Pitch va dans une école privée
Gloria et Michelle sont appelées pour enquêter sur le meurtre d'une conseillère d'orientation d'une école privée victime de plusieurs coups de poignards. Personnage discret et mal intégrée au collège, Gloria découvre assez vite que ses relations avec le principal dépassaient le cadre strictement professionnel. Pendant ce temps, au commissariat, l'équipe accueille un petit nouveau : le détective Ramon Rush qui va subir un bizutage dans les règles.
Un épisode peu convaincant
The Protector propose un scénario assez moyen, la faute à un démarrage trop rapide qui oublie de donner la tonalité et le contexte de l'épisode. En omettant l'obligatoire scène d'introduction, les auteurs commettent leur première erreur, lançant l'intrigue sur un rythme trop rapide qui connaîtra rapidement un ralentissement du rythme assez déplaisant. Pour maintenir une certaine dynamique, les auteurs abusent du mélange entre vie professionnelle et privée, les interventions des enfants de Gloria servant avant tout à combler certains blancs du scénario par des passages comiques peu constructifs.
Si l'histoire est assez intéressante, elle met beaucoup de temps à se mettre en place, les auteurs jouant fréquemment la montre en faisant de la rétention d'information. Conscient du côté très visible du procédé, The Protector interrompt fréquemment son action par des petits sketchs mettant en scène Ramon Rush, un petit nouveau qui vient d'intégrer l'équipe et va subir un bizutage plutôt ennuyeux. Ces courtes séquences s'avèreront trop artificielles, permettant juste de redonner une idée de la hiérarchie au sein de l'équipe et de fournir quelques scènes aux personnages secondaires.
Sans grande originalité, ni enthousiasme, The Protector déroule son intrigue avec un certain savoir-faire, essayant de masquer la faiblesse de son intrigue principale par un recours à des saynètes comiques qui viennent couper fréquemment la narration. La conclusion, plutôt prévisible, confirmera le manque d'ambition d'une histoire où la victime n'aura jamais vraiment connu un développement suffisant.
L'importance de mettre le héros en difficulté
Après deux épisodes plutôt réussis, mais sans vraie originalité, The Protector perd l'effet de surprise et se montre assez prévisible dans une histoire qui tente de donner un vrai développement à la vie au sein du commissariat et de la famille de l'héroïne. La partie familiale, tournant autour de son fils Nick, sert avant tout à amener une touche de comédie qui insiste sur la conception particulière qu'a Gloria de l'éducation. En proposant une maison refuse à Gloria, les auteurs se placent dans un schéma assez pauvre, l'héroïne ne se retrouvant jamais en position de faiblesse.
La résolution finale s'avérera aussi pathétique, n'obligeant à aucun moment les deux inspectrices à prendre des risques ou à se confronter réellement à l'assassin. Tout cette intrigue est si fluide que rien ne vient réellement sortir le spectateur de sa léthargie, la fin de l'épisode confirmant uniquement la platitude d'une série qui ne devient plus qu'un cop show parmi d'autres. Si son style simpliste m'avait en premier séduit, il est triste de voir une série habituellement efficace glisser lentement dans la banalité et l'ennui, comme pris au piège de son propre minimalisme.
Un commissariat qui ressemble à un centre de repos
Si The Protector avait su jusqu'ici tirer parti de son casting, l'arrivée du Détective Rush va s'avérer assez destructrice et dresser un portrait peu réaliste de la vie du commissariat : trop lisse, avec un humour potache plutôt idiot. La vie des détectives semble se limiter à faire des blagues pathétiques tout en s'intéressant à des détails aussi ennuyeux qu'une paire de chaussures. A force de jouer la carte de la comédie, la série finit par donner l'impression d'un manque de sérieux qui joue en sa défaveur.
Un épisode décevant, qui, à défaut de produire une enquête vraiment intéressante, tente de divertir de manière assez vaine et peu inspirée. The Protector semble incapable de marquer son identité, ne possédant aucun fil rouge à lequel se rapporter, ni aucun univers précis à développer. Les auteurs ont donc beaucoup de travail pour redonner de la crédibilité à un univers qui, à la manière d'un château de sable, n'aura pas résisté à la première vague.
J'aime :
- un bon casting
- une direction artistique très propre.
Je n'aime pas :
- une intrigue superficielle et linéaire
- un commissariat peu crédible
- une absence d'enjeu dramatique
- une scène d'introduction avortée
Note : 08 / 20
Un épisode raté, sans enjeux, qui jouent la surenchère de scènes humoristiques pour mieux cacher la faiblesse de son intrigue principale. La résolution de l'enquête et les différentes storylines parallèles, se révéleront être une belle fumisterie narrative. Déplaisant.