburgatory 1.13

Le 12 février 2012 à 16:48  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode très inégal qui confronte Georges à sa peur de la sexualité et de la féminité.
Par sephja

Critique : Suburgatory 1.13

~ 7 minutes de lecture
Un épisode très inégal qui confronte Georges à sa peur de la sexualité et de la féminité.
Par sephja

Hétérosexualité 

Tessa profite de sa liaison avec Scott pour faire enrager la fille de Dallas, même si les rencards avec lui se révèle plus décevant que prévu. De plus, Georges voit du mauvais oeil cette liaison, ramenant à la surface son refus de voir sa fille passer à l'âge adulte en passant l'étape de la découverte de sa sexualité. Pendant ce temps, Dallas découvre que son mari a une liaison avec une autre femme, hésitant sur la possibilité de demander le divorce. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  quelques bonnes répliques au milieu de mauvaise idée 
  •  Tessa et l'importance de pouvoir se confier 
  •  Georges et la peur de la féminité 
  •  un épisode qui laisse pantois 

 

 

Un épisode amusant

Ce titre peut sembler simpliste, mais il traduit une vraie difficulté que je ressens envers Suburgatory et cet épisode particulier, à savoir le fait que malgré les nombreux défauts de ce récit, je me suis plutôt bien amusé. Pourtant, les mauvaises idées sont légions et on se surprend à plusieurs reprises à se dire que l'épisode va forcément se heurter aux limites d'un scénario simpliste et clairement maladroit. En effet, les fautes de goût sont nombreuses, avec quelques séquences agaçantes comme l'idée de Georges d'inviter les amis de Tessa pour jouer à des jeux de société ou le numéro de danse final de Dallas. 

Bref, on est encore loin du compte et pourtant l'épisode recèle quelques bonnes inspirations et une volonté affirmée d'oser quelques gags décalés qui fonctionnent assez bien. Ainsi, l'obsession de Scott pour l'Afrique est assez amusante lorsqu'elle s'exprime avec sincérité, beaucoup moins dès qu'elle amène de nombreux clichés mal venus et ridicules. En fait, Suburgatory est un show qui apprend petit à petit à mettre en valeur ses idées, progressant en offrant quelques passages réellement drôles, à la différence du début de saison. 

C'est en revenant aux sources du conflit entre Georges et Tessa que le show commence à se réécrire, marquant un nouveau départ qui semble vouloir mieux intégrer les personnages secondaires. On est encore très loin d'une franche réussite, mais la bonne humeur collective et le caractère plus communicatif de Tessa donne un nouveau départ à un show qui semble enfin progresser dans la bonne direction. 

 

Tessa et la recherche du bonheur 

C'est sur ce point que Suburgatory marque une vraie évolution, Tessa ayant choisi enfin de cesser de réclamer son retour à New-York en se découvrant un nouvel intérêt pour Chatswin. Son jugement sur Scott est assez amusant, celui-ci se comportant avec l'Afrique de la même qu'elle avec sa nostalgie de la grande pomme. S'intégrant un peu plus à la faune locale, elle essaie de s'imposer dans cet univers, affrontant Dahlia et son groupe d'amis sur le terrain de la convoitise en affirmant sa conception personnelle du bonheur en dehors des clichés. 

Finalement, c'est en recherchant celui-ci à Chatswin que l'héroïne parvient à devenir intéressante, surtout lors de la scène de grand déballage avec Dallas à la salle de gym. L'occasion pour elle d'exprimer ses propres frustrations, Tessa trouvant en sa voisine une oreille attentive qui lui permet de déballer ses sentiments sans que cela prête à conséquence. Même si la scène abuse un peu des mêmes effets comiques, voir la fille Altman considérer Miss Royce comme une figure maternelle, ramène la série à son principe premier, à savoir la problématique du sexe et de la féminité 

C'est en revenant à son principe de départ, à savoir la question du désir et de l'absence de figure maternelle que le show retrouve l'inspiration. Ce syndrome se retrouvera chez Georges que les auteurs vont essayer de décoincer en révélant sa relation difficile avec la féminité, révélant en partie les vraies motifs de cette peur qui l'a poussé à quitter New-York. 

 

 

L'homme qui craignait les femmes

Pour Georges, l'histoire du jour va le confronter à la peur de sa fille, rappelant clairement à la trahison d'une mère absente, celle-ci ayant choisi de fuir ses devoirs parentaux. Le sexe est donc assimilé par Georges à la question de la responsabilité, abandonnant toute la dimension sociale du désir en se refermant sur lui-même pour mieux se protéger. Le fait de devoir envisager la féminité de sa fille le ramène à cette peur d'un père obligé de faire face aux difficultés d'être parent, concept intéressant qui définit bien la nature de ce personnage. 

Même si l'idée de départ est excellente, amené par un Alan Tudyk toujours aussi formidable, l'épisode ne peut s'empêcher de partir dans des directions peu crédibles, avec pour exemple la scène du jeu de société, sauvée par quelques répliques bien senties. La séquence où il décide de céder aux charmes d'Arden Myrin est aussi un rien décevante, tant les possibilités étaient largement supérieures pour proposer un vrai moment de comédie. Vouloir décoincer Georges est une bonne idée, sortant le personnage de sa léthargie pour l'obliger à se confronter aux nombreux personnages féminins de Chatswin. 

Jeremy Sisto est toujours aussi bon, montrant toute la fragilité de son personnage malgré un scénario qui ne le met pas vraiment à son avantage. Entre malaise et moment de comédie, le show ne parvient pas encore à convaincre, ses qualités ne parvenant pas à effacer des défauts encore bien présents, laissant au final un sentiment mitigé. 

 

Un commencement ou une fin

Après un début de saison décevant, cet épisode de Suburgatory semble marquer une évolution intéressante, masquant certaines mauvaises idées du scénario derrière quelques répliques bien pensées. Le résultat reste malgré tout trop inégal, donnant un scénario à la limite du pathétique, où les quelques instants de comédie surprennent et laissent un sentiment de frustration. Espérons que la progression entrevue se poursuive, tant les quelques moments de comédies où le rythme s'accélère sont vraiment intéressant pour un show qui évolue enfin. 

En conclusion, une intrigue maladroite et de mauvaises idées bonifiées par la qualité des comédiens et la conviction de leurs interprétations. Entre scènes pathétiques et fulgurances comiques, le show ne convainc pas encore, mais montre des signes d'évolution assez prometteur, en espérant que la suite poursuive dans la même direction. Reprenant sa problématique de départ, Suburgatory confirme qu'elle peut être un bon show comique lorsqu'elle ne se fait pas piéger en s'enfermant dans la valse des clichés. 

 

J'aime : 

  •  certaines répliques vraiment drôles 
  •  la scène de la salle de gym 
  •  les acteurs convaincants 

 

Je n'aime pas : 

  •  la scène entre Georges et Jocelyn maladroite 
  •  certaines séquences pathétiques 
  •  l'abus de certains clichés 

 

Note : 12 / 20 

Sans être transcendant, un épisode maladroit avec un scénario qui cumule les mauvaises idées, proposant de nombreuses scènes pathétiques sauvées par la qualité des interprètes. Il en résulte un sentiment mitigé tant de nombreuses scènes sont particulièrement drôles, lorsque la série délaisse les clichés au profit d'une meilleure mise en valeur des personnages.

L'auteur

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