Critique : Supernatural 7.12

Le 16 janvier 2012 à 18:33  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui plonge Dean Winchester dans les années quarante pour une chasse avec le soutien d'Eliot Ness.
Par sephja

Critique : Supernatural 7.12

~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui plonge Dean Winchester dans les années quarante pour une chasse avec le soutien d'Eliot Ness.
Par sephja

Back to the past 

Dean et Sam partent en chasse d'un homme qui est  responsable de la disparition de trois personnes, retrouvées momifiées après avoir subi un vieillissement accéléré. Dean parvient à s'en saisir et se retrouve instantanément projeté dans une autre époque, en 1944, le mystérieux homme n'étant rien d'autre que Chronos, le Dieu du temps. Il va donc devoir retrouver sa trace dans cette nouvelle époque et va trouver un allié en la personne du célèbre Eliot Ness.  

 

Résumé de la critique 

Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un saut dans le temps saugrenu et amusant 
  •  un série qui peine à sortir de sa routine
  •  un épisode qui tente de lancer la deuxième moitié de saison 
  •  la confrontation de deux figures du héros

 

 

Voyage dans les années quarante 

Supernatural nous a fréquemment habitué à proposer un voyage temporel, le Far-West ayant déjà servi de terrain de jeux à une chasse aux monstres pour les Winchester. Seulement, Dean va être le seul cette fois-ci à voyager dans le temps, se retrouvant dans une Amérique sur le point de gagner la guerre contre les nazis, à l'aube des Trente Glorieuses. C'est dans cet univers que l'aîné des Winchester va faire connaissance d'une figure mythique de la lutte contre le crime, à savoir Eliot Ness bien avant son recrutement par J.E. Hoover pour constituer l'unité des Incorruptibles. 

L'idée est saugrenue, un peu folle, mais possède une originalité indéniable et amène de nombreux clins d'oeil, tant les auteurs de Supernatural proposent un vrai hommage à tout l'univers de la série originale. En amenant Eliot Ness dans cette histoire, les scénaristes s'intéressent plus à la figure mythologique qu'à l'homme à l'origine de la chute de Capone, reprenant un style et des costumes qui évoque totalement la série originale. Mais en premier, c'est le soin apporté au casting qui séduit, à savoir Nicholas Lea pour jouer Ness et Jason Dohring impeccable pour jouer Chronos. 

Les deux comédiens font merveille et donne une vraie crédibilité à cette histoire légèrement tirée par les cheveux, mais assez classique dans l'univers de Supernatural. L'épisode joue avec les références et surtout Dean montre un vrai enthousiasme à travailler avec cette figure mythique de la lutte contre le crime. Pourtant, malgré son background original, la série va nous offrir un épisode à la structure particulièrement classique, le show reposant sur une mécanique bien établie et immuable. 

 

Plus les choses changent ... 

Pendant que Dean joue les Youngfellow avec Ness, Sam se retrouve dans le présent à devoir aider son frère à regagner son époque, une petite difficulté que les scénaristes vont résoudre d'une jolie pirouette. Il va recevoir le soutien du Sheriff Mills, reprenant un rôle clairement écrit à l'origine pour Bobby, montrant la difficulté de la série à sortir de ses habitudes. L'association, à première vue originale, va s'enfermer dans un schéma très prévisible où l'amie de Bobby sert avant tout de faire valoir pour Sam qui se démène afin de trouver un moyen de ramener son frère. 

Pendant ce temps, Eliot et Dean chassent Chronos qui doit tuer encore une personne pour retrouver l'intégralité de ses pouvoirs, les Dieux païens devant se trouver eux-mêmes des sacrifices dans notre époque moderne. L'idée n'est pas totalement enthousiasmante et seule le charisme indéniable de Jason Dohring permet de croire à cette histoire d'amour assez confuse et maladroite. Au final, la participation de Ness s'avère assez anecdotique pour une histoire qui marque une parenthèse loin des Léviathans, poursuivant l'objectif premier des auteurs depuis deux épisodes : redonner le sourire à Dean Winchester. 

L'ensemble est au final un peu trop simple et le final revient à une forme tout ce qu'il y a de plus classique avec un nouveau coup de poignard pour le conclure. Un geste final récurrent, à croire que ces coups en plein coeur sont partie prenante de la thématique globale de la saison. Un épisode qui, à la manière de la réunion Buffy du début de saison, cherche à relancer une saison toujours en souffrance par le biais d'un stand alone original particulièrement bien soigné.

 

 

L'illusion d'une mythologie

Reprenant le concept récurrent où les Winchester affrontent des dieux païens, cet épisode se montre bien plus convaincant que celui du début de saison avec Osiris. Le style visuel est impeccable, et l'intrigue montre une volonté intéressante de sortir des sentiers battus pour proposer un épisode qui met en avant certaines influences de la série concernant l'image du héros. L'occasion pour les scénaristes de lancer cette seconde moitié de saison en redonnant de l'enthousiasme à Dean qui retrouve grâce à Ness un certain sens du sacrifice et un goût pour l'idée de faire le bien sans rien demander en retour. 

La dernière réplique cherche logiquement à nous convaincre de la présence d'un vrai plan de la part des auteurs concernant les Léviathans. Il serait injuste en effet de dire que les scénaristes ne savent pas où ils veulent venir avec leur histoire de Léviathan, le principal problème de cette saison résidant plus dans la qualité des enchaînements entre les différents épisodes. En rupture avec le précédant et sûrement avec le suivant, ce scénario possède un style indéniable et élégant auquel il manque ce travail supplémentaire apporté aux détails d'un scénario sur certains points assez nébuleux.

En effet, l'argument de l'histoire d'amour est un peu trop facile et seule l'interprétation toujours à fleur de peau de Jason Dohring permet d'y croire réellement. C'est sur ce point que le show déçoit le plus, le récit restant un peu trop mécanique et prévisible, surtout dans sa conclusion, stand alone élégant servant à masquer une mythologie toujours en souffrance. La dernière réplique marque un désir de donner à la menace Léviathan une importance plus forte, ce qui ne sera possible qu'en dévoilant désormais la nature de leur plan.

 

Tribute to Eliot Ness 

Difficile de finir l'épisode sans évoquer le travail fait sur les costumes et la photographie qui évoque les nombreux films sur la prohibition, en particulier celui de Brian de Palma. En évoquant le personnage de Ness, Supernatural s'inscrit dans une mythologie du justicier fantasmé typiquement américaine, là où l'ancien agent du FBI n'était à la base qu'un simple agent du trésor de Chicago. Incarnation parfaite du héros droit, honnête et peu adepte des honneurs, Ness représente une forme d'idéal qui permet de rappeler à Dean la définition du vrai héros américain. 

En conclusion, un épisode plaisant et esthétiquement réussi qui propose une association originale entre l'aîné des Winchester et le héros des Incorruptibles. Confronté à un Dieu adepte du voyage dans le temps, le scénario fournit un divertissement sympathique et efficace qui doit beaucoup à la qualité des interprètes Nicholas Lea et Jason Dohring qui apportent une certaine crédibilité à toute cette histoire. Dommage que le personnage de Chronos reste aussi vague dans ses intentions, donnant un final qui paraît légèrement tiré par les cheveux. 

 

J'aime : 

  •  le travail sur les décors et les costumes très réussis 
  •  la qualité des seconds rôles, surtout Jason Dohring 
  •  l'idée assez saugrenue, mais amusante 

 

Je n'aime pas : 

  •  les intentions assez floues de Chronos 
  •  la progression très mécanique du récit

 

Note : 13 / 20 

Un épisode amusant et original par son pitch de Supernatural, confrontation entre Dean et la figure classique du héros américain : Eliot Ness. L'ensemble est très divertissant et lance efficacement une deuxième moitié de saison grâce à un casting de seconds rôles particulièrement bien choisis. 

L'auteur

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