Critique : Teen Wolf 2.07

Le 12 juillet 2012 à 18:58  |  ~ 12 minutes de lecture
Un épisode qui se focalise sur la place de Jackson au sein de la série et fournit un éclairage intéressant concernant Lydia.
Par sephja

Critique : Teen Wolf 2.07

~ 12 minutes de lecture
Un épisode qui se focalise sur la place de Jackson au sein de la série et fournit un éclairage intéressant concernant Lydia.
Par sephja

Le couple maudit 

 

L'identité du Kanima est maintenant connue de tous, plaçant Jackson au centre de toutes les attentions, en particulier celle de la Team Intensity. Convaincus que quelqu'un manipule leur camarade de classe, Scott et Stiles tentent d'en apprendre plus sur Jackson, mais se heurtent à un problème de taille : ils sont l'objet d'une ordonnance restrictive de la part de Jackson. Stillinsky choisit alors d'aller voir Lydia pour retracer l'histoire familiale de Jackson, mais celle-ci refuse de parler. 

 

Résumé de la critique 

 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une histoire de Kanima intéressante 
  •  des confrontations intéressantes 
  •  une progression intéressante de la storyline de Lydia 
  •  le top 3 Teen Wolf de la semaine 

 

Top 3 des regards inspirés : Jackson en pleine séquence de dégustation


Le langage de la bête 

 

Après avoir exploré la mythologie autour de Jackson, les scénaristes s'intéressent à l'homme responsable du comportement de Teen Lézard par le biais d'une première scène violente et surprenante. En effet, la séquence d'introduction est une bizarrerie coupée du reste du show, une vraie scène de film d'horreur qui laisse entrevoir le vrai monstre derrière le Kanima, et c'est un personnage à la cruauté indéniable. Le but est évidemment de mieux comprendre le fonctionnement de sa relation avec la créature, la scène du tableau la montrant pour la première fois comme un simple pantin.

Plutôt bon, Cotton Haynes offre une jolie scène de confrontation avec Crystal Reed, la comédienne confirmant le sentiment globalement positif à son sujet. Série sur l'adolescence, Teen Wolf transforme Jackson en une créature violente, étalant sa virilité sans aucune pudeur, montrant les signes d'un comportement agressif, motivé par une soif de domination. Une séquence intéressante qui s'achève par un combat entre le coq et l'âne, séquence pathétique qui fait seulement ressortir le besoin des héros de Teen Wolf de se mesurer les uns aux autres. 

La scène du serpent montre toute la nature perturbée de Jackson, portant en elle toute une symbolique dont Altair parlerait bien mieux que moi, symbole de la domination de l'homme sur la nature. Pas seulement victime, Jackson est aussi responsable de sa situation, sa soif de puissance s'incarnant dans ce serpent qu'il cherche à absorber, mais qu'il ne parvient pas à conserver en lui. Le besoin d'affirmer son pouvoir, la difficulté de résister au désir d'exprimer sa virilité, voilà ce que nous raconte cet épisode par le biais d'une symbolique bien pensée et efficace.

 

1) Top 3 Teen Wolf : le hasard et ses avantages

Vous avez sûrement déjà entendu l'expression : "cet épisode est cousu de fil blanc" sans en comprendre le sens réel. Grâce à la séquence de la bibliothèque, vous avez affaire à un cas d'école, un exemple parfait avec Barbie Garou qui se trouve avoir :

  •  un père assureur qui s'est occupé des parents de Jackson 
  •  un père qui a l'habitude de mettre tous ses dossiers sur informatique 
  •  un ordinateur portable en salle de détention 
  •  avoir pris une heure de colle en même temps que les héros  

 

Je m'arrête là, cela fait déjà beaucoup de coïncidences heureuses qui ne prouvent qu'une seule chose intéressante : oui, Barbie Garou peut servir à quelque chose, en plus d'allumer Stiles la moitié de l'épisode. Un coup de foudre là aussi bien opportun pour justifier l'attention que Stillinsky lui porte lors de la fin dramatique de la scène de la bibliothèque. 

Cousu de fil blanc, je vous le dis...

 

Top 3 des regards inspirés : Tyler le Mâââle fârrrroce


Les différentes formes du conflit

 

Construite à la base sur le thème de l'opposition entre les Argent et la Team Intensity, cette saison aura vite mis de côté cette idée pour se focaliser sur Jackson, un ennemi commun qui permet de repousser le conflit à venir jusqu'à la prochaine pleine lune. Seulement, les scénaristes peinent à lier les deux arcs de cette saison, l'absence de développement autour du meurtre de la scène d'introduction laissant le sentiment d'un épisode incomplet qui fait du remplissage. La scène de bagarre entre Scott et Jackson en est un bel exemple : elle sert juste à justifier une séquence de la bibliothèque assez peu crédible. 

Si le conflit spectaculaire et bruyant entre Scott et Jackson peine à convaincre, les scènes entre le héros et sa mère se révèlent bien plus intéressantes, proposant un approfondissement judicieux du personnage de Melissa McCall. Peu employée jusqu'ici, la maman de Scott se révèle un bon personnage, témoin dépité par les changements qui touchent son fils avec qui elle entretient une relation affective assez forte. Très convaincante, surtout lors de la scène de la fouille, Melissa Ponzio se révèle particulièrement juste tout du long, son affrontement au commissariat avec son fils restant l'une des meilleures scènes de cet épisode. 

Le conflit n'est plus alors entre le dominant et le dominé, mais entre une mère consciencieuse et son fils empli de culpabilité, tout prêt de tout lui avouer. Une relation qui change des histoires d'alpha et de meute, amenant un peu de nouveauté dans une série qui gagne toujours à faire preuve de finesse, comme pour la storyline assez intéressante de Lydia. Une bonne surprise là aussi qui me permet de m'excuser concernant l'erreur de prénom dans la critique de la semaine dernière, mystérieux séducteur dont l'identité va être au coeur de cet épisode.  

 

2) Top 3 Teen Wolf : Une team intensity bien mise en valeur 

 

Sephja : Heum... Je commence : si deux comédiens n'ont vraiment pas crevé l'écran cette année, c'est bien Daniel Sharman et Sinqua Walls, interprète de Isaac et Boyd... 

Koss (arrive en courant) : Fais gaffe, tu t'es encore planté, il n'y a pas de Boyd dans la série... 

Sephja : Mais si, l'acteur de Friday Night Light qui passe la surfaceuse à la patinoire. Tu sais, celui qui n'affronte pas Scott, qui ne se bat pas contre Teen Lézard et qui va mourir dans les épisodes à venir. 

Koss : Spoiler, bordel ! Heu, cher lecteur, oublie ce que tu viens de lire... 

Sephja  : Tu pourrais mettre un s à lecteur quand même ! 

Koss : Ah non, CAD m'a passé tes chiffres de visionnage, c'est au singulier, promis.  

Sephja : Mais, bon sang, tu pourris mon hommage là ! L'année prochaine, je fais les critiques avec Sanschiffre, lui ne vient pas intervenir lorsque je célèbre ces merveilleux nouveaux personnages.

Koss : Tu pourrais parler du photographe aussi. Sa storyline a bien rebondi depuis qu'il a découvert que les yeux de Scott brillent...

Sephja : Bon, t'as gagné, j'arrête, je m'en vais, voilà t'es content. Finis la critique toi-même, moi je me tire...

 

Il est à noter que le spoiler n'en est pas un, j'ignore ce qu'il va advenir de... ah, mince, le type à la surfaceuse... mais si vous voyez de qui je parle, l'autre là...

 

Top 3 des regards inspirés : Princesse Lydia à la découverte du monde extérieur


Princesse Lydia 

 

Pendant que tout le monde s'entretue à la librairie, risquant leur vie face à Teen Lézard, les auteurs choisissent de créer des intermèdes poésies avec princesse Lydia, toujours aussi hors du coup, l'esprit absorbé par son prince charmant. Là, vous vous dites, il commence à se moquer, la portion d'Holland Roden doit être sérieusement pourrie... et bien non, détrompez-vous, cette portion est bizarrement assez bonne, avec un ton étrange qui fonctionne plutôt bien. En effet, si la storyline de l'ex de Jackson fascine, c'est avant tout parce que, comme elle, personne ne comprend rien à ce qui lui arrive. 

Immunisée contre les morsures, Lydia est une princesse protégée des créatures fantastiques par sa capacité à mépriser les autres, dédain qui va être brisé par celui que l'on nommera le garçon à la fleur pour éviter tout spoiler. La scène où elle avance à l'aveugle pour retrouver la maison de son prince charmant est à la limite de l'onirisme, c'est un moment étrange en rupture totale avec le reste du show. Le final n'en est alors que plus surprenant, et cette bonne idée confirme le rôle particulier de la jeune femme dans la série, en marge de l'intrigue principale, si mystérieuse et difficile à cerner qu'elle en devient fascinante. 

En conclusion, un épisode inégal qui paye quelques scènes de remplissage, en particulier lors d'une séquence de la bibliothèque assez improbable et plutôt vaine. Heureusement, la scène fortement symbolique du serpent et une séquence d'introduction assez réussie viennent mettre en évidence l'existence d'une ombre cachée derrière Jackson, jouant les manipulateurs en coulisses. Avec une storyline de Lydia plutôt surprenante, un divertissement honnête qui joue un peu trop la montre, ne tirant pas du tout profit des nouveaux personnages. 

 

3) Top 3 Teen Wolf : Un crayon évocateur

Ah, maman Argent, son sourire enjôleur, son regard bienveillant... cette femme est une perle, on l'imagine bien faire la cuisine en dépeçant des cadavres avec joie et enthousiasme. Et sa chaleur lorsqu'elle parle avec sa fille, on sent la fibre maternelle dans tout son être... bon, j'arrête mes bêtises, cette femme est sûrement la plus grande garce castratrice de l'histoire de la télévision.  

Non, mais vous l'avez vu massacrer ce pauvre crayon papier sans défense et le transformer en un tout petit machin inutilisable. Alors, soit c'est involontaire et il s'agit d'une idée de mise en scène bizarre, soit... bon, franchement, je crois que tous les garçons ont compris le message. 

 

J'aime : 

  •  la scène d'ouverture 
  •  le personnage de Melissa McCall 
  •  la storyline de Lydia 

 

Je n'aime pas : 

  •  la scène de la bibliothèque assez peu crédible 
  •  les nouveaux personnages qui s'évanouissent peu à peu 
  •  la bataille dans les douches inutilement longue 

 

Note : 12 / 20 

Un bon épisode qui offre une séquence d'ouverture étonnante, se focalisant sur l'homme qui se cache derrière les actions de Jackson, offrant une scène du serpent particulièrement inspirée. Malheureusement, si l'épisode est sympathique dans l'ensemble, les ficelles restent beaucoup trop évidentes, surtout lors de la scène de la bibliothèque. 

La semaine prochaine, je passe la main à Sanschiffre avec joie. 

 

Inside Serie-All

(Au coeur du club des spectateurs du bon goût, les membres du groupe en tenue de prêtres rouges essaient d'invoquer comme tous les soirs le livre du mal pur. Au milieu, Sanschiffre porte vers le ciel un string aux couleurs du drapeau américain) 

Sanschiffre : Oh, grand Satan, donne-nous le livre, que nous puissions ressusciter Blue Mountain State. In nomine Dei Nostri Satanas Luciferi excelsi. Rends-nous aussi Endgame et fais revenir à la vie le sacro-saint Todd.

(Marmonnement dans la foule des prêtres tandis que le string brûle)

Sanschiffre : Revenez à la vie, shows condamnés à l'oubli. Ressuscitez The Finder, Almost Heroes et Being Erica. 

Gouloudrouioul : Heu... Being Erica, t'es pas obligé. Y'a que Sephja qui aime. 

(Au loin, un hurlement : " Je demande asile" et la porte qui s'ouvre, éteignant le cercle de bougies) 

Sanschiffre : Bordel, Sephja, pas pendant les cérémonies d'invocation bon sang. Et fonce pas comme ça, tu vas rater la marche... 

(Devant lui, le critique de Teen Wolf perd l'équilibre, chute sur le sol assez lourdement, trouvant juste la force de les prévenir avant de sombrer dans l'inconscience)

Sephja : Fermez la porte... il faut... 

Gouloudrouioul : (dégainant son tournevis sonique) Laissez, je me charge de la porte 

Sanschiffre : Punaise, il s'est pas raté, cet idiot. Mais je crois qu'il respire encore. 

Gouloudrouioul : Ah, mince. Mettez-le dans un coin qu'il ne gêne pas et on reprend à zéro. Antofisherb, file-moi la tenue de cheerleader de Denise Richards. 

(Un gros choc retentit contre la porte, suivi d'un hurlement terrible)

Gouloudrouioul : Punaise, tu crois que ça a marché ! Grand Satan, Rends-nous The Wire et que Torchwood retourne en Angleterre.

Sanschiffre : Euh, quelque chose me dit qu'on ferait de partir au plus vite plutôt. La porte ne va pas résister longtemps. Serviteur, vous vous chargez de tirer le gros pendant que moi (il arrache sa tunique) je m'occuperai de ralentir cette bestiole. 

(La créature rugit et Sanschiffre éclate de rire, révélant son blouson en cuir signé de la main d'Anna Silk de Lost Girl.) 

Sanschiffre : C'est à moi de jouer désormais. Venez, forces démoniaques et tremblez ! 

(A suivre)

L'auteur

Commentaires

Avatar Altaïr
Altaïr
Huhu je vois que je t'ai convertie avec ma lecture psychanalytique de Teen Wolf :). Effectivement avec Jackson il y a de quoi s'en donner à coeur joie cette saison. Cela dit la scène du serpent je ne l'interprèterais pas comme toi... ***attention je rentre dans un gros délire*** Le serpent est un symbole phallique bien connu. Jackson l'avale par la bouche, avec une image fortement teintée d'érotisme et qui pour moi en appelle aux besoin "primaires", "animaux" de l'homme (manger et s'accoupler) - au "ça" aurait dit Freud. C'est sous l'égide de ce serpent qu'il manque de violer Allison - c'est son instinct qui parle à ce moment, son cerveau reptilien (normal pour un teenlézard !), bref : il a débranché le cortex. Mais au moment de commettre l'irréparable, sa conscience reprend le dessus, autrement dit son "surmoi" reprend le contrôle de son "ça" - ce qui est symbolisé par la fuite du serpent par son oeil, l'oeil étant ici symbole de sa prise de conscience, de la reprise de contrôle de son humanité. Autrement dit, il y a une lutte qui a lieu en Jackson entre son humanité et son animalité - une lutte pour le contrôle de ses pulsions sexuelles. Tant qu'il n'aura pas gagné ce combat, il restera au stade d'une sexualité dégoutante (l'état teenlézard) - mais une fois qu'il l'aura gagné, il passera au stade de la sexualité rayonnante (l'état teenwolf) - c'est ce qu'on apprend à la lecture du document sur le kanima. *** fin du gros délire*** Sinon, moi il m'a semblé voir un gros rapport entre la trame du début et l'épisode : le maitre du kanima y tue une femme enceinte à 2 doigts d'accoucher et son conjoint - et on apprend par ailleurs que les parents de Jackson ont probablement été tués et que Jackson est né par césarienne du cadavre de sa mère (vous avez dit glauque ?). Coïncidence ? ah, et sinon : "Pendant que tout le monde s'entretue à la librairie" --> ouh le vilain anglicisme ! il s'agit d'une bibliothèque, non ? :)

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sephja
oups... merci Altair

Avatar Puck
Puck
@Altair : oui, moi aussi il me semble qu'on nous téléphone un truc du genre "assassiner les parents de petits in utero revient à en faire (des petits) des kanimas potentiels, animés par un inconscient désir de vengeance". Faut encore qu'on me prouve en quoi le garagiste était un assassin, mais bon... Peut-être a-t-il négligé de vérifier les freins de la bagnole de Jackson, peut-être a-t-il volontairement vendu une bagnole défectueuse. Mais ce que je n'ai pas compris, c'est ce que le second meurtre (celui de la future maman et précédemment de son conjoint) allait éveiller chez le kanima. Ca le libère ? De quoi ? De sa vengeance ? De son maître ? De son statut reptilien, et il peut enfin entrer dans la gente canine (catégorie lupus) ? Ou rien de tout ça ?

Avatar Puck
Puck
"Peut-être a-t-il négligé de vérifier les freins de la bagnole de Jackson..." Je voulais parler de la bagnole des parents de Jackson évidemment, sinon, ça n'a pas grand sens.

Avatar arnoglas
arnoglas
Avis modéré par la rédaction de Série-All.

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sephja
merci, et en effet, tu as raison pour le renouvellement. Allez la prochaine pleine lune, tout le monde torse nu pour hurler notre joie. (mince, je vais encore passer pour une andouille dans mon bled, moi)

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Puck
C'est où ton bled ? Parce que je me rappelle fort bien avoir chassé des loups-garous sur le plateau de Gergovie, moi. Et sur la cheire d'Aydat, dans les bois de résineux plein de creux et de bosses, il y a de quoi organiser des poursuites à la pleine lune...

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sephja
Ouais, et dans les monts du Cantal entre Mauriac et Aurillac, la traque à la bête sauvage, c'était bon aussi. Mais là, je suis bordure bourgogne - Auvergne, donc ils ont pas trop l'habitude. Ah, la chasse au loup-garou dans le pays de Suc, aux bornes d'Yssingeaux... trop bien. Bon, promis, le jour de pleine lune, je fais ça à Rouillat Haut, pour exciter les paysan du coin. (je préfère à aydat perso)

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Puck
***** conversation vernaculaire***** Rouillas-Haut ? Fais gaffe à pas effrayer les locaux (et à pas tomber sur le fantôme de ma mémé, je suis pas sûre qu'elle approuve les réunions où tout le monde hurle à la lune).

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sephja
promis :)

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