Un épisode de mi-saison est toujours un exercice difficile. Il faut parvenir à résoudre certaines intrigues tout en prenant le temps d'en construire des nouvelles. The Walking Dead n’échappe pas à la règle et à cette occasion met en place de nouveaux conflits et de nouveaux personnages…
Les femmes prennent le pouvoir
Cette semaine, The Walking Dead a choisi de mettre l’accent sur les femmes. Ces dernières, qui très souvent sont reléguées au second plan, prennent l’ascendant sur leurs partenaires masculins et montrent qu’elles aussi peuvent avoir quelque chose dans le pantalon.
Il n'y a rien de pire qu'une femme en colère...
Pour rappel dans l’épisode 7, Maggie était victime de la perversion du gouverneur et ce dernier avait abusé de sa fragilité pour obtenir les informations qu’il attendait. C’est elle qui notamment avait révélé le lieu où étaient cachés ses ami(e)s. Aujourd’hui, hors de question pour la jeune fille de réitérer la même erreur. La Maggie fragile de la semaine dernière se relève plus déterminée que jamais et laisse enfin sortir la rage qui est en elle. Fini donc les scènes de pleurnicheries et place maintenant à l’action. La fille d’Hershel retrouve les armes et n’hésite plus à tirer dans le tas. Cette expérience à Woodbury semble l’avoir définitivement transformée et elle n’a plus de pitié pour les humains qu’elle sait maintenant aussi cruels que les monstres.
Autre grande figure féminine de la série : Michonne. La jeune black n’est pas seulement là pour faire de la figuration et remplir les quotas raciaux de la série, c’est une véritable survivante au sens strict du terme. Il ne faut pas oublier en effet que The Walking Dead est avant tout une série de survie, et elle fait sans aucun doute partie du peu de personnages qui incarnent pleinement cet aspect. Chez elle, pas de pleurs, pas de jérémiades, mais juste une volonté de survivre et de s’imposer.
Michonne: Une guerrière à la force tranquille
La force physique et mentale de Michonne est tellement forte qu’elle remet en cause la virilité des hommes du groupe et principalement celle de Rick et du Gouverneur. Le shérif, habitué de voir ses partenaires féminines le suivre partout sans broncher, est surpris par cette femme qui, en plus de lui tenir tête, parvient à dissimuler ses faiblesses. Ainsi, lorsqu’elle lui dit qu’il aura besoin d'elle, ce dernier ne peut qu’acquiescer et accepte qu’elle rejoigne ses rangs. Pour nous public, ça veut surtout dire qu’on a enfin un personnage qui va tenir tête à monsieur « je sauve le monde ».
D’ailleurs, le Gouverneur qui est censé être le grand méchant de la série, en sait quelque chose. Depuis le temps que ce dernier s’amuse à chasser Michonne, il se retrouve enfin face à elle. Malheureusement pour lui, l’affrontement entre le chasseur et sa proie tourne à l’avantage de cette dernière. Et pour bien finir de castrer définitivement « Monsieur Tout Puissant », c’est Andrea, la naïve de service, qui vient lui prêter secours avant qu’il ne soit trop tard. Ce sauvetage donne lieu aux retrouvailles entre Michonne et Andrea. Les deux femmes, anciennement amies, s’affrontent à travers un jeu de regard qui en dit long sur leur nouveau rapport conflictuel. A côté de ça, le grand chef de Woodbury apparaît définitivement comme une fiotte, et ce malgré sa grande intelligence. D’une certaine manière, on pourrait même dire que Michonne a su venger Maggie de l’humiliation qu’elle a subi précédemment.
Au même moment à la prison, Carol doit aussi calmer les ardeurs d’un taulard en manque qui la prend pour une lesbienne, juste parce qu’elle a les cheveux courts. C’est dire à quel point les femmes semblent être au cœur de cet épisode. Après un épisode durant lequel elles étaient traitées comme des faire-valoir, ces dernières prennent ici leur revanche et prouvent qu’elles sont de véritables guerrières, prêtes à tout pour leur survie.
La bataille aura bien lieu
Après cette digression un brin féministe, recentrons-nous sur l’axe principal de cet épisode, à savoir l’affrontement tant attendu entre le clan de Rick et celui du gouverneur. La mission kamikaze de la semaine dernière se poursuit, et le shérif et sa bande passent à l’action. L’objectif : récupérer Maggie et Glenn, les otages du Gouverneur.
Et sur ce point, The Walking Dead se fout définitivement de notre gueule. Les quatre survivants de la prison (3 si on exclut Michonne qui fait bande à part) parviennent sans réelle difficulté à libérer leurs deux otages. Un petit coup de fumigènes par ci, un petit coup d’explosion par là et le tour est joué. Les scénaristes, sans doute conscients que cette libération était un peu trop simple, décident tout de même d’organiser une petite bataille explosive entre les deux clans.
À la guerre comme à la guerre
Autant dire que cette bataille manque cruellement d’originalité. Pendant une dizaine de minutes, les téléspectateurs doivent seulement se contenter de tirs à la mitraillette et de détonations "en veux tu en voilà". Les fadas d’action y trouveront sans doute leur compte mais ce ne sera pas le cas de tout le monde malheureusement. Woodbury devient un vrai champ de bataille et on frôle même l’apocalypse. Ce qui peut paraître ridicule si on garde en tête que les soldats du Gouverneur ne combattent que six personnes.
Et lorsque je vous dis que cette scène manque d’originalité, les scénaristes ne nous épargnent pas la mort de l’un des personnages. Bah oui, parce qu’il faut toujours qu’il y en ait un qui meurt dans une bataille. Tiens d’ailleurs à ce propos, The Walking Dead ne va pas tarder à avoir des problèmes avec la ligue internationale contre le racisme : en 8 épisodes, c’est quand même le deuxième black qu’elle supprime.
La foire aux personnages
Cette saison, les scénaristes ont mis les bouchées doubles afin de redonner un second souffle à leur série. Et quoi de mieux que de nouveaux personnages pour parvenir à redynamiser des intrigues qui ont parfois tendance à s’embourber ? Après avoir intégré le groupe de prisonniers au début de la saison (ils sont pratiquement tous morts, et il ne reste que l’autre obsédé), après avoir fait découvrir Michonne, le Gouverneur et les habitants de Woodbury, place cette semaine à un nouveau groupe de survivants.
Y'en a au moins un qu'à l'air content
Ces derniers arrivent comme un cheveu sur la soupe et débarquent à la prison. À noter que parmi ces cinq nouveaux survivants, deux sont des blacks (ouf la série est sauvée et remplie son quota). Carl s’occupe de les faire rentrer dans leur bâtiment mais préfère les enfermer dans une pièce par mesure de sécurité (il est pas con le petit). Ce détour par la prison permet d'ailleurs au jeune garçon de se révéler toujours un peu plus, en prouvant que lui aussi a l’âme d’un chef. Personnellement, je ne suis vraiment pas déçu par l’évolution de ce personnage.
Pour le reste, je n’ai rien contre ce nouveau groupe de survivants. Je trouve même cela intéressant le fait d’inclure de nouveaux personnages dans l’aventure. C’est souvent l’occasion de mettre en place de nouvelles intrigues et de nouveaux rebondissements… Le problème, c’est que The Walking Dead a le don pour ne pas développer correctement ses personnages. En réalité, j’ai encore à l’esprit le groupe des prisonniers qui au final n’a pas servit à grand-chose, puisqu’il a été disséminé en quelques épisodes. J’espère donc que les scénaristes ne vont pas nous refaire le même coup et que ces personnages vont véritablement servir à quelque chose. C’est cool de rajouter de nouvelles têtes, mais c’est encore mieux quand elles apportent un truc supplémentaire à la série. Il ne faut pas qu’elles soient là justes pour éviter la lassitude. J’attends donc de voir comment tout cela va évoluer dans la suite de cette saison…
Et la suite ?
Malgré toutes mes petites critiques, notamment sur le côté un peu trop too much de la bataille entre les deux clans, Made
to Suffer est tout de même un bon épisode de mi-saison. Il remplit correctement le rôle qui est le sien : non seulement, il résout quelques intrigues (celle de la fille du Gouverneur et la rencontre entre les deux camps), mais en plus, il met en place de nouveaux horizons (les nouveaux personnages et le caractère obsédé du prisonnier). De quoi donner envie au public de revenir pour les 8 derniers épisodes.
Le cliffhanger, assez mystérieux et très mal amené selon moi, apporte également bon nombre de questions, qui je l’espère trouveront leurs réponses en février.
Pour finir cette dernière critique de l’année 2012, je vais me permettre d’énumérer ce qui, à mon avis, nous attend dans la deuxième moitié de cette saison :
- L’affrontement entre Michonne et Andrea devrait très probablement se poursuivre.
- Axel le prisonnier en manque risque de faire des ravages.
- Le jeune Carl va sans doute continuer son ascension au sein du groupe de survivants.
- Le gouverneur aura probablement comme vocation de se venger de Michonne et de Rick. Ce qui promet de grands moments.
Il faudra attendre février pour connaitre le destin de Merle...
Néanmoins, LA grande question qui risque d’obséder les fans de la série jusqu’au 10 février 2013, c’est celle concernant le destin de Daryl et Merle. Que va-t-il advenir du jeune homme ? Les deux frères vont-ils devoir s’entretuer ? Et sinon, de quelle manière vont-ils se sortir de la situation périlleuse dans laquelle ils se trouvent ? Espérons seulement que la fin du monde ne nous empêchera pas de découvrir la suite…
The Walking Dead achève cette semaine la première partie de cette troisième saison époustouflante. La série n’est pas exemptes de défauts mais la grande force des scénaristes et des créateurs est d’avoir compris ce que le grand-public recherche : des morts, des rebondissements, des conflits et de l’action. Et tant pis si cela n’a pas toujours de sens et de logique. En créant des histoires d’amour et des histoires d’amitiés, en incluant quelques touches de trahison et de monstruosité, The Walking Dead est parvenu à toucher un plus large public. Et ce n’est pas ce huitième épisode, quelque peu féministe, qui me fera dire le contraire… Alors certes la qualité n’est pas toujours là, mais le public répond toujours présent, et pour les programmateurs, c’est bien là l’essentiel.
J’ai aimé :
- La mise en avant de la gent féminine, qui apporte une nouvelle dimension à cet épisode.
- L’arrivée de nouveaux personnages.
- Les promesses pour les épisodes à venir
- L’évolution de Carl, même s'il reste encore trop en retrait.
- La scène de l'affrontemment Andrea-Michonne, pleine de tension.
Je n’ai pas aimé :
- La scène de la bataille, trop too much à mon goût.
- Le cliffhanger, trop mal amené dans le scénario.
- Le fait d’attendre février pour connaître la suite…
Ma note : 14/20
Même si la scène de la bataille est beaucoup trop excessive, cet épisode de mi-saison puise surtout sa véritable force dans les conflits inter-personnages (Michonne-Gouverneur, Michonne-Andrea, Daryl-Merle, Carol-Axel). Dans l’ensemble, Made to Suffer tient vraiment la route et s’impose même comme l’un des meilleurs épisodes de cette saison.