Allô chérie bobo
Cette semaine, grâce à un petit coup de téléphone de sa défunte épouse, Rick sort enfin de l’obscurité pour rejoindre la lumière. Monsieur « je sauve le monde » affiche enfin plus de retenue. Fini les coups de machette à tort et à travers, la petit crise est passée et le shérif prend enfin le temps de se poser, histoire de vivre vraiment son deuil. Et c’est bien là la preuve que son délire dans le précédent épisode ne servait strictement à rien, si ce n’est donner du spectacle à un public en manque de sensations fortes.
Malgré tout, je ne suis vraiment pas fan du coup du téléphone. Durant les 30 premières minutes de l’épisode, chaque défunt va s’adresser à lui pour lui poser des questions, mais surtout pour le confronter à ses propres choix et à son avenir. Ces coups de téléphone successifs sont là pour dresser un premier bilan de sa survie, et d’une certaine manière le rappeler à l’ordre. D'accord, mais ce qui me gêne avec ce téléphone, c’est cette idée que le deuil passe nécessairement par une manifestation du défunt. Pour le coup, ce postulat qu’on retrouve dans de nombreuses histoires de deuil est beaucoup trop classique pour m’attendrir. Et pour moi, ça manque cruellement d’originalité.
Et bah voilà, tout va mieux avec un sourire !
D’ailleurs, cette scène où il retrouve les autres et où il prend sa fille dans ses bras est tellement lourde de sens et forte en émotion qu’elle aurait amplement suffi pour signaler sa résurrection. Tout le passage du téléphone me semble vraiment donc inutile. Il n’est là que pour faire du remplissage et apporter un peu de tension à l’ensemble. Dans tous les cas, maintenant que ce deuil a eu lieu, il est temps de passer à autre chose…
Woodbury : la ville de l’absurdité
Au rayon des absurdités, je demande le couple Andrea-Gouverneur. Ces deux-là n’ont cessé de se tourner autour depuis quelques épisodes et finissent enfin par conclure. La scène du baiser, à l’image du couple, est vraiment navrante et vide de sens. Une petite musique lancinante accompagne leurs premiers émois, et cela donne tout simplement une scène vraiment ringarde et d’une banalité sans nom.
Euh vous êtes bien sûr qu'on est toujours dans The Walking Dead ?
Ce qui me dérange le plus avec cette histoire d’amour, en dehors du fait qu’elle est vraiment cucul la praline, c’est le fait qu’il s’agit là encore d’un élément de remplissage. A travers cette relation, on sent que les scénaristes cherchent surtout à occuper le téléspectateur, en attendant les divers affrontements qui se préparent.
Du coup, un personnage comme le gouverneur, qui pourtant aurait pu être vraiment intéressant au regard de ses premières apparitions, se retrouve sous-exploité. Le monsieur qu’on sent super méchant passe la grande majorité des épisodes à papoter, mentir et à draguer les minettes. Le développement du personnage est vraiment frustrant, car on sent tout le potentiel qui se cache derrière. J’espère donc qu’il va gagner en profondeur, parce que pour le moment c’est le calme plat.
Chasse à la Michonne
L’avantage de la relation Andrea-Gouverneur, c’est qu’elle m’a permis de comprendre d’où me vient ma fascination pour le personnage de Michonne. Au milieu de toutes ces niaiseries à deux balles et de ces longs échanges entre Andrea et son copain, Michonne est bien la seule à ne pas parler beaucoup. C’est même la seule qui agit sans trop ouvrir la bouche. Et alors que certains sont en train de philosopher sur la vie (comme si les zombies n’étaient devenus qu’une petite formalité), il y en a au moins une qui se bat concrètement pour sa survie.
Michonne porte en elle beaucoup de promesses pour la suite...
Le gouverneur, entre deux galipettes avec Andrea, charge ainsi Merle de partir à la chasse à la Michonne. Le vilain de Woodbury aimerait bien rajouter la tête de ma chouchoute à sa belle collection, et malheureusement pour lui, il est tombé sur une adversaire féroce et redoutable, qui ne se laissera certainement pas faire. D’ailleurs à ce propos, il se fout vraiment de notre gueule ce soi-disant méchant, puisqu’il envoie toujours les autres faire le boulot pour lui. En voilà encore un qui a une grande gueule et rien dans le pantalon… À côté de lui, Michonne apparaît même comme un vrai Bad boy.
Après un épisode décevant la semaine dernière, The Walking Dead parvient à retrouver un peu de subtilité. Rick est beaucoup moins dans l’excès, et Daryl révèle sa sensibilité avec un peu plus de finesse. Mais à force de bourrinage et de tuerie en veux-tu en voilà, la série commence à traîner dangereusement en longueur. Maintenant que les scénaristes ont épuisé toutes les cartouches qu’ils avaient en leur possession dans la prison, il s’avère urgent de changer de direction. Heureusement, toute la partie Merle promet des rebondissements et l’arrivée de Michonne à la prison annonce la rencontre tant attendue entre les deux camps. Après un épisode 5 qui m’avait mis en colère, les scénaristes parviennent donc à nous prouver qu’ils ont encore des choses à raconter… Reste à voir ce que cela va donner.
J’ai aimé :
- Encore et toujours Michonne, plus survoltée que jamais
- Merle, toujours aussi détestable et sadique
- Les promesses pour les épisodes à venir
Je n’ai pas aimé :
- La relation Andrea-Gouverneur, ridicule et absurde
- Le gouverneur, un personnage sous-exploité
Ma note : 13/20
Même s’il y a des éléments intéressants dans cet épisode (Michonne et Merle), ce n’est pas non plus la grande révolution. Mais c'est de bon augure pour la suite et la série mérite qu’on l’encourage.