Critique : Touch 1.12

Le 17 juillet 2012 à 20:29  |  ~ 9 minutes de lecture
Un season final réussi et intense qui place Martin Bohm devant la nécessité de se mettre hors-la-loi pour espérer sauver son fils.
Par sephja

Critique : Touch 1.12

~ 9 minutes de lecture
Un season final réussi et intense qui place Martin Bohm devant la nécessité de se mettre hors-la-loi pour espérer sauver son fils.
Par sephja

Fin de cycle et renouveau 

 

Martin Bohm a perdu la garde de son fils et apprend que celui-ci va être transféré dans un nouvel établissement où Aster Corps pourra poursuivre sur lui les expériences de Teller. Il décide de prendre tout l'argent qui lui reste de disponible et va voir Arnie Klepper pour récupérer une arme afin de kidnapper Jake aux services sociaux. Pendant ce temps, Randall Meade cherche encore sa voie, achevant l'église qu'il avait commencé à rénover, guettant un signe qui n'arrive toujours pas.

 

Résumé de la critique

 

Un épisode réussi que l'on peut détailler ainsi :

  •  une intrigue qui reprend les personnages marquants de la saison
  •  Martin Bohm qui prend enfin son destin en main
  •  un final qui marque un nouveau départ
  •  un bilan de la saison un


L'heure du choix

 

Pour son season final, Tim Kring concentre son intrigue sur Martin Bohm qui va tout mettre en oeuvre pour arracher son fils des mains d'Aster Corp. Un épisode ambitieux, suivant son héros dans une entreprise assez désespérée, offrant à Kiefer Sutherland un rôle en or qui permet au comédien de nous offrir une performance impeccable en apportant une réelle intensité, montrant le trouble qui saisit son personnage, entre conviction et hésitation. Sans aucun temps mort, les scénaristes offrent un récit en flux tendu où rien ne vient entraver la progression du scénario, donnant un ensemble fluide, dynamique et, sans nul doute, le meilleur épisode de la saison.

Pour éviter que le récit ne s'essouffle, les créateurs de Touch vont utiliser ponctuellement tous les personnages entrevus durant la saison, donnant un épisode somme convaincant et particulièrement soigné. L'occasion de retrouver Titus Welliver et Jude Ciccolella, mais aussi le chevalier invisible qui vont tous participer à leur niveau à cette tentative de fuite désespérée de Martin Bohm, essayant de créer l'illusion d'un schéma global justifiant la progression de toute la saison. Comme toujours, les ficelles sont grosses, mais le rythme trépidant du scénario permet de masquer le côté un peu forcé de certains rebondissements.

Evidemment, Clea Hopkins joue le rôle décisif attendu, donnant l'élan premier qui permet d'enclencher la course poursuite, offrant une sortie en beauté pour le show de Tim Kring. Au centre de l'épisode, le père de Jake enfile totalement le costume de héros, prenant en main son existence contre cette compagnie encore trop mystérieuse, point faible visible que la saison deux devra s'efforcer de résoudre. Assez réjouissant, ce season finale parvient par instant de laisser l'illusion d'un tout cohérent, unifiant de manière assez artificielle une saison inégale certes, mais somme toute assez agréable.

 

Le temps de l'action

 

Après avoir incarné un héros aussi charismatique et politiquement incorrect que Jack Bauer, Kiefer Sutherland a cherché avec cette nouvelle série à revenir vers un personnage plus positif et fédérateur. Pourtant, ces deux êtres se ressemblent sur certains points, héros doté d'une mission cherchant à protéger leur famille, même si Bohm rejette le choix de la violence, prenant un pistolet sans les balles, symbole parfait de sa détermination. Le choix artistique est en tout cas assez intéressant, laissant apparaître la volonté du comédien de briser son image sans perdre pour autant une certaine cohérence, les héros joués par Kiefer Sutherland partageant des valeurs communes comme la nécessité de savoir franchir la ligne et de prendre leur destin en main.

Il est amusant de faire le parallèle entre 24 et Touch, deux séries dont les héros ont perdu leur épouse, partageant à ce sujet un fort sentiment de culpabilité. Mais si Bauer s'est jeté à corps perdu dans son travail pour oublier, Martin Bohm a concentré toute sa vie sur son fils, donnant toute sa force à une scène finale vraiment remarquable. Sa mission consiste donc à assurer le bien-être de celui-ci, contre le système si nécessaire, créant une jolie passerelle entre les deux qui apparaissent alors comme deux êtres que la destinée et un système globalement sourd poussent à devenir des hors-la-loi.

Avec cet épisode, le héros de Touch parvient enfin à s'imposer et la mythologie de la série prend forme autour de lui, même si Aster Corps reste encore un simple nom et manque d'une vraie incarnation. Conclusion ambitieuse d'une saison inégale, cet épisode permet de mieux cerner les motivations derrière le choix de Kiefer Sutherland, construisant sa carrière autour de personnages contraint de faire des choix extrêmes contre leur propre nature. A la recherche d'un nouveau départ, la série nous offre une conclusion attendue et plaisante, avec un héros qui prend son destin en main, repartant de New-York à Los Angeles (difficile de ne pas y voir un clin d'oeil).

 

 

 

Repartir à zéro... ou presque

 

Après avoir montré de nombreuses faiblesses, Touch parvient malgré tout à conclure cette première saison avec succès, offrant un final qui appuie avec justesse sur l'idée d'un nouveau départ. Si les premiers épisodes se concentrait sur les capacités de Jake et la difficulté pour son père d'établir le contact avec lui, les auteurs se seront vite heurtés aux failles de ce concept défaillant, cédant à plusieurs reprises au mélodrame facile. Mis à mal à cause d'une architecture inutilement complexe, le show de Tim Kring trouve dans ce final toute sa force en revenant à une simplicité qui lui réussit parfaitement.

Avec cet épisode, le show achève sa mise en place avec pas mal de réussite, montrant qu'elle est capable de produire des épisodes mythologiques plutôt intenses et trépidants. Plus simple et moins alambiquée, la série mise visiblement beaucoup sur l'ajout de Maria Bello pour incarner la touche de mystère indispensable à cette série, même si l'intrigue autour d'Amelia reste assez peu convaincante. Construite sur une idée un peu trop abstraite, Touch trouve son intérêt par le biais d'une nouvelle forme certes moins ambitieuse que le pilot, mais plus solide en revenant à des concepts simples.

En conclusion, un season final prenant qui parvient à offrir un très bon divertissement, récit rapide et efficace autour d'une chasse à l'homme dotée d'une  intensité indéniable. Le voyage de Martin Bohm apparait par certains aspects comme un aveu d'échec face à un travail préparatoire sur la mythologie insuffisant, mais aussi comme un nouveau départ en affirmant une nouvelle identité plutôt séduisante. Mouvementé, poignant et assez malin, les auteurs nous offrent sûrement leur meilleur épisode grâce à un Kiefer Sutherland impeccable tout du long.

 

L'amour ne peut s'exprimer que par le contact

 

Crée par Tim Kring, Touch est une série mélodramatique reposant sur le concept simple où un père doit s'efforcer de remplir une mission en suivant les indices laissés par son fils sous la forme d'un nombre ou d'une forme. En effet, le jeune Jake est doté de la capacité de voir les connexions entre les êtres, les évènements, la logique derrière les relations entre cause et effet, forçant son père à intervenir pour maintenir cette mécanique en place. Un pitch original qui cache en fait une série mélodramatique assez classique tournant autour du principe du bon samaritain, Martin essayant avant tout d'établir le contact avec son fils.

En effet, Jake est un autiste qui communique par le biais de son propre système et ne s'exprime pas avec les moyens classiques, rejetant l'affection de son père en refusant tout contact ou en restant hermétique à ses attentions. Un handicap qui va gêner les scénaristes durant une bonne moitié de saison, l'absence d'échange entre Martin et son fils entraînant de nombreuses lourdeurs dans les dialogues. Un défaut corrigé en fin de saison, les auteurs comprenant l'importance de montrer que Jake comprend son père, permettant au jeune David Mazouz d'apporter un peu de nuance dans son interprétation.

Pourtant, le plus gros problème de cette saison aura été la mort d'Arthur Teller, le comédien Danny Glover disparaissant précipitamment du casting pour laisser un grand vide après lui. Bloquée dans sa mythologie, la série aura eu du mal à retrouver un certain équilibre, causant quelques épisodes maladroits et décevants obligeant Kiefer Sutherland à porter l'intégralité du show sur ses épaules. Un déséquilibre inquiétant qui semblait condamner Touch à une fin de saison délicate, contraignant les scénaristes à proposer un final qui puisse convaincre de la capacité des auteurs à prendre un nouveau départ.

Un challenge difficile que Tim Kring et Rob Fresco parviennent à relever en grande partie, offrant un épisode plutôt intense à la gloire des gestes désintéressés et de la solidarité. Une preuve que, dans un monde devenu virtuel, si l'amitié peut naître par le biais des réseaux sociaux, l'amour reste un sentiment réservé au réel qui ne peut s'exprimer pleinement que par le biais du contact.

 

J'aime :

  •  une intrigue dense et prenante 
  •  Kiefer Sutherland impeccable 
  •  la volonté des auteurs de produire un épisode somme 
  •  la scène finale réussie 

 

Je n'aime pas :

  •  la storyline de Lucy purement descriptive

 

Note : 14 / 20

 

Un season finale réussi qui prouve que la série gagne à proposer des intrigues simples, offrant à Martin Bohm une course poursuite convaincante pour sauver son fils. Un final assez intense, comme une porte ouverte pour une saison deux plutôt prometteuse, les auteurs se débarrassant au passage des nombreuses mauvaises inspirations de ce premier acte.

L'auteur

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