Critique : The Pretender 1.03

Le 11 avril 2011 à 22:28  |  ~ 5 minutes de lecture
Pour sa troisième mission, Jarod prend la voie des airs dans un épisode remarquablement soigné pour l'époque. Au programme, la culpabilité, les avions et l'apparition de l'inquiétant M. Raines.
Par sephja

Critique : The Pretender 1.03

~ 5 minutes de lecture
Pour sa troisième mission, Jarod prend la voie des airs dans un épisode remarquablement soigné pour l'époque. Au programme, la culpabilité, les avions et l'apparition de l'inquiétant M. Raines.
Par sephja

Pitch Jarod pilote de chasse 

Jarod est embauché comme pilote de chasse sur une base de l'Arizona pour Skyvionics, une entreprise de fabrication de puces électroniques d'assistance de vol. Sa mission en tant que pilote consiste à tester une puce SMITAR pour valider son achat par le DOD. Mais Jarod la suspecte surtout d'être à l'origine d'un accident.

 

Une direction artistique très soignée

 

 

Réalisé par James Whitmore Jr qui participera à plusieurs épisodes du show (on lui doit des épisodes de NCIS, 24, Cold Case, The Good Wife, Dead like me), cet épisode va se montrer particulièrement convaincant du point de vue technique, proposant des décors vraiment superbes dont un cimetière d'avion très impressionnant. Tout en empruntant un peu du visuel de Top Gun, la série tire surtout merveilleusement profit des décors de l'Arizona, proposant un visuel très satisfaisant, même quinze ans après. 

Loin de s'extasier devant les prouesses des pilotes, une bonne partie de l'épisode va se dérouler dans les cockpits des appareils, évitant ainsi l'accumulation de voix off énervantes. Même si l'ensemble peut paraître assez kitch aujourd'hui, ce troisième épisode est une vraie réussite du point de vue esthétique, preuve une fois de plus que The Pretender est une série qui a bien l'intention de jouer sur le dépaysement pour lutter contre le sentiment de répétition.

Loin d'être un simple produit comme certains l'ont cru à l'époque, The Pretender est une série totalement maîtrisée qui prouve qu'elle peut s'adapter et tirer profit du moindre décor en s'entourant d'une équipe technique vraiment talentueuse.

 

Une notion subtile de la culpabilité 

Le point particulier de cet épisode, qui le rend unique pour l'instant, est que personne n'est vraiment coupable du décès du lieutenant Collins. Plutôt que de chercher des coupables qui n'existent pas, Jarod va remonter lentement la chaîne de commandement pour trouver le responsable. Le piège final s'avèrera donc moins violent que d'habitude, Jarod gardant parfaitement le contrôle de la situation. (même si le coup de la télécommande est clairement une fausse bonne idée).

Conscient de l'absence d'un vrai méchant dans cet histoire, les auteurs vont miser sur le personnage de Mr Hollis, un illuminé de la théorie du complot, mais surtout l'un des coupables indirects du bombardement d'Hiroshima. Porté par Robert Cornthwaite parfait dans sa dernière apparition à l'écran (plus de cent cinquante films au compteur, un grand comédien), le scénario va beaucoup insister sur la notion de culpabilité indirecte, parvenant finalement à nous convaincre (en partie) que Jarod fait bien acte de justice. 

 

Un scénario un peu moins efficace

En l'absence d'un vrai méchant identifiable, la série va éprouver quelques difficultés à mettre en place son schéma habituel, sacrifiant certains personnages qui ne connaîtront que peu ou pas de développement au profit d'une intrigue fil rouge qui va s'avérer un peu trop bavarde. Malgré la présence de Ray McKinnon (O'Brother) et Terence Knox (un habitué des séries militaires) les personnages secondaires vont occuper une place assez infime et empêche l'épisode de retrouver toute l'efficacité des deux précédentes. 

Par contre, la connexion entre Jarod et la victime va être une vraie réussite de cet épisode, Jarod ayant cette fois-ci réfléchi au meilleur moyen pour entrer dans la famile. Plutôt que de s'imposer, il va utiliser le background de la victime intelligemment pour trouver un moyen de pénétrer quelques instants la minuscule sphère familiale. 

Il est amusant de voir comment Jarod essaie fréquemment de se construire l'équivalent d'une famille, comme s'il essayait de ramener à la surface les souvenirs perdus de son enfance. 

 

Une intrigue fil rouge marquée par une apparition

Après avoir clairement tissé des liens entre Jarod, Sydney et Parker, les créateurs vont faire le choix de laisser la jeune femme sur la touche pour mieux introduire une nouvelle menace bien plus mystérieuse: Mr Raines. Personnage inquiétant, il va permettre de redonner une touche de mystère au Centre et amener une dimension supplémentaire à la mythologie. 

Comme c'est un coup de génie scénaristique assez remarquable, je vais détailler en trois points :

  • Miss Parker chasse Jarod, et l'on désire qu'il réussisse à s'enfuir car sa quête d'identité est noble et juste.
  • Mais Jarod se sent proche de Parker et Sydney par son passé donc il ne désire pas totalement s'enfuir.
  • l'ajout de Raines fait que Miss Parker se retrouve menacée si elle ne récupère pas Jarod. 

Comme le spectateur a eu le temps de s'attacher à la jeune femme, il se retrouve face à un dilemme bien pensé qui va être l'une des plus grandes réussites du show. La mythologie de The Pretender peut être presque qualifié de perfection, un parfait mélange de mystère et de conspiration porté par des personnages très réussis. 

 

Un épisode qui confirme 

Pour ce troisième épisode, The Pretender confirme toute son ambition en montrant sa capacité s'adapter à tous les types de décors et d'ambiances. Parfaitement maîtrisé du point de vue technique, l'épisode semble malgré tout avoir quelques difficultés avec l'absence d'un vrai coupable désigné. Heureusement, la mythologie de la série se montre très convaincante, tenant avec l'arrivée de Broots et Raines deux nouveaux personnages particulièrement réussis.

 

J'aime :

  • la direction artistique impeccable
  • Mr Raines qui fait une arrivée remarquée
  • un scénario dynamique porté par un casting surprenant...

Je n'ai pas aimé : 

  • ... qui aurait mérité plus de développement 
  • le coup de la télécommande assez ridicule (à la fin de l'épisode) 

Note: 13 / 20 

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