Si je devais résumer mon sentiment en un mot après avoir vu cet épisode, je dirais tout simplement et assez sobrement « Colère ». Une colère tellement grande que je vais me servir de cette critique comme un défouloir, et une déception si immense que je ne peux retenir ma rage. Après quatre épisodes de qualité, la série s’engouffre dans le grand « n’importe quoi » et souffre d’un manque de subtilité plus qu’apparent. Retour en détails sur ce que j'ai décidé d'appeller une descente aux Enfers.
Vive les bourrins !
Parlons tout d’abord de Rick. Suite au décès de Lori dans le précédent épisode, Monsieur « Je sauve tout le monde » passe ces 40 minutes à zigouiller du zombie pour calmer sa colère. Pour moi, ceci n’est qu’une mascarade et les scénaristes nous prennent clairement pour des cons (Maman, j'espère que tu vas me pardonner ce vilain mot). Le mec vient de passer plusieurs épisodes à faire du boudin auprès de sa femme, et maintenant on essaye de nous toucher avec ces pleurnicheries à deux balles. Certes, la violence du deuil aurait pu être un élément intéressant sauf que là, on a presque du mal à y croire (en tout cas c’est mon cas).
Mais c’est qu'il ferait presque peur le méchant monsieur
On peut même en venir à penser que l’objectif des scénaristes est de rendre totalement fou le personnage. Après deux saisons où le mec semblait avoir pris des calmants, on essaye de nous convaincre qu’il est devenu un véritable « killer » aussi froid que la mort. Sauf que trop c’est trop, et ce côté « on rend le personnage complètement dingue » me laisse complètement de marbre… Quoique je me demande si ça ne me met pas plutôt sur les nerfs, au contraire.
Mièvreries
Cet épisode c’est aussi le moment où The Walking Dead se met à faire du mauvais Falling Skies (décidément, j'aime cette référence). Ainsi le passage « on va chercher les coucouches et le lolo pour le bébé » est vraiment inutile et ne sert qu’à rendre Daryl un peu mièvre, alors qu’il s’agissait d’un personnage incontournable. Bien sûr, cela permet d'aborder sa vulnérabilité, mais de là à le réduire au simple protecteur de bébé, c’est difficilement supportable. D’autant plus que cette digression par la nurserie n’est qu’un moyen pour les scénaristes de combler un vide scénaristique évident.
Un vrai rebelle, y'a pas à dire...
De même, la disparition de Carol ne parvient pas à convaincre. Son retour est prévisible et d’ailleurs, je ne savais même pas qu’elle était censée avoir disparu… En tout cas, on se doute qu’elle est vivante et du coup, cette situation ne parvient pas à toucher pleinement le téléspectateur. Cela fait juste ressortir, une fois encore, la sensibilité de Daryl, et c’est à croire qu’il est devenu complètement fleur bleue… où alors, sa part de féminité n’est peut-être là que pour renforcer la virilité de notre ami Rick, qui lui, pète son câble.
Amitié en péril
Parlons maintenant de la relation Michonne-Andrea que j’avais déjà évoquée la semaine dernière. Alors que leur petite discorde commence un peu à tourner en rond (on a bien compris que l’une voulait partir et l’autre rester), leur histoire commune souffre toujours autant d’un manque flagrant de développement. Par conséquent, toute la partie Woodbury où Michonne décide de s’en aller seule en laissant Andrea derrière est franchement inintéressante. Les larmes d’Andrea ne parviennent pas à nous toucher, car cette relation n’a pas été assez développée… et personnellement, j’en viens même à me demander pourquoi elle chiale. D’autant qu’elle n’a rien fait pour retenir Michonne… et cette intrigue fait juste penser à un très mauvais téléfilm (un peu comme le titre de cette partie d’ailleurs).
Bon y'en a au moins une qui a compris que ça sentait le roussi, c'est déjà ça !
Seule petite consolation : Michonne. Dans ce monde, elle est bien la seule à savoir ce qu’elle veut véritablement, et qui surtout ne dépend de personne d’autre qu’elle-même. Cela change de tous ces pseudos survivants qui se reposent constamment sur les épaules de Rick ou du gouverneur pour assurer leur survie.
Dernières munitions
La seule excuse que je parviens à trouver pour justifier cette baisse de régime, c’est le fait qu’il faut bien faire avancer l’intrigue. Mais là encore, je reste sceptique et je ne peux m’empêcher de penser que soit les scénaristes ne veulent pas se casser la tête, soit ils ne croient même plus au potentiel de leur série. Avec un épisode comme celui-là, on peut avoir l’impression qu’on nous a juste envoyé de la poudre aux yeux depuis quatre épisodes. Bien sûr, il ne fallait pas être devin pour savoir qu’il serait quasi impossible pour eux de maintenir le rythme qu’ils avaient mis en place, mais de là à atteindre un tel niveau, ça laisse perplexe.
Ainsi, plutôt que de se creuser un peu la cervelle, ils (je parle toujours des scénaristes) préfèrent tout simplement gâcher les quelques cartouches restantes (la fille zombie du gouverneur, l’histoire de l’arène et le coup du téléphone). Ces cartouches, qui auraient très bien pu servir la narration dans l’avenir, se succèdent de manière beaucoup trop subite pour qu’on n’y accorde la moindre importance. Les révélations s’enchaînent à un rythme plus qu’effréné, quitte à ce que la série parte dans tous les sens et qu’il n’y ait plus rien à raconter par la suite.
Globalement, c’est toute cette saison qui fonctionne de cette manière. On bourre chaque épisode de nouvelles surprises pour prouver aux téléspectateurs qu’on a des choses à raconter. Et même si on sent bien que c’est juste un moyen pour les scénaristes de captiver le plus possible, cela ne devrait pas les empêcher de faire preuve d’un peu plus de subtilité. Car le problème au final, c’est qu’à force d’enchaîner et d’épuiser les révélations, on en vient à se demander ce qu’ils vont bien pouvoir proposer après.
Allô, y'a-t-il quelqu'un pour sauver la série du naufrage ?
Pour prendre un exemple au hasard et qui n’a rien absolument rien à voir avec The Walking Dead, c’est un peu comme-ci Game of Thrones avait décidé de tuer Eddard Stark dès le deuxième épisode de la saison 1 et que la bataille contre les Lannister avait lieu dans le troisième épisode. Certes, il y aurait de l’action, mais on serait passé à côté de pas mal d’éléments. Le défaut de The Walking Dead cette saison, c’est qu’à force de vouloir éviter le manque de rythme de l’année dernière, les scénaristes oublient tout simplement de prendre le temps de poser l’action et d’approfondir pleinement les personnages et par conséquent, tout s’enchaîne avec un réel manque de profondeur. Lorsque je leur reproche de faire basculer Rick dans la folie, ce n’est pas que je suis contre cette idée, c’est surtout qu’une fois de plus, cela arrive de manière totalement abrupte.
D’ailleurs, je n’ai rien non plus contre la liberté prise par rapport aux comics, mais lorsqu’on décide de faire des découpes comme c’est le cas ici, on peut au moins le faire de manière intelligente et ordonnée. Là, tout arrive comme un cheveu sur la soupe et ce qui aurait pu être de très bonnes idées par la suite ne sert finalement qu’à faire du remplissage. Sachant que cette saison comptera 16 épisodes, il est tout à fait légitime de s'interroger sur ce qui nous attend pour les 11 épisodes restants. Car à moins d’avoir décidé de mettre fin à la série cette année, je ne suis pas sûr que les scénaristes aient suffisamment de matières pour arriver au bout.
J’ai aimé :
- L’indépendance de Michonne
Je n’ai pas aimé :
- La colère de Rick, débile et pas crédible une seconde
- Daryl qui joue la nounou. Une déception
- Le fait de m’être ennuyé pendant cet épisode
Ma note : 10/20
Depuis le début de cette saison, j’ai eu tendance à être trop indulgent avec la série, en lui pardonnant déjà quelques travers. Et là encore, je me trouve un brin généreux tant ma déception est grande. Néanmoins, je crois suffisamment en la série et en son potentiel pour ne pas lui coller un 7 ou 8. Il ne me reste plus qu’à espérer que les différentes cartouches déjà dégainées par les scénaristes seront utilisées de manière plus intelligente par la suite…