The Walking Dead, c’est l’une des séries les plus populaires du moment. Qu’on aime ou pas les aventures de Rick et sa bande, tout le monde en parle ou en a entendu parler au moins une fois. La saison dernière, la série n’a pas cessé de battre des records d’audience jusqu’à atteindre les 12 millions de téléspectateurs lors de la diffusion du dernier épisode. Un record d’audience qui ne témoigne en rien de la qualité du show. Au contraire, la troisième saison reste même la plus décevante en termes d’évolution avec un season finale qui est resté en travers de la gorge de nombreux fans. La quatrième saison va-t-elle parvenir à nous faire oublier ces erreurs de parcours ? Rien n’est moins sûr…
Une nouvelle ère
Comme à chaque début de saison, The Walking Dead nous prouve qu’elle est capable de renouveler son propos et ainsi sauvegarder l’intérêt de son public. Cet épisode débute un mois après les événements de la saison dernière. Les habitants de Woodbury ont rejoint la prison et la vie a repris son cours « normal ». C’est bien simple, tout est dans le titre de l’épisode : « 30 Days Without an Accident ».
Les survivants sont parvenus à reconstruire une véritable communauté dans laquelle Rick n’est plus le chef. Les décisions reviennent aux membres du conseil composé entre autres de Daryl, Hershel ou Carol. Ce postulat de départ est plutôt enthousiasmant et apporte un vent de fraîcheur sur la série. Le fait que les rôles soient inversés, que les « faibles » deviennent « les plus forts », permet de relancer le programme et de lui éviter de tourner en rond… du moins au premier abord.
Dans cette nouvelle communauté, chacun a ses tâches et alors que certains s’occupent du bétail, d’autres s’occupent du jardin, de la nourriture ou des enfants. Cette petite société créée de toutes pièces pose les bases de cette nouvelle saison et permet de redistribuer les rôles. C’est aussi ce qui offre à la série l’opportunité de retrouver l’aspect survival qu’elle avait un peu mis de côté. Et même si l’ensemble reste plutôt faiblard pour le moment, on retrouve les valeurs fondamentales de la série, à savoir le partage et le vivre ensemble. Cet aspect n’est pas pour me déplaire. D’autant plus que l’on sent bien que ce calme apparent est artificiel et qu’un danger guette les survivants. La faute à des zombies qui sont de plus en plus nombreux autour de la prison.
Des personnages en (r)évolution
Comme je le disais précédemment, cette nouvelle ère permet aux scénaristes de redistribuer les rôles. Et s’il y a bien une chose qui saute aux yeux en voyant ce premier épisode, c’est la mise en avant des personnages secondaires au détriment des personnages principaux. Tyreese, Sasha, Karen, Beth et Carol occupent ici une place prépondérante leur permettant de se révéler un peu plus. Un effort scénaristique plutôt louable lorsqu’on pense que ces personnages étaient si peu développés dans la saison précédente. Ici, ils ont un véritable intérêt narratif et ne se contentent plus de faire de la figuration… Enfin presque…
La plupart d’entre eux doivent en effet se contenter d’intrigues amoureuses sans véritables intérêts. On découvre ainsi que Tyreese est en couple avec Karen, une habitante de Woodbury que nous avions rencontré la saison dernière. De même, Beth, la petite sœur inutile de Maggie a enfin le droit à un amoureux en la personne de Zack, un jeune homme qui va être réexpédié aussi vite qu’il est arrivé. Malheureusement pour elle, il sera la première victime des zombies et n’était finalement qu’un prétexte pour relancer l’action… L’occasion aussi de découvrir une Beth moins fragile et beaucoup plus dure qu’avant (il était temps !).
Par ailleurs, j’étais impatient de découvrir ce que valait le nouveau personnage interprété par Lawrence Gilliard Junior, mais quelle ne fut pas ma déception en voyant que l’acteur devait se contenter du rôle un brin cliché d’un ancien militaire alcoolique. Les scénaristes auraient pu au moins essayer de le travailler un minimum afin de le rendre plus attachant, mais à la place de ça ils lui font commettre la première grosse bourde de la saison. Autrement dit, le mec est un véritable boulet… Une mauvaise entrée en matière pour le personnage.
La plus grande surprise vient sans doute de Sasha, la sœur de Tyreese, que l’on découvre ici dans la peau d’une meneuse capable de diriger plusieurs hommes. C’est sans nul doute le personnage qui a subi l’évolution la plus importante et intéressante.
Une menace plane
Malgré de bons éléments, cet épisode n’est pas pour autant exempt de défauts. Au contraire, on sent qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que la série retombe dans ses vieux travers.
Commençons par Rick. Le shérif débute cette saison vachement en retrait et lorsqu’il n’est pas en train de s’occuper du bétail et du jardin, il se retrouve dans la forêt à suivre une inconnue qui une fois de plus va lui rappeler sa femme. Même si ce choix permet de mettre en avant les autres personnages, était-il forcément nécessaire de lui mettre dans les pattes une gonzesse qui veut devenir zombie pour devenir comme son mari ? Franchement, elle n’avait pas besoin de Rick pour commettre son acte et l’on sent que sa présence n’est là que pour confronter notre héros à ses propres démons. Un choix plutôt maladroit qui nous donne l’impression que le personnage n’avance plus et qu’il n’y a plus rien à raconter avec lui. J’espère que la série ne va pas nous refaire le même coup que dans la saison précédente et que le shérif va enfin retrouver une véritable place.
Autre ombre au tableau : Michonne. Ma chouchoute se contente de faire un voyage éclair par la prison. Apparemment, elle ne s’est pas remise des récents événements et recherche le gouverneur pour venger sa copine. Elle n’a pas encore totalement trouvé sa place au sein du groupe et j’espère sincèrement qu’elle ne va pas se la jouer Andréa et cumuler les allers-retours incessants à la prison. Je ne parlerais même pas de Glenn et Maggie, qui sont toujours dans leur bulle ou d’Hershel qui a toujours la bonne parole. Seul petit espoir : Carl qui, on le sent risque d’être l’un des ressorts dramatiques les plus intéressants de la saison. C’est un personnage qu’il va falloir suivre de près…
Quant aux habitants de Woodbury, c’est exactement ce que je craignais. Ils sont traités comme de la chair à canon et servent à créer un peu de rebondissements ici et là. Rien que dans ce premier épisode, deux d’entre eux meurent alors qu’ils ont à peine étaient développés. C’est agaçant.
Enfin et pour terminer, l’autre gros défaut de cet épisode, c’est qu’il ne s’y passe pas grand-chose et qu'il y a trop de dialogues superflus. Comme à leur accoutumée, les scénaristes ont alors recours à une scène d’action avec zombies et mort afin d’éviter que les fans ne ressentent la faiblesse scénaristique de ces quarante minutes. Heureusement, le final même s’il est prévisible annonce un deuxième épisode un peu plus palpitant. Du moins, je l’espère…
The Walking Dead est de retour et tente de redonner un coup de fouet à des personnages et des intrigues qui commençaient sérieusement à s’enliser. Si ce premier épisode ne réalise que partiellement cet objectif, il n’est pas mauvais pour autant. Certaines choses sont même plutôt prometteuses et d’autres beaucoup moins. Le season premiere de la troisième saison m’avait beaucoup plus convaincu. Il faut dire que je n’ai plus autant confiance en la série, et c’est peut-être ce qui explique mes nombreux doutes pour la suite… Ce qui est sûr, c’est que les téléspectateurs, eux, ne se lassent pas et ils étaient plus de 16 millions devant leur écran dimanche soir. Un nouveau record pour la série.
J’ai aimé :
- Le postulat de départ autour de cette idée d’une communauté recréée
- Le fait que la série retrouve un aspect un peu plus survival
- L’inversion des rôles et la mise en avant des personnages secondaires
- Les promesses entourant le personnage de Carl
Je n’ai pas aimé :
- Les intrigues amoureuses un peu plan-plan
- Le nouveau personnage interprété par Lawrence Gilliard Jr
- Toute la partie Rick
- Les habitants de Woodbury qui servent de chair à canon
Ma note : 11/20
Cail1
