Critique : The Fades 1.04

Le 16 octobre 2011 à 05:03  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui divise entre un retour à la vie des morts passionnant et une intrigue par moment totalement absurde.
Par sephja

Critique : The Fades 1.04

~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui divise entre un retour à la vie des morts passionnant et une intrigue par moment totalement absurde.
Par sephja

Les morts redeviennent vivants

Pendant que Paul est toujours dans le coma, sa forme désincarnée est emmenée par Neal pour lui servir à torturer Nathalie, toujours prise au piège des Angelics. Dégouté par la torture qui lui font subir, il s'enfuit et retourne à l'hôpital où se trouve sa famille, Jay et un dénommé John qui se révèle être l'incarnation de chair et de sang du monstre qui a tué Sarah. L'occasion pour lui de s'expliquer avec Paul concernant les raisons de sa colère. 

 

 

Résumé de la critique 

Un épisode mal conçu, mais intéressant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  l'intervention de John et son dialogue avec Paul passionnant 
  •  un visuel toujours aussi étonnant mais qui s'avère être de la poudre aux yeux 
  •  une construction aberrante pour un scénario incohérent 
  •  un final chaotique

 

 

Dialogue avec la mort 

Abandonnant leur statut de zombies pour un corps fait de chair et de sang, les monstres reviennent à la vie pendant que Paul est diagnostiqué en état de mort cérébral. Attendant l'ordre de sa mère pour le débrancher, le spectre de Paul reçoit la visite de John, l'incarnation du monstre coupable du meurtre de plusieurs Angelics. Cette rencontre est le point central de cet épisode très sombre, où Paul est de nouveau réduit à une certaine impuissance, à l'exception de l'unique choix qui lui est proposé : choisir son camp.

La qualité de la scène vaut beaucoup pour la performance de Joe Dempsie, le Chris de la première génération de Skins qui incarne une créature qui reprend vie, une sorte de Lazare angoissant qui tente de garder le contrôle de son corps. La série prend un virage très sombre et semble vouloir brouiller les cartes entre le bien et le mal, laissant espérer une remise en cause profonde du show. Plus humain et moins cauchemardesque, John ne perd rien de son pouvoir de nuisance et incarne un méchant idéal, là où Paul reste le maillon faible de la série avec son meilleur ami Mac.

Comme une parenthèse dans le récit, l'épisode montre les forces en présence avant deux derniers épisodes qui ont fort à faire pour clore cette histoire qui aura multiplié les effets sans jamais réussir à convaincre.

 

Un visuel superbe pour pas grand-chose

J'ai mis trois photos contrairement à mes habitudes tant The Fades est indéniablement une réussite du point de vue graphique, avec des plans soignés et une composition de l'image étonnante. Le travail des réalisateurs appuient la noirceur de l'épisode et surtout permet de donner une vraie plus pour la crédibilité du show. Hélas, à la différence de cette réalisation  impeccable, le scénario est clairement à la traîne, incapable de développer correctement un univers qui donne l'impression d'avancer au gré des idées plus ou moins développées des auteurs. 

Comme l'épisode deux, l'intrigue du jour va faire beaucoup de remplissage, mais parvient à faire croire grâce à la mise en scène que son univers est suffisamment riche pour nécessiter une telle remise à plat. Seulement, une fois passé les vingt premières minutes étonnantes, les premières failles apparaissent, le récit recommençant à nous embarquer de droite à gauche sans jamais faire preuve de cohérence. Comme de la simple poudre aux yeux, le show se cache derrière ses qualités visuelles, laissant apparaître les vraies lacunes d'un scénario pas assez travaillé.

Après quatre épisodes, The Fades n'a pas réussi à convaincre, donnant l'image d'un show qui fait beaucoup d'esbroufe pour cacher le manque de cohérence de son univers.

 

 

Un scénario qui a la mauvaise habitude de promener le spectateur 

Si les séries anglaises ont le plus souvent la réputation de posséder des scénarios et surtout des intrigues fils rouges mieux construites que les shows Américains, The Fade est sans conteste l'exception à la règle. Des questions se posent vite en regardant l'épisode sur certains éléments plus que douteux, comme la raison qui pousse Neal à emmener l'esprit de Paul voir Nathalie. Totalement inutile, cette séquence n'est qu'un faux prétexte pour justifier une rupture entre le héros et les Angelics, mais pourrait encore passer pour crédible. 

Le coup de la photo qui permet à John de retrouver la trace du héros est vraiment ridicule, le fait que Paul ne voit à aucun moment leur spectre des deux morts apparaître est une vraie incohérence. Regarder The Fades, c'est supporter les nombreuses invraisemblances d'un scénario qui rebondit sans raison d'un point à un autre, incapable de donner de la crédibilité à ces changements de direction. Une série bourrée d'idées parfois bonnes, très esthétiques, mais qui semble incapable de travailler comme il faut les intervalles entre deux scènes qui donne de la crédibilité à l'intrigue.

La scène finale, climax étonnant censé relancer l'histoire est un bel exemple des défauts de la série : allez savoir comment Mac a pu convaincre la soeur de Paul de suivre deux inconnus dans la forêt pour ressusciter son frère. The Fades est un show qui donne l'impression de beaucoup promener le spectateur, incapable de construire un récit vraiment cohérent (on cherche toujours les raisons de la scène où Paul se retrouve avec deux ailes dans l'épisode deux). 

 

Les portes du royaume des morts sont ouvertes 

Mais le vrai problème de The Fades va être qu'une fois redevenu vivant, les morts semblent avoir atteint leur objectif, la série se limitant à considérer le camp des "gentils" contre les "méchants". D'invraisemblances en fautes de goût, le show fantastique de la BBC n'a pas été capable de monter en puissance et laisse pour l'instant le sentiment d'une histoire assez vaine. La fin du monde approche et espérons que les scénaristes sauront lui donner une véritable envergure, sans quoi The Fades se rangera dans les vraies déceptions de cette année 2011.

En conclusion, un épisode joli du point de vue visuel, avec une ambiance très sombre et une performance remarquable de Joe Dempsie. Le passage de Paul parmi le royaume des spectres aurait pu permettre une vraie remise en place du récit et des forces en présence, mais les auteurs cumulent trop les invraisemblances, rendant la série de moins en moins crédible. Au final, un épisode assez décevant qui jette beaucoup de poudre aux yeux sans jamais vraiment convaincre, série fantastique trop bancale pour être vraiment enthousiasmante.

 

J'aime :

  •   la scène sur les toits entre John et Paul 
  •  Joe Dempsie très bon
  •  un visuel toujours impressionnant 

 

Je n'aime pas : 

  •  un récit incohérent et invraisemblable 
  •  l'impression de se faire balader tout l'épisode 
  •  Mac toujours aussi insupportable 
  •  le final tiré par les cheveux

 

Note : 11 / 20

Un épisode de recentrage pour The Fades qui offre une belle scène entre le héros et le vilain, mais permet surtout de voir toutes les lacunes et incohérences du show. Plus que deux épisodes et il semble de plus en plus impossible pour The Fades de rectifier le tir. Une belle déception pour l'instant.  

L'auteur

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Image The Fades
12.17
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12.5

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