Est-ce que l’on peut apprécier un épisode, après que l’on ait découvert qu’il était totalement stupide et rempli de trous, défense du Brésil en 2014 style ? Si c’est une question pour laquelle je serais curieux de lire vos réponses dans les commentaires, c’est surtout celle que je me suis posé en plein processus créatif – ouais, tout de suite les grands mots – de cette critique de The Flash.
Parce que Versus Zoom est débile, mais alors vraiment. Il n’y a aucun doute là-dessus ; sauf que, en fait, je ne l’ai pas remarqué tout de suite. Lorsque je regarde un épisode de série, je mets généralement mon cerveau de côté et je profite du spectacle. Je ne rebranche mes petites cellules grises que si je commence à m’ennuyer, et là débute le drame.
Je me sens donc tiraillé entre deux sentiments : celui d’avoir passé quarante minutes agréables, et celui d’avoir assisté à sans doute l’un des épisodes les plus illogiques de ces dernières années.
Zoom : l’origine
La grande qualité de Versus Zoom est de nous présenter le passé de notre grand méchant. Si j’ai eu un moment l’impression de voir des scènes tout droit sorties de Gotham, il faut avouer que le procédé se révèle efficace. On apprend donc le destin tragique de Hunter Zolomon, avec des références à Hannibal, des traitements par électrochoc et une histoire pas faite d'oiseaux bleus et de contes de fées. Néanmoins, et c’est là où les scénaristes sont direct moins inspirés, on va également avoir le droit à un parallèle avec la vie de Barry. Les deux jeunes enfants ont vécu peu ou prou le même traumatisme étant enfants ; notre Flash a juste eu la chance d’avoir Joe, alors que Hunter a eu le droit aux pires personnes de l’histoire de la galaxie.
The Flash a toujours été marqué par le côté familial ; le thème de la paternité est donc repris par l’équipe créative, pour nous offrir quelques scènes entre Wally et Joe. D’habitude promptes à ralentir l’action et à ne pas apporter grand-chose, elles réussissent ici à se révéler émouvantes et plutôt bien pensées. Cela permet d’intégrer définitivement le jeune homme à l’action. Bien naturellement, il va donc subir le même bizutage en règle que tout nouveau proche de Barry Allen en expérience une (ou plusieurs fois si tu es un personnage féminin) fois : il va se faire enlever.
Zoom v Flash : l’Aube de la stupidité
Oui, je sais que je reprends le titre de Batman v Superman assez souvent, désolé. Il faut dire qu’il se révèle très utile quand il s’agit de ramener deux choses à un même objet – un peu comme le zeugma en fait.
Bref, là n’est pas le sujet. L’opposition Flash/Zoom avait de quoi faire saliver… si ce n’est qu’on se trouve encore à cinq épisodes de la fin de saison. Partant de là, il était clair que les scénaristes allaient tout faire pour ralentir l’action et, de fait, délayer l’affrontement. Ils trouvent donc un moyen dérivé d’opposer les deux speedsters, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas lésiné sur le manque d’intelligence. Je ne vais pas m’étendre sur la question, puisque tout a été organisé pour que l’action attendue ne se déroule pas. Sachez juste qu’il y a des incohérences assez drôles.
Le fait que Barry souhaite combattre Zoom peut à la limite se comprendre, même si c’est pour des raisons assez égoïstes. En revanche, le sacrifice du Flash pour sauver Wally ne possède pas réellement de sens et se révèle largement plus que douteux sur un plan éthique ; le résultat ne fait que rendre Zoom plus fort, avec un Barry complètement impuissant désormais. Ou alors les scénaristes cachent leur jeu et nous préparent un piège… Mais la scène est tellement mal filmée qu’on a l’impression de revoir LA scène de l’épisode 18 de cette saison d’Arrow. À voir la semaine prochaine, mais je commence à faire de moins en moins confiance aux scénaristes des séries de super-héros de la CW. Prouvez-moi que j’ai tort, scrogneugneu !
J’ai bien aimé Versus Zoom. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser à toutes les incohérences scénaristiques réalisées a posteriori. C’était un épisode intéressant et plutôt rythmé, malgré les habituelles scories chères à la série. Maintenant, je me demande bien ce qui va se passer à l’épisode suivant. Et c’est déjà pas mal.
J’ai aimé :
- Une origin story pertinente sur Jay Hunter.
- Cisco continue d’apprendre ses pouvoirs !
- Les courses-poursuites entre Zoom et le Flash.
- Les moments entre Wally et Joe.
- Le côté « je vous explique tout parce que j’ai gagné » de Zoom. S’il est moins imposant sans le voix de Tony Todd, le grand méchant est pas mal en vilain sarcastique.
Je n’ai pas aimé :
- Trop d’incohérences.
- Un échange d’otages ridicule.
- Encore une fois beaucoup trop d’incohérences : comment tu peux avoir une pièce remplie de scientifiques surdiplômés et ressentir tellement de stupidité ? Mystère de l’univers.
- Zoom devient forcément moins imposant.
Ma note (avant prise de conscience) : 14/20.
Ma note (après prise de conscience) : 09/20.
RasAlGhul
