Critique : The Protector 1.07

Le 11 août 2011 à 19:55  |  ~ 6 minutes de lecture
Episode assez moyen, malgré la qualité du casting toujours indiscutable et quelques séquences comiques inspirées. Au programme, Gloria pour l'ordre, Davey pour la morale et plus grand monde pour la vertu.
Par sephja

Critique : The Protector 1.07

~ 6 minutes de lecture
Episode assez moyen, malgré la qualité du casting toujours indiscutable et quelques séquences comiques inspirées. Au programme, Gloria pour l'ordre, Davey pour la morale et plus grand monde pour la vertu.
Par sephja

Pitch fées et partouze 

Gloria et Michelle sont chargées d'enquêter sur le meurtre de Candace Bishop, retrouvée étranglée en costume de fée dans un lac sans trace de noyade, ce qui laisse à penser que le meurtrier l'a déposé sur place. Elles vont alors découvrir que la jeune femme avait fréquenté avant de partir un lieu de rencontre pour adultes consentants. Seulement, l'enquête va être perturbée par l'arrivée de la mère peu conventionnelle de Gloria qui veut profiter d'un moment avec ses petits-enfants. 

 

 

Entre frivolité et maturité 

Avec cet épisode dans le milieu du sexe et du fantasme, The Protector fait le choix d'opter pour une approche la moins voyeuriste possible, opposant l'attitude légère du point de vue des moeurs des suspects avec le caractère un rien coincé de Gloria. Loin d'être une femme à fantasme, elle ne s'intéresse qu'à son existence au quotidien, comme le souligne la scène d'ouverture où elle voue une attention totalement normale à ses enfants. Soulignons d'ailleurs en passant la qualité des séquences d'introductions de The Protector avec fréquemment un montage parallèle réussi entre la vie des victimes et celle de Sheppard.

Seulement, la mère de Gloria va débouler et créer la zizanie autour d'elle, si bien qu'elle s'en remet à Davey pour contenir le caractère imprévisible de sa mère. L'enquête va alors osciller comme la vie de Gloria entre le crime pulsionnel et le crime opportuniste, Michelle et elle devant passer en revue les nombreux prédateurs sexuels en lien avec la victime. L'occasion d'appuyer de manière humoristique le caractère un rien pantouflard et ringard de l'inspectrice Sheppard qui fait son charme si particulier.  

Par le running gag du post-it, classique mais judicieux, il est amusant de voir comment les auteurs ont réussi petit à petit à imposer toute une galerie de personnages secondaires que le spectateur s'étonne de reconnaître en une seconde. Chacun d'entre eux est intelligemment associé à un tic de langage ou de comportement et montre le soin qui a été apporté à son développement. Car plus qu'un simple cop-show, The Protector possède une groupe de personnages très attachants et réussis au service, hélas, d'une histoire un rien décevante.

 

Une intrigue inutilement embrouillée 

Si l'univers de The Protector est plutôt réjouissant, les enquêtes ne font hélas pas preuve du même soin, avec ici un scénario qui pousse les enquêtrices à tenir un peu trop compte du paraître des suspects. Gloria a en effet le choix entre différents coupables éventuels, mais le récit oriente trop son héroïne dans une direction pour que le spectateur ne devine pas que le vrai coupable est en fait un de ceux qui paraissent le plus innocent. Le principal reproche viendra aussi du fait que certains éléments de la parti introductive de l'enquête ne servent finalement pas à grand chose, causant un final boiteux et forcé.

Comme il s'agit d'une histoire de sexe, il est évident que tous les personnages mentent et que la vérification des alibis allait servir de moteur à l'intrigue. Seulement ici, si le récit reste à première vue dynamique et efficace, les auteurs grossissent trop le trait et la qualité d'interprétation de Josh Zuckerman ne permettra pas d'équilibrer le manque de subtilité de l'ensemble. La conclusion s'achèvera sur des aveux pathétiques, les auteurs s'étant eux mêmes piégés en ne fournissant pas les éléments dans le premier acte pour confondre le coupable. 

Il est triste de voir une série avec un univers aussi riche proposer des enquêtes aussi maigres et à la limite de la fumisterie. Le commissariat devient alors le lieu des meilleurs scènes, surtout lorsque Gloria est confrontée à son patron, Miguel Ferrer faisant de chacune de ces apparitions un vrai régal. 

 

Une série dans la tourmente 

Avec sa déprogrammation du dimanche au lundi, The Protector semble quasi condamné et ce n'est pas la présence de la formidable Patty Duke en mère un rien allumée qui permettra de sauver la série. Déjà condamné par des audiences moyennes, et une promotion totalement ratée, cette série va rejoindre le panthéon des séries policières mortes dès leurs premières années. Pourtant, elle présente un vrai intérêt pour les curieux comme moi car elle possède un charme singulier en réunissant de très bons comédiens et en proposant un divertissement bien moins prétentieux et plus chaleureux que d'autres. 

Espérons qu'elle parvienne à aller jusqu'au bout de ces treize épisodes (moi, je ne lâche pas) car The Protector incarne à merveille la série télévisée sous sa forme la plus classique, sobre et terriblement humaine. Sans aucun effet spécial, elle procure pendant quarante minutes l'impression d'appartenir à ce commissariat si particulier, même si certaines enquêtes se sont avérées décevantes. Une série "Guilty Pleasure" par essence, porté par un des castings les plus complémentaires qui soit, voilà la définition parfaite de The Protector.  

 

J'aime :

  •  les acteurs toujours formidables, surtout Miguel Ferrer 
  •  la scène d'introduction, vraiment réussie 
  •  le mélange drama-comédie toujours aussi juste 

 

Je n'aime pas : 

  •  une enquête assez mince et prévisible 
  •  une conclusion bâclée 
  •  le déplacement de la série du dimanche ou lundi (je sais c'est idiot, mais cela ne m'arrange vraiment pas)
  •  les critiques qui dégomment le show sans regarder juste parce que taper sur une série policière, ça fait intello. 

 

Note : 11 / 20 

Un épisode sympathique et chaleureux comme sait l'être The Protector, mais aussi décevante avec une enquête assez pauvre et une conclusion un rien bâclée. A noter, des séquences d'introductions particulièrement réussies qui proposent un montage parallèle assez original. Correct, sans plus. 

L'auteur

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