Critique : The Protector 1.09

Le 18 août 2011 à 15:09  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode décevant, la faute à un final bâclé qui vient gâcher une idée de départ pourtant prometteuse. Au programme, Gloria chante du Katy Perry, Michelle entre deux hommes pendant qu'une femme est retrouvée dans une benne à ordure.
Par sephja

Critique : The Protector 1.09

~ 5 minutes de lecture
Episode décevant, la faute à un final bâclé qui vient gâcher une idée de départ pourtant prometteuse. Au programme, Gloria chante du Katy Perry, Michelle entre deux hommes pendant qu'une femme est retrouvée dans une benne à ordure.
Par sephja

Pitch meurtre dans une benne à ordure 

Stacey Brown, une groupie de policiers, est retrouvée morte dans une benne à ordure couchée sur le sol après avoir été vue toute la soirée dans le bar à flic de Michelle et Gloria. Le lieutenant Valdez, refusant de voir les affaires internes se méler de cette affaire, passe le dossier à Sheppard qui va devoir enquêter sur ses propres collègues. Pendant ce temps, son frère s'improvise homme à tout faire dans le voisinage.

 

 

Les gentils contre les méchants 

Vrai déception au final, cet épisode possède pourtant un point de départ intéressant parfaitement dans la continuité du show en confrontant Gloria à un univers masculin impatient d'en découdre avec elle. Très vite, certains membres de l'équipe vont devenir des suspects, tandis que Sheppard est obligé de résister à la pression qu'elle subit de la part des collègues. Les hommes contre les femmes, les policiers contre les gangsters, l'histoire nous embarque d'un camp à l'autre, chacun tentant de convaincre notre duo d'inspectrices de son innocence. 

Entre flatterie et confrontation virile, les hommes tentent de trouver un point faible chez Gloria tandis que Valdez joue les juges, essayant de tenir à l'écart une IGS qu'il ne tient pas en grande estime. Les rapports cordiaux deviennent tendus et les regards se tournent vers Sheppard, jugeant le moindre de ses actes, elle qui n'a pas de rapport facile à la base avec la gent masculine. Les comédiens, toujours le point fort du show, laissent espérer un épisode réussi, jusqu'aux dix dernières minutes où l'ensemble va s'effondrer tristement, laissant un vrai sentiment d'amertume. 

The Protector, à cause d'une séquence d'introduction maladroite et un final raté, perd une bonne occasion de fournir un épisode qui venait en écho au précédent, montrant une femme qui s'impose dans un univers masculin hostile. Dommage car cette série me tenant un peu à coeur, je pensais avoir ici l'occasion d'en dire vraiment du bien. 

 

Une histoire sans fin 

Dans les livres de cours sur l'écriture et la narration, il est écrit qu'il est impossible de raconter une histoire sans connaître la fin au préalable et le cheminement pour y parvenir. Cet épisode est l'exemple flagrant de ce qui arrive quand les pièces du puzzle ne se mettent pas en place, à savoir une impression de non accomplissement particulièrement pénible. La faute à des auteurs qui posent toute une suite de preuves sans réussir à entraîner une série de révélations qui permettent de connecter les différents éléments de l'enquête. 

Essayant de troubler les pistes pour nous prouver son savoir faire, The Protector finit par perdre pied, incapable de fournir un descriptif crédible du déroulement des évènements dans son dernier acte. L'ensemble a beau être cohérent, les spectateurs ont besoin de pouvoir reconstituer les pièces du puzzle, comblant du coup tout ce que l'épisode ne montre pas afin de décoyuvrir l'identité du tueur. Trop embrouillé, le scénario peinent vraiment à trouver la bonne dynamique, la résolution n'ayant pas cette légèreté spécifique aux romans policiers de Conan Doyle. 

Ici, la sanction tombe en se basant sur une preuve scientifique sortie du chapeau au dernier moment, donnant une impression de forte déception. Si le spectateur peut pardonner une certaine redondance dans la forme des séries policières, personne n'acceptera de voir un épisode se conclure de manière aussi brutale. Trop d'éléments restent inutilisés, comme ce membre de l'IGS particulièrement inutile introduit à des fins mystérieuses, pour ne pas dire inutile.

 

Peut-on encore se passer de police scientifique dans les séries modernes ?

Exemple de série policière appartenant à une autre époque, The Protector ne possède aucun élément de police scientifique, marquant ainsi sa différence avec des shows comme Rizzoli and Isles. Seulement, le résultat des audiences prouvent que dans l'univers des cop show, CSI a vraiment changé la donne, contraignant les autres shows à intégrer un personnage servant de caution scientifique dans leur univers. Même Hawaii Five O a dû se résoudre à employer du personnel dans ce domaine, choisissant un personnage décalé ou en rupture de ton avec le reste de l'équipe à la manière de NCIS. 

Les créateurs de The Protector sont de la vieille école et veulent revenir à la bonne vieille déduction, à ce flair qui a été lentement remplacé par la balistique et les tests ADN. La science est devenue presque inévitable et CSI, malgré ces onze saisons au compteur, reste le mètre étalon dans un genre qu'elle a profondément marqué. L'échec de séries comme The Protector, surtout dans cet épisode où la preuve scientifique tombe comme un cheveu sur la soupe, est la preuve d'une victoire du raisonnement cartésien sur toutes les autres formes de logique.

Si l'aspect humain reste indispensable, le refus d'intégrer le moindre membre de la police scientifique est la marque d'une certaine nostalgie des scénaristes  envers un temps où le fait scientifique n'était pas encore tout puissant. Hélas, cet épisode mal achevé et décevant ne permet que de constater l'échec de ce type de tentative. 

 

J'aime : 

  •  les acteurs toujours impeccables 
  •  une femme seule au milieu d'un univers essentiellement masculin  

 

Je n'aime pas : 

  •  un final bâclé 
  •  une preuve sortie de nulle part 
  •  une construction trop embrouillée pour être honnête 
  •  une IGS qui ne sert à rien

 

Note : 09 / 20 

La note peut sembler dure, mais dans un cop show, la recherche du coupable est un élément qui ne peut en aucune manière être à ce point bâclé. Dommage car cet épisode partait d'une bonne idée, celui d'une femme qui cherche à se faire respecter des hommes qui travaillent avec elle. Regrettable et décevant.

L'auteur

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