Critique : The Twilight Zone 1.05

Le 12 avril 2011 à 05:38  |  ~ 4 minutes de lecture
Pour son cinquième épisode, The twilight Zone propose une nouvelle variation sur la solitude d'un homme perdu dans la ville de son enfance. Au programme, nostalgie, quelques longueurs et un Ron Howard encore tout jeune.
Par sephja

Critique : The Twilight Zone 1.05

~ 4 minutes de lecture
Pour son cinquième épisode, The twilight Zone propose une nouvelle variation sur la solitude d'un homme perdu dans la ville de son enfance. Au programme, nostalgie, quelques longueurs et un Ron Howard encore tout jeune.
Par sephja

Pitch retour en enfance 

Martin Sloan est un cadre New-Yorkais assez aisé, vice-président de son entreprise qui ressent brutalement le besoin de revenir à Homeland, la ville de son enfance. Très vite, il va s'apercevoir que la ville est exactement la même, comme si le temps n'avait pas eu de prise sur elle. 

 

Un héros entre rêve et réalité 

Premier scénario fondé sur le voyage dans le temps, cet épisode de The Twilight Zone va l'aborder en se centrant beaucoup sur la nostalgie, celle d'un homme au bord de la crise de nerfs qui tente de se réfugier dans la ville de son enfance, élégamment baptisée Homeland. Poursuivant ses récits sur le thème de la solitude, Rod Serling propose un épisode qui jouera intelligemment la carte de l'étrange, osant même s'aventurer sur les traces du "voyageur imprudent", en étant à deux doigts de créer un paradoxe temporel. 

Pour créer une atmosphère pesante, il va faire appel à Robert Stevens, dont la mise en scène avait fait merveille pour le pilote de la série. Même si la réalisation ne s'avèrera pas aussi inspirée que celle de leur première collaboration, Stevens parviendra à créer une ambiance assez particulière lors d'une scène de manège qui sort clairement du lot. Utilisant les éclairages à la manière des expressionnistes allemands, le réalisateur parvient à créer un vrai moment de trouble, et cela malgré un scénario qui semble se contenter du strict minimum. 

Encore une fois, Rod Serling nous conte l'histoire d'une solitude, se montrant du coup bien moins inspiré que dans les premiers épisodes. En oubliant de donner une vraie épaisseur aux héros, il va créer chez le spectateur une certaine indifférence envers les évènements qui se déroulent devant lui, incapable de mettre en évidence avec subtilité le trouble vécu par son héros.

 

A la recherche du temps perdu

Pouvoir revenir aux temps heureux d'une enfance innocente, loin de la pression du quotidien du monde adulte, voilà un sujet qui aurait du servir de prétexte à une histoire ambitieuse chargée d'émotions. Pourtant rien ne va vraiment fonctionner ici, les scènes ne possédant pas la charge émotionnelle nécessaire à une telle histoire. La faute à un personnage mal introduit, à peine esquissé, auquel Gig Young (oscar du meilleur second rôle de On achève bien les chevaux) ne parviendra jamais vraiment à donner vie. 

Jamais les motivations réelles du personnage principal ne sont évoquées, son retour vers le passé relevant presque plus d'un caprice que d'une réelle volonté. Sa rencontre avec lui-même s'avèrera de ce point de vue assez décevante, et l'absence de frisson lors des retrouvailles avec ses parents viendra confirmer cette impuissance à générer le moindre trouble.

 

Un épisode assez frustrant

Malgré une esthétique remarquable et la présence étonnante de Franck Overton (souvenir de jeunesse dans 12'o Clock) le scénario reste trop superficiel et ne parvient pas à engendrer la moindre émotion. Ne reste que la qualité graphique de l'ensemble pour tirer le spectateur d'un certain sentiment d'indifférence envers ce récit, qui ne parviendra jamais à trouver la forme idéale. Car si le potentiel était bien présent, la narration se montre trop molle et passive pour pouvoir générer le début d'une vraie émotion. 

Un épisode assez moyen qui confirme une tendance assez inquiétante du show à raconter des histoires trop gentillettes et familiales, comme si la série se refusait à la moindre noirceur. Petite bluette touchante, mais sans saveur, ce cinquième épisode ne renoue pas avec la force du pilote, malgré une direction artistique plutôt convaincante. Il ne reste alors qu'une scène dans un manège plutôt réussie, où The Twilight Zone retrouve un instant ce souffle de mystère qui fait sa force. 

 

J'ai aimé : 

  • la scène du manège 
  • la mise en scène de Robert Stevens
  • Si, c'est bien Ron Howard qui joue aux billes

Je n'ai pas aimé :

  • une histoire plutôt mollassonne 
  • un personnage principal sans épaisseur
  • un manque d'enjeu terrible

Note : 10/20

(57)

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