Critique : Suits 1.08

Le 15 août 2011 à 01:15  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode assez mauvais composé de deux storylines confuses au dénouement peu convaincant. Au programme, Louis Litt dans la tourmente, Harvey joue les donneurs de leçon pendant que Mike Ross résout tous ses problèmes d'un coup de baguette magique.
Par sephja

Critique : Suits 1.08

~ 5 minutes de lecture
Episode assez mauvais composé de deux storylines confuses au dénouement peu convaincant. Au programme, Louis Litt dans la tourmente, Harvey joue les donneurs de leçon pendant que Mike Ross résout tous ses problèmes d'un coup de baguette magique.
Par sephja

Pitch avocat et criminel 

Lucille, une amie de Jessica spécialisée dans l'humanitaire, s'est fait dérober toute son argent par Anthony Mazlo et a chargé Harvey de découvrir où il le cache. Pour l'aider, Specter se retrouve associé à Louis Litt qui, après un interrogatoire un peu musclé de leur seul témoin Elliott Perkins, entraine la mort de celui-ci. Pendant ce temps, Mike est chargé de retrouver Lola Jensen qui a dérobé une forte somme d'argent à son père. 

 

 

Louis Litt en ligne de mire 

Personnage secondaire rarement mis en avant, malgré le talent du formidable Rick Hoffman, Louis Litt va se retrouver enfin en première ligne dans une sombre histoire de détournement de fond. Associé à Harvey Specter, la série avait l'occasion idéale de faire preuve une fois de plus de sa capacité à varier les situations en approfondissant son personnage et en proposant une nouvelle dynamique. L'espoir de voir le personnage de Louis profiter d'un traitement de qualité ne dura hélas que quelques secondes, jusqu'au décès improbable et inutile du témoin de Harvey.

Inutile de cacher que je suis aussitôt sorti de l'épisode sans jamais réussir à y revenir tant cette idée m'a paru à la fois ridicule, vulgaire et à l'opposé de ce que j'attends de Suits.  A l'inverse de la subtilité habituelle, la série sort les gros sabots et nous propose une intrigue particulièrement peu inspirée et sans la moindre cohérence, répétant jusqu'à la nausée de nombreuses séquences servant uniquement à ridiculiser Louis. L'intrigue financière vire vite au n'importe quoi, en particulier le rebondissement de la secrétaire absolument maladroit et invraisemblable.

Louis se conduit comme un imbécile, mais hérite d'un moment de gloire totalement parachuté et ridicule, laissant le goût amer d'un spectacle particulièrement vulgaire. Il ne reste finalement rien de cet épisode hormis des regrets tant il possédait le potentiel de donner une épaisseur supplémentaire à son univers, avant de sombrer dans le piège de la vulgarité.

 

Harvey Specter en mode insupportable 

Doté d'un égo hors du commun et d'une importante estime de soi, Harvey Specter va incarner l'homme parfait comme à son habitude, si ce n'est que son partenariat avec Litt s'avère assez désastreux. Moins charismatique que d'habitude, Gabriel Macht paraît peu présent, assez prévisible, avec un jeu à la limite de la parodie. Evidemment, mon jugement est faussé par l'incapacité à me mettre de l'épisode, mais l'état de l'esprit des comédiens semble suivre un scénario particulièrement laxiste. 

Pourtant, le pire va venir avec la deuxième intrigue où un père part à la recherche de sa fille qui a fugué, obligeant Mike Ross à partir à ses trousses , puis à chercher un terrain d'entente pour rétablir le dialogue avec son père. La base de l'intrigue semble intéressante, avec dans le rôle du père un James Morrisson convaincant, visiblement concerné par la rebellion de sa fille. Très vite, le thème de la morale apparait comme le premier point faible de Suits, jusque là peu évoqué car totalement hors sujet dans cet univers. 

Au final, un épisode faible qui tente de se donner bonne conscience et commet alors le pire des actes, une bêtise invraisemblable dont les conséquences risquent d'être plus que destructive en saccageant la mythologie même du show. 

 

 

Mike Ross pris au piège d'une histoire impossible 

A la recherche d'une jeune fugueuse, Mike Ross doit permettre à un père et sa fille rebelle de faire la paix, mission pas vraiment dans son registre et qui va connaître une conclusion bâclée en étant jetée en cours de route aux oubliettes. Petit moment de lucidité de scénaristes qui ont compris que l'intrigue ne fonctionnait pas et se sabordent eux-mêmes et réinjectant la jeune femme dans la première histoire pour fournir le coup de théâtre nécessaire à une situation au point mort.

Du laboratoire sorti de nulle part à sa capacité à pirater les systèmes informatiques, Lola Jensen va servir de couteau suisse à des scénaristes visiblement à court d'idées. Le reste verse dans le grand n'importe quoi, surtout que les auteurs semblent ne pas maitriser vraiment la délinquance financière et sa complexité. Aussitôt, les raccourcis se multiplient avec la palme pour la jeune fille qui pirate une banque du Liechtenstein sans se faire repérer, offrant sur un plateau la résolution à nos héros.

En théâtre, les spectateurs parleraient de "Deus Ex Machina" mais ici je parlerais seulement de fainéantise, les auteurs allant jusqu'à résoudre avec une fumisterie insolente le problème concernant l'absence de diplôme d'avocat de Mike. Et ça, c'est non seulement inexcusable, mais incroyablement dangereux pour la suite. Suits coule et avance un pas au bord d'un gouffre, en espérant que le prochain épisode vienne redresser la barre. 

 

J'aime :

  •  James Morrisson et Rick Hoffman très bon 

 

Je n'aime pas : 

  •  le principe de départ de la série jeté aux orties 
  •  les deux storylines ridicules 
  •  Le traitement offert à Louis Litt 
  •  un "Deus Ex Machina" ridicule 
  •  une absence de thématique effarante 

 

Note : 07 / 20


La bérézina pour Suits avec cet épisode totalement raté dont les conséquences risquent d'être lourdes pour la fin de la saison, surtout vu la vulgarité de l'artifice narratif créé pour résoudre la problématique à l'origine du show. Un épisode qui est la négation totale des précédents et a réussi à me faire perdre mon calme. Déçu est un bien petit mot pour décrire ma réaction. 

L'auteur

Commentaires

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Bleak
Sans pitié Sephja, j'aime ça, surtout que tu as raison sur tous les points. Outre l'épisode en lui même très mauvais, tu as souligné à juste titre que le "diplôme" de Mike est potentiellement très dangereux. Mais en plus de ça j'ai envie de dire qu'on abandonne quasiment la moitié de l'enjeu de la série puisque le fait qu'il ne soit pas diplômé, c'est la clé de Suits. Un choix vraiment bizarre et très maladroitement amené. J'espère que les scénaristes savent où ils veulent aller car c'est tout de même inquiétant.

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sephja
en fait, visiblement la création de cet épisode a échappé à Aaron Sorkin et est un coup de la production de USA pour lui imposer d'abandonner le concept du diplôme. Cette mauvaise idée sera balayé ensuite avec un certain humour lorsque le diplôme s'avèrera inutile

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