Critique : Supernatural 7.09

Le 28 novembre 2011 à 11:17  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode mythologique correct qui tente de fournir un développement à l'intrigue des Léviathans.
Par sephja

Critique : Supernatural 7.09

~ 7 minutes de lecture
Un épisode mythologique correct qui tente de fournir un développement à l'intrigue des Léviathans.
Par sephja

Human Burritos 

Mitchell Rayburn est décédé en pleine forêt, mangé vivant dans son sac de couchage ce qui lui vaut le surnom dans les journaux de "Human Burrito". Les Winchester se rendent dans cette localité et découvrent que de nombreuses disparitions et des cas de cannibalisme touchent la ville. Mais surtout les habitants semblent étonnamment paisibles, comme s'ils étaient sous l'influence d'une drogue quelconque. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode assez réussi que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un épisode de retour à la nature qui appuie le côté marginal des Winchester 
  •  une dimension mythologique bienvenue et intrigante 
  •  une mission suicide peu crédible 
  •  un épisode qui règle des comptes

 

 

Les Winchester partent en forêt 

Essayant toujours d'éviter les Léviathans, les frères Winchester s'isolent de plus en plus, revenant à des décors spartiates et un confort minimum. L'occasion était toute trouvée pour s'intéresser aux monstres qui vivent dans la forêt, avec une créature cannibale qui s'en prend aux touristes. Le climat assez léger de l'épisode et la touche d'humour sympathique laissent espérer à un stand alone classique, profitant du retour de Bobby pour explorer l'état d'esprit des Winchester, essayant de redonner une continuité à cette saison hiératique.

La discussion entre lui et Sam va en effet marquer le retour de l'intrigue autour de Lucifer, les scénaristes cherchant à faire repartir la saison sur des bases saines. La guerre fraternelle n'est heureusement plus d'actualité, donnant un certain dynamisme au scénario qui se révèle assez agréable à suivre. La scène de l'autopsie est une vraie réussite, cumulant les détails dégoutants avec un mauvais esprit plutôt réjouissant, même si le coup du sandwich est un peu trop appuyé par une mise en scène qui ne fait pas dans la subtilité. 

Durant son premier quart, l'intrigue est prenante et amusante, offrant un divertissement plutôt plaisant malgré un scénario qui manque de finesse. Seulement, les Léviathans vont alors apparaître dans l'intrigue, ramenant à la surface tous les problèmes de cette saison qui sont loin d'être résolus.

 

Trois hommes dans un van (sans parler des Léviathans)

Les gros méchants de cette année reviennent en force, utilisant les habitants de la ville comme des cobayes pour une expérience qui va rester assez confuse. L'intérêt de l'épisode est surtout sociologique, nous permettant de voir les relations entre ses monstres qui obéissent à une hiérarchie très précise et à une importance forte accordée à la discrétion. En tant que monstres, leur dangerosité est liée à leur capacité à garder l'anonymat et à se dissimuler dans une société où ils savent se dissimuler. 

Incapable de les tuer ou de leur nuire, les Winchester font de l'observation, entraînant une rupture regrettable dans le rythme jusqu'ici dynamique de l'épisode. Le récit se referme sur le trio dans leur camionnette et des discussions entre Léviathans qui ne nous apprennent pas grand-chose, prouvant le manque d'idées des auteurs à leur sujet. Les comédiens semblent pas vraiment à l'aise, surtout Benito Martinez au jeu si inexpressif que cela en devient presque ridicule, malgré tout le talent de ce formidable comédien. 

Les Winchester s'enferment dans leur véhicule et observent, leur incapacité à tuer ces créatures sorties du Purgatoire les réduisant à l'impuissance. C'est là tout le problème de cet épisode qui ne parvient à faire preuve de continuité, surtout que les Léviathans sont loin d'avoir le charisme de Lucifer. Peut-être qu'il serait temps de trouver la formule pour les abattre, histoire d'amener un peu d'action dans une intrigue mythologique qui cherchent essentiellement à gagner du temps. 

 

 

Un final difficile à avaler 

Si la série a pour vedette Sam et Dean, le personnage de Bobby a lentement pris une vraie importance depuis la saison quatre, héritant même d'un épisode très réussi centré sur lui. Pendant que les Winchester se cachent dans leur camionnette, il va prendre des risques et se faire attraper par des Léviathans particulièrement étourdis. Que Dick le laisse seul dans une pièce avec une arme passe encore, mais qu'il le laisse seul avec leur plan secret montre que le principal défaut de ces créatures est bien leur insolence. 

Qu'un coup de pied de biche permette à Bobby de se débarrasser en quelques secondes de son adversaire semble ne choquer personne, les auteurs peinant à rester crédible durant cette scène. Frapper et fuir en courant, voilà une stratégie, efficace en attendant mieux, mais qui donne un final peu reluisant où les héros s'enfuient une fois de plus devant leurs ennemis. De ce point de vue, même si je comprends les intentions des scénaristes et que l'épisode reste cohérent, l'immortalité des Léviathans réduit les Winchester à une impuissance vraiment regrettable. 

Au final, un épisode mythologique pas totalement crédible, très lent dans son second acte et qui manque de continuité entre son démarrage et sa conclusion. Seule la scène de la famille cobaye sort du lot d'un final  à la limite du grotesque et qui flirte même avec le pathétique, confirmant le manque de potentiel des Léviathans. 

 

Un message politique difficile à cerner

L'aspect le plus étrange de cet épisode concerne la scène de la famille témoin où les Léviathans expliquent qu'ils gavent l'être humain et utilise le vecteur de la nourriture pour le modifier de l'intérieur tout en l'asservissant. Le message anticonsumériste est très clair, surtout que le personnage de Dick fait fortement écho à une image liée au parti Républicain. Au travers des Léviathans, les auteurs de Supernatural semblent vouloir proposer un développement idéologique, ces créatures symbolisant l'ennemi de l'intérieur, qui utilisent l'eau et la nourriture pour empoisonner la population.

Si le discours reste assez discret, son contenu laisse un peu pantois, ces Léviathans ramenant à la surface une peur très américaine de l'ennemi de l'intérieur. En conclusion, un épisode qui fournit un divertissement agréable surtout dans son premier acte avant de s'enliser dans un final pas réellement inspiré. Loin de convaincre, les Léviathans confirment qu'ils n'ont ni le charisme, ni cette capacité à apporter un plus à l'épisode contrairement à Lucifer en son temps, la confrontation entre Dick et Bobby manquant cruellement de caractère.

 

 

J'aime : 

  •  Jim Beaver toujours impeccable 
  •  le premier acte plutôt prometteur 
  •  les touches d'humour assez amusantes

 

Je n'aime pas : 

  •  les Léviathans 
  •  la scène de la fuite peu crédible 
  •  un deuxième acte qui manque de rythme 

 

Note : 12 / 20 

Pour le retour de Bobby, Supernatural s'offre un épisode mythologique qui ne va pas réussir à tirer profit du retour des Léviathans, gâchant une histoire de cannibalisme plutôt amusante. Le final trop alambiqué et l'impuissance des Winchester face aux monstres entraînent une perte de rythme en enfermant le duo dans une camionnette dont ils ne sortiront que trop tard. Agréable, mais loin d'être convaincant.

L'auteur

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