Critique : Supernatural 7.04

Le 17 octobre 2011 à 11:57  |  ~ 6 minutes de lecture
Un épisode centré sur les deux frères et qui évoque maladroitement le thème de la culpabilité.
Par Lila

Critique : Supernatural 7.04

~ 6 minutes de lecture
Un épisode centré sur les deux frères et qui évoque maladroitement le thème de la culpabilité.
Par Lila

Juger est le pouvoir des dieux, pardonner celui des hommes 

Une série de meurtres étranges a lieu dans la petite ville de Dearborn, les victimes donnant l'impression de fuir une force invisible. Les pistes les mènent jusqu'à deux lieux suspects, poussant les Winchester à se séparer : une ancienne ferme abandonnée pour Sam et le bar de la ville pour Dean. Seulement, Sam apprend alors que le responsable de tous ces meurtres est le dieu Egyptien Osiris qui aime choisir ces victimes dans des bars parmi ceux qui viennent boire pour oublier. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode assez moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une histoire qui flirte avec le remplissage
  •  un dieu assez pathétique qui sert avant tout à recadrer les personnages 
  •  un procès plutôt pauvre
  •  une série qui revient à une structure classique

 

 

Une saison qui cherche son second souffle 

Avec une histoire centrée sur le sentiment de culpabilité des deux frères Winchester, cet épisode marque un virage dans la saison avec une forte évocation du passé avec le retour du personnage de Joe. Le duo entre Alona Tal et Jensen Ackles est toujours aussi charmant, même s'il appuie le fait que Dean est un personnage qui évolue peu par rapport à ses camarades. La série ressort les fantômes du passé tout en donnant l'impression de ne faire que du fan service, tant l'intrigue du jour est particulièrement pathétique au niveau de son intensité dramatique. 

Plutôt que de foncer dans l'histoire des Léviathans, Supernatural revient dans le passé à la recherche d'un nouveau souffle qui peine à venir. La présence de Joe ressemble plus à du recyclage qu'autre chose, même si la qualité des interprètes permet de profiter d'une scène finale intéressante. Mais le procès de Dean est assez confus, refusant d'évoquer ce qui aurait pu obliger Sam à changer son point de vue sur son frère. Dès lors, au lieu de remettre en cause les liens entre les deux frères, les auteurs tentent d'effacer toute trace de Lucifer ce qui ressemble clairement à une facilité scénaristique. 

Loin de faire preuve de subtilité, cette intrigue flirte par moment avec le kitsch et semble fréquemment hésiter sur l'orientation à prendre, sans réussir à nous convaincre que la direction choisie est bien la bonne.

 

Trop sombre pour tenir 

Le vrai problème de cette saison de Supernatural repose dans son manque de second degré et d'humour, le show ayant opté pour un démarrage particulièrement sombre avec l'élimination (prématurée ?) de Castiel. L'apparition des Léviathans n'aura pas créé le choc attendu, ses créatures se montrant plutôt timides depuis deux épisodes dans leur chasse aux Winchester. L'idée de revenir à un canevas classique de la série avec l'irruption d'un dieu païen prouve que les scénaristes veulent retrouver une certaine légèreté indispensable à Supernatural. 

De ce point de vue, Osiris est assez semblable aux personnages comiques de la série, avec un style très théâtral assez amusant et une cruauté équivalente à son sens de l'humour. Le but est de modifier notre rapport aux duos vedettes, devenus clairement hermétiques (surtout Sam) après la saison dernière. Trop longtemps au plus proche de l'enfer, les frères Winchester trouvent une forme de pardon et d'absolution certes trop facile, mais nécessaire, tout en renouant avec la dynamique des premières saisons avec Sam dans le rôle du candide face à Dean le réaliste. 

A la fois rassurante et décevante, cette conclusion montre les limites d'une série qui ne parvient plus à avancer et tente de revenir aux sources en recentrant les personnages. 

 

 

L'épisode du procès et la malédiction du remplissage

Episode classique dans l'univers des séries télévisées, le procès du héros sert avant tout à redéfinir ses motivations ou à marquer une conclusion. De Seinfeld à X-Files, beaucoup de séries se sont achevées sur un procès, tentant de boucler l'intrigue en proposant une remise en cause en profondeur de leur personnage principal. Mais Supernatural est encore loin de sa conclusion et le but est ici clairement de relancer deux héros visiblement épuisés, ainsi que des scénaristes empêtrés dans une histoire de Léviathans au point mort. 

Si le retour de Joe semble ne servir qu'à permettre de faire du remplissage en intégrant des images des épisodes précédents, l'épisode évite la succession d'images "best of", habitude détestable des séries après plusieurs saisons. Par contre, cette histoire de meurtres est à ranger dans le placard des idées bizarres, voire même par instant ridicule surtout avec ce décor qui sent à plein nez l'Egyptologie de pacotille. Loin de chercher à produire une histoire cohérente, Adam Glass essaie de renouer avec les habitudes du show pour débloquer un processus créatif en souffrance, à l'image du personnage de Dean. 

 

Un final qui tente un retour aux sources 

En renouant avec un humour très plaisant et des hommages appuyés à Stephen King, Supernatural ne nous offre pas grand-chose à se mettre sous la dent (hormis le retour sympathique de Joe) et s'achève pas une pirouette assez prévisible. Le plus dur est fait, à savoir renouer avec plus de légèreté et une atmosphère plus en phase avec l'esprit de la série, en espérant que l'intrigue sur les Léviathans trouvent un vrai développement. Il reste un épisode singulier, maladroit, mais qui parvient à renouveler une franchise en souffrance. 

En conclusion, du petit Supernatural avec l'irruption d'un dieu païen peu charismatique, mais possédant ce mélange entre humour et cruauté typique des créatures du show. Le personnage de Sam redevient ce personnage candide et naïf tandis que Dean semble cesser de se morfondre perpétuellement. Il reste la déception de ne pas avoir vu l'épisode sortir des sentiers battus en proposant un témoignage inattendu, permettant d'éclairer sous un nouveau jour toute cette saison : celui du père des deux frères. 

 

J'aime : 

  •  le duo Dean - Joe attachant 
  •  le retour d'un certain humour 
  •  une série qui renoue avec sa dynamique de base 

 

Je n'aime pas : 

  •  Osiris pas vraiment crédible 
  •  les témoignages brouillons 
  •  les auteurs pas assez ambitieux
  •  le retour au stand alone classique

 

Note : 11 / 20 

Supernatural abandonne le récit feuilletonnant et les Léviathans pour revenir à une traque classique, celle d'un dieu Egyptien fan de justice. Renouant avec les racines du show, la série cherche son second souffle, effaçant trop rapidement à mon goût toute l'intrigue autour de la relation entre Sam et Lucifer. Heureusement, l'humour est présent et permet de donner un peu de relief à cette histoire particulièrement kitsch.

L'auteur

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