Critique : The Pretender 1.01

Le 02 juillet 2011 à 17:21  |  ~ 6 minutes de lecture
Créé en 1996 par Craig Van Sickle et Steve Long Mitchell, The Pretender est un formula show sur le principe du bon samaritain, mettant en scène un jeu du chat et de la souris entre un homme, Jarod, et une multinationale, Le Centre. Bien que semblable à d'autres séries des années 90, The Pretender est pourtant celle qui a le mieux vieilli, et elle mérite largement une deuxième jeunesse.
Par sephja

Critique : The Pretender 1.01

~ 6 minutes de lecture
Créé en 1996 par Craig Van Sickle et Steve Long Mitchell, The Pretender est un formula show sur le principe du bon samaritain, mettant en scène un jeu du chat et de la souris entre un homme, Jarod, et une multinationale, Le Centre. Bien que semblable à d'autres séries des années 90, The Pretender est pourtant celle qui a le mieux vieilli, et elle mérite largement une deuxième jeunesse.
Par sephja

Pitch à l'hôpital

Jarod est un jeune surdoué, enlevé dans son enfance par une entreprise appelée Le Centre, qui l'a séquestré dans le but d'utiliser ses capacités à des fins commerciales plutôt obscures. Aprés avoir réussi à s'évader, Jarod, qui possède la capacité de prendre n'importe quelle identité, se cache pour échapper à Mademoiselle Parker, jeune femme sculpturale envoyée par Le Centre pour lui remettre la main dessus. 

Pour ce pilote, Jarod, en bon samaritain, se fait passer pour un chirurgien afin de venir en aide à un jeune garçon devenu tétraplégique suite à la faute d'un médecin. 


 

Une série qui démarre à toute vitesse

Le Caméléon est un formula show, soit une série fonctionnant sur le principe d'une recette qui sera déclinée régulièrement, reposant sur deux axes majeurs : Jarod fuit, Le Centre le poursuit. 

L'intrigue autour de Jarod (voir photo ci dessus) reprend le principe du bon samaritain, adapté à la personnalité complexe du héros. Jarod est un génie, capable de tous les exploits, mais aussi un homme qui ignore tout du monde extérieur et le découvre à la manière d'un enfant, en experimentant (dans cet épisode, les crèmes glacées)

Le Centre est incarné par Miss Parker, une jeune femme au caractère très explosif, comme elle se définit elle-même. Elle est accompagnée par Sydney, un psychiatre chargé de travailler avec Jarod depuis qu'il est enfant. L'intrigue se résume ici à un jeu de pistes et au développement d'un fil rouge autour du passé de Jarod.

Tout ceci sera exposé en neuf minutes, avec une efficacité plus que remarquable, montrant que les scénaristes ont particulièrement bien préparé leur histoire. Le but est d'accrocher le spectateur, et à aucun moment le récit ne deviendra paresseux ou bavard.

 

 

 

Un héros mystérieux et attachant

J'ai choisi pour parler de Jarod cette photo de la première scène entre Jarod et Sydney pour souligner combien elle est admirable du point de vue de l'efficacité des dialogues et de la tension entre les personnages. Sydney est en effet le personnage qui introduit Jarod au spectateur, celui qui est le seul à pouvoir passer au delà des apparences pour montrer la face sombre du héros. 

Car si Jarod (joué par l'étonnant et très juste Michaël Weiss) essaye de faire le bien autour de lui à l'aide de son intelligence hors norme, il est aussi un homme en colère, à la recherche d'un passé qu'on lui a volé étant enfant. Sydney est à la fois son père et son ennemi, la seule personne qu'il puisse tenir pour responsable, mais aussi la seule famille dont il dispose.

Sydney (Patrick Bauchau formidable) semble toujours comprendre Jarod, mais sa vision du caméléon demeure limitée à un point de vue seulement analytique du personnage. Il remplit à merveille un rôle pédagogique pour le spectateur en apportant les clés nécessaires au récit, nous faisant partager son attachement à Jarod. 

Encore une fois, le scénario est d'une construction limpide, dans le seul but de permettre au spectateur de profiter au maximum de l'intrigue.

 

Mademoiselle Parker, un personnage féminin surprenant

De mémoire de fan de série, peu de personnages ont réussi à atteindre un tel niveau de complexité et ont suscité autant de fascination que Mademoiselle Parker. A la fois très érotisée et totalement glaciale, elle dégage une aura qui correspond parfaitement à l'identité du Centre. Bien que son rôle dans cet épisode se limite à échouer à attraper Jarod, sa présence à la fois fragile et forte vient parfaitement équilibrer les forces et faiblesses de Jarod. 

En effet, si Jarod peut assumer n'importe quelle identité, Miss Parker a une identité tellement forte qu'elle en est prisonnière. Cette complémentarité entre les qualités et défauts de l'un et l'autre font de Miss Parker le chasseur idéal pour attraper Jarod. 

Saluons encore une fois le travail admirable des scénaristes qui ont su créer un personnage féminin d'une force et d'une complexité qui inspire la fascination. Et Andréa Parker est l'actrice parfaite pour ce rôle : elle compose de manière surprenante un mélange de force et de faiblesse vraiment réjouissant.

 

Une intrigue médicale simple, mais efficace

Jarod est un héros. Il doit donc aussi accomplir sa mission du jour : aider un jeune tétraplégique à prouver qu'il est bien victime d'un chirurgien incompétent (le trés bon Steven Tobolowsky). Les pièces nécessaires à la résolution de l'intrigue sont posés trés rapidement, à travers une galerie de personnages vite identifiables. Loin de faire dans le gadget inutile, chaque élément du scénario a sa justification, donnant à ce pilote son rythme effréné sans pour autant saturer le spectateur d'informations. Les auteurs jouent sur les clichés, ne créant qu'un seul personnage original à travers une vieille mamie grecque qui sera la seule à percer la véritable identité de Jarod. 

Bien que cette partie de l'histoire puisse sembler mineure, sa construction est d'une efficacité remarquable, tout comme la direction artistique particulièrement réussie. Bien qu'âgée de plus de dix ans, la série vieillit parfaitement, sans aucune des lourdeurs que l'on retrouve dans d'autres shows de la même époque. 

Jarod réalise sa mission de héros avec humilité, mais aussi une certaine forme de cruauté sur laquelle je reviendrai dans une critique à venir. Il est question ici de présenter la série, j'aurais d'autres occasions de souligner les multiples ficelles des auteurs et l'aspect sombre de Jarod. 

 Un pilote d'une efficacité remarquable

Doté d'un rythme rapide et parfaitement maîtrisé, The Pretender surprend par la maîtrise dont fait preuve l'équipe créative, et cela dès le pilote. Loin de tatonner, ils profitent de leur identité de formula show pour proposer un récit hyper structuré, doté de personnages charismatiques et d'une dualité très marquée. L'épisode passe à toute vitesse, donnant un spectacle, certes un rien prévisible, mais renforcé par une intrigue fil rouge particulièrement mystérieuse. 

Bref, une série à redécouvrir, pour vérifier avec joie que le plaisir du visionnage est toujours intact. 

 

J'ai aimé: 

  • le rythme parfaitement maîtrisé.
  • les personnages très soignés. 
  • l'intensité de la chasse par Miss Parker.
  • le casting vraiment surprenant
  • la scène Jarod - Sydney très intense (surtout pour un pilote de série)

 

Je n'ai pas aimé: 

  • l'histoire médicale un rien trop prévisible.  

 

Note: 15/20

L'auteur

Commentaires

Avatar elpiolito
elpiolito
Je ne me rappelle pas de cet épisode mais il semble bien, effectivement, donner le ton de toute la série. J'avoue que c'était une série pas mal à regarder et qui était bien foutu la plupart du temps. Et miss Parker, uhm...

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