La semaine dernière, The Walking Dead faisait son grand retour et les scénaristes avaient semblent-ils fait le choix périlleux de tout miser sur l’action et les attaques de zombies, afin de divertir pleinement leur public. Même si ce choix avait permis de redonner un second souffle à la série, ce « bourrinage » en bonne et due forme s’imposait à moi comme le choix de la facilité et me laissait donc un sentiment mitigé. Sont-ils parvenus à rehausser la barre et à retrouver un certain équilibre cette semaine ?
Un ascenseur émotionnel
Dans Sick, les survivants doivent faire face à deux crises en même temps : Rick, Daryl et T-Dog doivent gérer les prisonniers, tandis que le reste de la bande se retrouve au chevet d’Hershel, blessé lors du précédent épisode. Ces deux intrigues parallèles permettent aux scénaristes de trouver un certain équilibre entre l’action d’un côté et l’émotion de l’autre. Toute la partie sur les prisonniers relève davantage de l’action pure et dure, tandis que la partie sur Hershel propose une approche plus émotionnelle. Il est d’ailleurs intéressant de constater à quel point The Walking Dead, malgré tous ses efforts reste une série un brin machiste. Ici, les hommes sont sur le terrain et les femmes sont à la « maison » pour soigner les blessés. Néanmoins, ces deux intrigues se rejoignent de manière équivalente en ce qui concerne la tension dramatique.
Eh oui Mesdames, le féminisme a pris une gifle !
Il me paraît pertinent de noter que cet équilibre entre l’action et l’émotion, mis en place par ces deux intrigues, permet aux scénaristes d’éviter le bourrinage du précédent épisode. Les attaques de zombies sont tout aussi nombreuses que la semaine dernière, mais cette fois-ci, elles sont entrecoupées de scènes très émouvantes. Ainsi, les pleurnicheries de Maggie et compagnie, qui sont tout à fait justifiées étant donné le contexte, servent à contrebalancer l’excès d’action. En même temps, la partie Hershel peut aussi paraître un peu longue, étant donné qu'il ne s'y passe pas grand chose... Dès lors, nous pouvons voir cet épisode comme un ascenseur émotionnel, qui oscille constamment entre la violence et la douceur. Il semblerait donc que la profusion de zombies dans l'épisode précédent était un moyen d'appâter le public avec un season première alléchant (voir un peu raccoleur), quitte à le décevoir par la suite
Ces humains monstrueux…
Ce deuxième épisode est aussi l’occasion pour certains personnages de se confronter à leur morale. C’est par exemple le cas de Rick, qui pour la seconde fois se pose la question de tuer des humains. Pour notre groupe de survivants, les prisonniers sont aussi menaçants que les zombies qui rôdent autour de la prison. Et Rick, en tant que chef du groupe, doit prendre des décisions difficiles et c’est lui qui, encore une fois, doit trancher dans tous les sens du terme.
C'est moi le patron donc c'est moi qui zigouille
La série poursuit ici ce qu’elle avait commencé à dessiner dans la saison précédente. À savoir, confronter l’humanité des personnages à leur propre monstruosité. Du reste, Rick se retrouve dans la situation de celui qui doit commettre des actes monstrueux pour le bien de tous, et c’est justement en voulant préserver les humains qu’il devient lui-même un monstre… La frontière entre le bien et le mal est donc plus que jamais fragile, et l’épisode va fonctionner sur cette confrontation du bien et du mal, de l’humain et du monstrueux, d’où ce parallèle entre émotion et action.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que Rick se retrouve confronté à sa propre inhumanité. Rappelez-vous dans la saison 2, il tombait par hasard sur un autre groupe de survivants, et s’était vu dans l’obligation de les supprimer à cause du danger qu’ils pouvaient éventuellement représenter pour son groupe.
Ici, il réitère un peu le même schéma que dans le passé, à ceci près qu’il réfléchit beaucoup moins qu’auparavant et qu’il agit avec plus de fermeté et de froideur. Ce qui pourrait être à première vue une preuve de maturité, se révèle être en réalité une évolution très noire du personnage.
Dorénavant, il n’est plus question de faire preuve de transigeance et la seule chose qui compte, c’est de rester en vie coûte que coûte. Le problème, c’est qu’à force de vouloir rester envie à tout prix, les humains eux-mêmes finissent par flirter avec la mort et deviennent aussi monstrueux que les zombies et les « méchants » qu’ils pensent combattre. La preuve en est la manière dont Rick tue l’un des prisonniers dans cet épisode, à coup de machette dans la tête.
Finalement, on s’aperçoit donc que la question que pose véritablement la série, c’est de savoir comment pouvons-nous préserver notre humanité dans un monde qui s’en retrouve démuni ? Et vu l’évolution des personnages cette saison, on s’aperçoit que cela s’avère fortement compliqué et qu’ils basculent progressivement dans le monstrueux…
Des révélations, des barbants, des nouveaux et des absents…
Concernant les personnages, cette semaine permet enfin à T-Dog de se révéler. Bon ok, ce n’est pas non plus la grande révélation du siècle, mais au moins il est là pour quelque chose. Son personnage prend de l’importance et participe vraiment à l’action. L’arrivée des prisonniers, du fait de leur ignorance et de leur inexéprience, aura donc permis de révéler certains caractères, et il était vraiment temps. J’espère seulement que les scénaristes vont continuer dans cette direction…
Tiens, en voilà un qui s'est réveillé !
Du côté de Lori, pas de grand changement depuis la semaine dernière. La femme de Rick (oui parce qu’après tout c’est surtout à ça qu’elle sert) se révèle, certes, moins pessimiste, mais tous ces questionnements sur son couple et sur son rôle de mère commencent sérieusement à devenir agaçants. On a l’impression que c’est le seul personnage à ne pas vraiment avancer et à toujours tirer la tronche. Alors Ok tu as trompé ton mari avec son meilleur ami, oui il fait encore du boudin pour ce que tu lui as fait, mais on sait aussi tous que ça va finir par s’arranger… Du moins je l’espère pour toi (et surtout pour nous).
Pour ce qui est des nouveaux personnages, ils sont particulièrement intéressants et apportent une véritable noirceur à la série. C’est eux qui d’une certaine manière bouleversent l’équilibre du groupe, et mettent nos survivants face à des choix cornéliens. Leurs attitudes, parfois sauvageonnes, viennent d’ailleurs renforcer un peu plus ce sentiment d’inhumanité que j'évoquais précédemment. Seul petit regret : le fait que trois d’entre eux passent déjà l'arme à gauche… Je comptais tellement sur eux pour contrarier le groupe, que j’ai un peu l’impression de m’être fait avoir.
Ma plus grande déception va du côté de Michonne, qui est cette fois totalement absente de l’épisode. Les scénaristes ont tellement conscience qu’il s’agit de l’un des personnages les plus attendus, qu’ils retardent toujours un peu plus son arrivée. Heureusement, les premières images de l’épisode 3 nous font saliver, puisque ce dernier sera centré sur ce personnage prometteur.
Avec ce deuxième épisode, la série confirme son désir de renouveau et c’est vraiment chouette. Les personnages sont beaucoup plus sombres que par le passé, la tension est à son comble et les scènes d'action ne manquent pas. Pour se sortir de sa mauvaise passe, The Walking Dead semble avoir fait le choix de miser sur le gore et sur la violence, au risque de déstabiliser une partie de son public. Néanmoins, les créateurs ont au moins compris la recette du succès (et du grand-public), étant donné que la série ne s’est jamais autant bien portée en terme d'audiences. De plus, on ne peut pas reprocher indéfiniment à la série de vouloir créer de l’action et des rebondissements, tout en sachant que c’est ce qui lui avait cruellement manqué la saison précédente. Selon moi, elle se trouve donc sur une bonne dynamique et semble avoir trouvé un certain équilibre qui lui permettra sans doute de perdurer encore longtemps…
J’ai aimé :
- L’équilibre entre action et émotion
- Les nouveaux personnages
- Le personnage de T-Dog qui s’affirme enfin
- La partie sombre de Rick
Je n’ai pas aimé :
- Le personnage de Lori toujours aussi barbante à mon goût
- L’absence de Michonne
- Le fait de supprimer déjà trois nouveaux personnages (quand je vous dis qu’ils cherchent du spectaculaire)
- La partie Hershel, qui a tendance à traîner en longueur
Ma note : 14/20 Un épisode aussi rythmé que le précédent, mais beaucoup plus équilibré. L’excès de violence et de zombies, toujours aussi présent, est ici compensé par des scènes plus calmes et plus fortes émotionnellement. Même si j’ai parfois l’impression que tous ces massacres ne sont là que pour faire du spectaculaire et combler le grand-public... Le niveau monte tout de même d’un cran et je ne peux que mettre une note plus élevée que la semaine dernière…