Un parasite dévoré par un criquet
La vacuité de l'épisode est effarante : là où le season 4 finale avait offert une ouverture d'intrigues qui ne volent pas bien haut, ce season 5 finale se contente de ne rien nous offrir. Rappelons que Mary-Louise Parker a, à ce jour, clamé que la sixième saison de Weeds serait pour elle la dernière (et a fortiori, la dernière de la série, je pense) et il apparait clairement que les scénaristes commencent à se lasser. Au final, les salauds de la saison ne sont pas là où il faut les trouver, peut-être n'y en a-t-il tout simplement pas. Pourtant, les scénaristes y étaient allés avec leurs gros sabots en mettant en scène un Esteban refusant de devoir côtoyer une femme qui sent l'homme, montrant ainsi son machisme à n'en plus douter. Mais c'est un tout autre portrait que Weeds nous dresse, beaucoup plus faible, comme en témoigne son refus à voir sa fille Adelita, junkie. De sa très rapide apparition (dont on se contentera, toutefois), Weeds a quand même pointé un sujet intéressant : la pression des grandes écoles sur les étudiantes. Elle est telle qu'elle finit par avoir des attaques à son âge et une envie de se foutre en l'air elle-même alors qu'elle prépare soigneusement une carrière dont elle n'aura plus l'énergie d'assumer certainement.
Mais privés d'études, Silas et Shane ne s'en sortent guère mieux : le premier endosse les responsabilités de la famille (dont la sécurité n'est plus assurée) et subvient à ses besoins d'un projet à un autre tandis que le second vire dans l'alcoolisme et la psychopathie. A la seule nouveauté que Shane boit - une idée tout simplement absurde -, la série revient aux sources. Le nouveau Shane ne plaisant pas, les scénaristes sont revenus à ce qui plaisait chez lui au départ : son côté psychopathe... Mais les années ont passé et l'acteur est de moins en moins convaincant, comme si son expérience d'acteur régressait à défaut de s'améliorer. Toujours est-il qu'il se débarrasse d'une des personnages les plus insupportables, Pilar, son agresseur en l'occurrence. Ce cliffhanger, aussi surprenant soit-il (je m'attendais à un cliffhanger, non pas à la soudaineté de celui-ci) n'envisage rien pour l'avenir de la série et en ce sens, Weeds se mouille peu.
Formation des deux équipes
Parallèlement, Celia déçoit et ce n'est plus étonnant. La vérité est que les rôles ont été complètement inversés : le dealer de drogues est Celia dorénavant, tandis que la femme qui met des bâtons dans les roues de son mari est Nancy. Cette histoire est assez peu crédible et l'on assiste à des scènes, ni drôles, ni intéressantes, entre Celia et Doug, les deux meilleurs ennemis. L'une boit je-ne-sais-quoi tandis que l'autre a trouvé comme running gag et seul sujet de conversation, ses organes génitaux. Le problème de Celia, c'est qu'on l'a dessoudée de sa famille jusqu'au bout, chacun faisant sa route désormais, évitant ainsi de faire des intrigues à long terme. L'an dernier, le cliffhanger se portait sur sa prise en otage mais ce problème a été réglé en trois épisodes. Ici, elle a une occasion de renouer des liens à ses persécuteurs, auxquels s'ajoutent Sanjay et Ignacio. Soit. La situation est d'une drôlerie bouffonne, rien de plus. Et si Celia se prépare à diriger son équipe de bras cassés, Andy, lui, se prépare à fonder une famille. Une idée précipitée, à l'instar de toutes ses idées. On en retiendra peu dans cet épisode.
J'ai aimé :
- la scène de mort de Pilar, en soi, mais pas en tant que cliffhanger
Je n'ai pas aimé :
- l'inutilité assumée de l'épisode
- Celia qui brasse de l'air tout au long de l'épisode
- le pétard mouillé que Esteban représenta
- une forte probabilité à ce que l'on revoit Esteban dans la sixième saison
- l'alcoolisme de Shane qui vient de nulle part et sa psychopathie qui revient de nulle part
Note : 9/20
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