Précédemment dans Teen Wolf : A l’été 2011 débarque sur MTV une série adaptée d’un mauvais film des années 80 avec Michael J. Fox : Teen Wolf. Dès le pilot, chacun prend conscience du potentiel totalement nanar de ce qu’il est en train de visionner. C’est alors que l’impensable se produit : la série devient très populaire et se dote même d’une fan-base parmi les plus fortes d’Internet. Mieux encore, en début de saison 2, la série gagne indéniablement en qualité… A tel point qu’on se demande si on n’est pas en train de regarder un bon show. Heureusement, le dernier épisode rétablit la situation en montrant l’absence totale de maitrise du script par le showrunner de la série, Jeff Davis. L’essentiel est donc sauf. Cette année, probablement conscient de l’erreur qu’il a faite, J. Davis décide de tout remettre à plat. Exit donc les implications de la fin de saison. Exit Colton Haynes et place à la grosse baston ! Pourtant, alors même que le scénario devient de plus en plus n’importe quoi, on commence à se prendre au jeu. Et si je voulais que Teen Wolf ne soit plus un simple guilty pleasure, mais un vrai pleasure tout court ?
Avec cet épisode, se termine la première partie de cette troisième saison. Devant le succès grandissant de sa série, il est évident que MTV allait demander de rallonger la sauce et les billets verts. Dès le début, j'ai douté de la pertinence de ce choix. L’ajout de douze épisodes supplémentaires risquait inévitablement de diluer fortement la densité des intrigues. Mais Jeff Davis est un p’tit malin. Pourquoi faire une saison longue quand on peut en faire deux courtes et plus rythmées ? J’avoue largement préférer cette solution et cet épisode de mi-saison n’en est que meilleur.
Instant Teen Wolf numéro 1 – « Jè parlè trè bien leu frenssey » Alison Argent. Une petite pensée pour Crystal Reed qui a dû passer des heures devant sa glace à répéter cette phrase pour un résultat hilarant. Putain d’acteur studio !
« I was an Alpha » Derek Hale.
Oh pauvre Derek ! Il apparait évident que, depuis la saison 1, Jeff Davis ne sait absolument plus quoi faire de toi. Présenté comme LA force du show à ces débuts, il est réduit à un rôle de second, voir de troisième plan dans cette saison. Captain Intensité a perdu de son Intensité en saison 2 et n’est même plus Captain du tout. Au fond, Derek Hale est assez emblématique du scénario de ces douze épisodes : en attente. Dès le second épisode, on a compris que Deucalion voulait récupérer Derek et que sa team était beaucoup plus forte que celle de Derek. Pourtant, des deux côtés, rien ne se passe. Il y a des combats dans tous les sens et tout le temps, mais ceux-ci reviennent à chaque fois à un statu quo assez incohérent.
Au final, cette attente agace plus qu’elle n’excite. Elle donne surtout l’impression que les scénaristes ont rempli les épisodes entre l’ouverture de la saison et le combat final : on cherche Erica et Boyle, on fait du bus, on visite un motel, Young Derek fait du basket dans le lycée, etc. Le tout entrecoupé de 3-4 bastons par épisode. Ah ça oui Jeff Davis aime la ba-ga-rre ! Et au ralenti, si possible ! Je ne sais pas ce qui a dû se passer dans sa vie cette année, mais à mon avis il s’est pris un p’tit abonnement à la WWE et passer des bonnes soirées devant Street Fighter 4.
Le pire, c’est que cette suraccumulation de punch noie complètement le propos. A chaque début d’épisode, on a l’impression d’avoir manqué des scènes essentielles à la compréhension. La plupart du temps, on débarque au milieu d’une scène avant de mettre une trentaine de seconde à comprendre les enjeux. Bien plus qu’en première saison où c’était déjà une belle marque de fabrique, on a sans cesse la désagréable impression que les personnages se téléportent. Dans cet épisode, on a par exemple le droit à l’apparition magique de Stiles dans la cave.
Il faut dire que la relocalisation du tournage en Californie n’aide absolument pas le spectateur à se trouver des repères de temporalités ou géographiques fixes. D'un univers boisé de petite ville, on est passé à une ville avec des buildings entourés d’un désert. Beacon Hill : la ville qui bat des records en termes de croissance ! Je n’ose cependant croire que tout cela soit volontaire de la part du showrunner et qu’il subit ici un montage contraint et frénétique de la part de MTV qui cherche à tout prix à donner au show un aspect clip.
Instant Teen Wolf numéro 2 - Cops versus Kids : Le père de Scott et deux agents armés parviennent à laisser s’échapper trois ados apeurés qui s’enfuient tranquillement en voiture. Le FBI ? C’est plus vraiment ce que c’était.
« I am an Alpha now ! » Scott McCall.
Partant de ce constat, la qualité de cette nouvelle saison paraissait très mal engagée. Et pourtant depuis le 9ème épisode, la série a repris une voie rafraîchissante (cet épisode est d’ailleurs le meilleur épisode tout court de la série). Cette voie trouve son aboutissement ici. Dès l’ouverture ou Scott, Stiles et Alison se réveillent dans la grande salle blanche, on perçoit avec évidence ce qui a changé dans cette saison : c’est bien filmé. Tout le côté sur-abus des ralentis, réalisation à la masse, erreur de cadrage, etc. a disparu avec cette saison 3.
C'est désormais incontestable, le filmage est de qualité. Et cela change tout ! Il faut bien le dire le côté nanar de Teen Wolf reposait en grande partie sur des choix esthétique et de mise en scène douteux. Ces choix ont disparu. Du coup, on se concentre davantage sur les personnages. Certes, le scénario reste encore un vaste chantier mais on s’attache aux protagonistes. C’est probablement un tournant dans la série. Désormais, on ne se moque plus d’eux : on craint pour leurs vies. Scott est l’exemple parfait de ce changement. De grand benêt perdu, il est devenu un acteur central de la série. Franchement, comment ne pas ressentir un vrai frisson de plaisir lorsque Scott appelle ses amis « his pack » ou lorsqu’il traverse le cercle posé par Jennifer ? L’arrivée de son père devrait encore davantage relancer le personnage vers des storylines dignes d’intérêt.
« I should become an Alpha » Stiles Stilinski.
La relation entre Stiles et son père est d’ailleurs l’épicentre qualitatif de la série. Ce qui se passe entre ces deux personnages est vraiment ce qui fait le cœur de show et qui l’empêche de basculer dans le nanar le plus complet. C’est peu dire (vraiment peu) que le faire-valoir de Scott a porté la série tout entière sur ces épaules, cette saison. L’acteur fait tout. C’est peut-être le seul acteur qui sait vraiment jouer de l’ensemble du casting. Les trois-quarts du temps, Stiles était d’ailleurs le seul personnage à faire avancer l’intrigue. Je crois que Jeff Davis et sa bande ont bien compris que la vraie star de la série, c’était lui. Dans cet épisode final, il apparait moins à l’écran et cela nuit de façon immédiate à sa qualité.
Instant Teen Wolf numéro 3 - L’apparition magique de Stiles : Je me demande encore comment Stiles a pu réussir à entrer dans cette cave tout en utilisant une batte de baseball sortie de nulle part. Et si c’était cela son nouveau pouvoir ?
« I want to become an Alpha » Peter Hale.
Au fond, ce qui a véritablement nuit à cette première partie de saison, c’est son scénario. Totalement impropre à construire une mythologie crédible (on avait déjà eu le même problème avec le Kanima en saison 2), le plot multiplie les invraisemblances et les raccourcis jusqu'à l’écœurement. J’avoue ne pas avoir compris ce que Jennifer cherche à faire avec Derek en fin d’épisode. Etait-elle déçue qu’il ne la rejoigne pas ? Cherche-t-elle à le tuer ? Il faudra impérativement que les scénaristes clarifient davantage les motivations des personnages. Cela dit, du mieux a déjà été accompli dans ce secteur. En effet, après trois saisons de regards mystérieusement mystérieux, le véto a enfin révélé son identité druidique. Idem pour Lydia qui voit son rôle grandement clarifié. Partant désormais sur un nouveau statu quo, avec le retour d’un méchant charismatique, la série a besoin d’établir une mythologie stable et claire. C’est en fait tout ce qui lui manque pour acquérir le statut de « vraie » série.
Cet épisode, en réalité construit comme un véritable final, conclut la remontée salvatrice de la qualité de la série depuis quelques temps et permet d’effacer de notre mémoire les atermoiements désastreux du début de saison. Pas encore une bonne série, mais plus du tout un nanar, Teen Wolf se situe désormais dans un entre-deux et devra dès janvier prochain choisir son camp. Ça, et faire revenir le Lacrosse.
J'ai aimé :
- « I. Am. THE Alpha. I always been the Alphaaaaaaaa ! »
- Le joli triple raccord avec le pilot de la série.
- La scène de la mort de Kali : bonne utilisation, pour une fois, de la musique en accord avec ce qui se passe sur l'écran.
Je n'ai pas aimé :
- Cora Hale. D'où tu viens ? Où vas-tu ? Que fais-tu ? Tant de questions se bousculent dans ma tête !
- Derek qui change je ne sais combien de fois d'avis dans l'épisode.
- Un placement de produit constamment inapproprié
Ma note : 13/20.