Critique : Torchwood 4.03

Le 30 juillet 2011 à 10:59  |  ~ 6 minutes de lecture
Torchwood atterrit sur le sol Américain et parvient à s'adapter plutôt bien tandis que le "miracle" ne cesse de prendre de l'ampleur. Au programme, la reconstitution d'une équipe, un miracle qui vire au désastre et le vrai visage d'Oswald Danes
Par sephja

Critique : Torchwood 4.03

~ 6 minutes de lecture
Torchwood atterrit sur le sol Américain et parvient à s'adapter plutôt bien tandis que le "miracle" ne cesse de prendre de l'ampleur. Au programme, la reconstitution d'une équipe, un miracle qui vire au désastre et le vrai visage d'Oswald Danes
Par sephja

Pitch Miracle Day partie 3 

Torchwood est arrivé sur le sol Américain et Rex Matheson va se rendre au domicile de son supérieur à la CIA, l'agent Friedkin, pour essayer d'apprendre les noms de ceux qui veulent sa mort. Il récupère un portable en liaison avec les responsables, mais découvre rapidement que les auteurs du Miracle Day n'ont pas du tout l'intention de révéler leur identité. Seul à profiter du chaos ambiant, une entreprise spécialisée dans les drogues, Metanec, devient le centre de leur investigation 

 

 

L'épisode de tous les dangers 

Maintenant que le concept du "Miracle" est parfaitement clair et que les personnages ont été introduits, Torchwood a perdu l'effet de surprise et doit commencer à développer les conséquences du miracle. Passage compliqué pour la série, Torchwood va plutôt bien s'en sortir en se posant la question la plus simple, celui du mobile, apportant un regard nouveau sur les évènements des épisodes précédents. Car loin de marquer une pause, les auteurs essayent avant tout de recréer une dynamique de groupe entre Jack, Rex, Gwen et Esther. 

Si les deux membres féminins du groupe parviennent vite à s'entendre, le Capitaine Harkness et Matheson vont se disputer la position dominante avant de servir de guide dans le nouveau monde, celui du "Miracle Day". Pari osé et plutôt ambitieux, Torchwood tente de saisir le quotidien d'un monde où la mort a totalement disparu et avec lui l'espoir d'un quelconque bonheur et de l'espoir d'un paradis à venir. La peur de la douleur devient alors une angoisse bien plus forte que celle de la mort, entraînant une recrudescence d'achat d'antalgique. 

Toujours centré sur ces personnages, Torchwood propose une vraie avancée en donnant une vision assez claire des motivations de chacun des ses personnages secondaires. Même Oswald Danes va laisser tomber le masquer et révéler la vraie nature de ce faux prophète, l'incarnation d'un miracle nauséabond aux objectifs particulièrement matérialiste. La menace qui pèse sur l'humanité prend alors une plus grande dimension, tandis que l'arrivée des "soulless" augmente la tension d'un monde qui perd lentement espoir. 

Pari réussi pour Torchwood qui confirme la solidité de son intrigue, et commence à laisser entrevoir les terribles motivations de ce "Miracle Day". En essayant de garder une certaine note réaliste, la série parvient à se donner une dimension supplémentaire en prenant appui sur une idée de départ réussi pour créer toute une dynamique parfaitement cohérente. Conscient que l'effet de surprise s'est évaporé, les auteurs tentent de retrouver un second souffle en recréant une nouvelle équipe à partir de personnages qui s'avèrent mois originaux qu'il n'y paraît.

 

 

De la droite de l'Atlantique à la gauche 

Série Galloise à l'origine, Torchwood foule pour la première fois le sol américain, obligeant les auteurs à proposer une histoire à la structure bien différente de celle de "Children of Earth". Si le personnage de Gwen incarne une volonté marquée de ne pas nier ses origines, faute est de constater que les scénaristes sont obligés de se plier à un rythme plus rapide et un style de narration très américain. L'introduction peu subtil de scènes de nu montre que, malgré sa volonté de s'inscrire dans la continuité, Torchwood a fermement l'intention de remplir le cahier des charges de la chaîne Starz. 

Toujours dans le compromis, le show essaie de lier son passé et sa nouvelle situation, donnant l'impression étrange de retrouver dans les personnages de Rex et Esther le souvenir d'Owen et Tosh. Espérons que les auteurs éviteront les dangers d'une simple américanisation du concept de départ, les similitudes entraînant l'impression assez désagréable de petites facilités que s'accordent les scénaristes. Pris au piège d'une certaine fascination pour les séries américaines feuilletonnantes, l'équipe créative de Torchwood peine à trouver le ton juste, encore à la recherche du bon équilibre entre ses racines et son devenir.

Entre une structure dynamique très américaine et les origines européennes du show, le mélange n'a pas encore trouvé son homogénéité et souffre d'une crise identitaire inévitable. Heureusement, le refus de toute considération religieuse ainsi que certains choix moraux prouvent que Torchwood a réussi à conserver sa part la plus sombre.

 

Des enjeux particulièrement forts

Si les commanditaires du "Miracle Day" restent totalement invisibles, leurs serviteurs les plus zélés s'escriment dans l'ombre à s'assurer de la réussite du plan, aidé en cela par Jilly Kitzinger, personnage fascinant portée par une Lauren Ambrose délicieusement maléfique. Incarnation parfaite du diable en talons aiguilles, la jeune employée de Metanec devient la matérialisation de la tentation du mal et d'une humanité totalement dépendante du lobby pharmaceutique. Les éléments se mettent en place pour une catastrophe plus grave, le miracle n'étant qu'une première étape dans un plan bien plus complexe.

Les enjeux montent et le scénario fait preuve d'une vrai solidité en passant le test d'un premier épisode sur le sol américain. Maintenant que Oswald a présenté son vrai visage, l'inversion atteint son paroxysme en transformant les monstres en héros, les seuls à pouvoir fournir un espoir de bonheur par le biais de paradis artificiel. L'humanité plonge, et les masques des soulless incarnent ce désespoir, celui d'un monde sans rédemption, condamné à une éternité de souffrance.

 

J'aime :

  •  un récit dynamique et plutôt malin 
  •  des personnages secondaires de plus en plus fascinant 
  •  une idée de départ très bien exploitée 
  •  Lauren Ambrose et Bill Pullman vraiment inquiétants 

 

Je n'aime pas : 

  •  une équipe de Torchwood qui rappelle trop l'équipe originale 
  •  un problème d'identité manifeste 
  •  un léger trou d'air en milieu d'épisode 

 

Note : 14 / 20 

Torchwood réussit plutôt bien son passage aux Etats-Unis, tandis que le Miracle Day confirme l'étendue de son potentiel. Un épisode de recentrage efficace, porté par un casting sympathique, mais qui hésite encore entre son nouveau statut de série américaine et la conservation de son identité originel. Pas du grand Torchwood, mais du bon.  

L'auteur

Commentaires

Avatar Anonyme
Anonyme
Bon sang ce que tu écris bien...

Avatar sephja
sephja
...toi aussi.

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