Après un début de saison slalomant entre épisodes encourageants et inquiétants, le cinquième épisode replaçait la série sur la bonne piste grâce à un humour particulièrement présent et des intrigues qui allaient peut-être avancer par la suite. Malheureusement, les espérances placées dans ce sixième épisode n'ont été que partiellement exaucées.
Un humour comme au bon vieux temps ?
Depuis le début de la saison, Weeds nous avait déjà offert plusieurs bonnes scènes comiques comme elle savait le faire dans ses premières saisons. Mais celles-ci n'impliquaient à chaque fois qu'un petit nombre de personnages principaux, ces derniers ayant souvent leur propre intrigue de leur côté. Ce problème n'a pas totalement disparu, mais ce sixième épisode a au moins le mérite de rassembler certains personnages pour quelques scènes voire même certaines intrigues.
C'est le cas par exemple de Doug et d'Andy, qui ne disposent certes pas d'une intrigue particulièrement loufoque, mais forment un duo qui fonctionne vraiment très bien. Et ça faisait longtemps. Longtemps que deux personnages de la série n'avaient pas eu une sorte de dépression mélancolique ensemble autour d'une bonne bouteille de whisky, et longtemps que j'attendais le retour du duo Doug/Andy. Même si cela ne concerne plus le domaine de la drogue, de plus en plus en arrière-plan cette saison.
A vrai dire, il n'y a guère que dans la bouche de Nancy et Silas que l'on peut entendre le mot «weed», et c'est à chaque fois pour faire avancer l'intrigue générale de la saison et non utilisé en ressort comique. Comme depuis maintenant un ou deux épisodes, le parcours de Nancy reste finalement peu drôle. Mais celui de Silas est en revanche assez amusant : en cherchant à cambrioler une maison pour récupérer son stock de weed, il se retrouve à devoir se faire passer pour un stripteaseur. Il est tout seul dans cette galère, mais ces situations décalées font parti du genre de la maison. Malheureusement, si l'effet de surprise et la discussion qui suit (avec sa mère) sont drôles, le striptease en lui-même est complètement éclipsé alors qu'il aurait pu être hilarant.
Le reste des éléments comiques de l'épisode est apporté principalement par le gamin du mec de l'entreprise que tente de convaincre Nancy, et surtout Shane, qui s'amuse comme un petit fou à travers une vidéo comme d'habitude très particulière. On se souvient d'ailleurs de son excellente fausse vidéo de prise d'otage dans une saison précédente. Celle de ce sixième épisode n'est pas du même niveau, mais voir Stevie et l'autre gamin manifester l'un contre l'autre était tout de même assez jouissif. Ce même gamin, génialement insupportable tout au long de l'épisode, forme également un duo assez fun avec Andy, preuve qu'un nouvel élément comique peut fonctionner avec chacun des personnages principaux de la série sans que cela gène particulièrement.
Un arc narratif encore mal maîtrisé
Si niveau comédie, la série n'est pour l'instant pas trop en dessous par rapport aux saisons précédentes, le constat n'est pas le même en ce qui concerne la maîtrise narrative de la saison et l'intérêt des intrigues. Alors certes, ces deux derniers épisodes font preuve de quelques scènes comiques particulièrement inspirées et les personnages, dont Doug, reprennent du poil de la bête. Mais la série souffre toujours autant sur le rythme de ses avancées scénaristiques, la faute à des intrigues lancées en freestyle qui changent quasiment à chaque épisode.
Ainsi, l'intrigue de Shane est jusqu'ici complètement inutile et sans lien avec le reste de la série. Il y a bien un lien, mais il est hypothétique et ne servira sans doute qu'à lancer les derniers épisodes de la saison. De plus, mis à part le monologue de l'inspecteur dans l'épisode précédent, on ne rit presque pas alors qu'il n'y a qu'à voir la saison précédente pour constater qu'il y avait matière. Difficile également de voir où celle d'Andy va nous mener, notamment à cause du manque d'interaction avec Nancy qui pourrait pourtant être intéressant, mais qui tombe à plat ici (Nancy a au moins le mérite d'être drôle).
La construction de l'épisode est également la même à chaque fois, et si elle est efficace, elle en devient dans le même temps un peu fatiguante. Pendant toute la durée de l'épisode, chaque personnage est occupé à faire quelque chose : Nancy discute avec diverses personnes, puis le fil rouge de la saison réapparaît à chaque fin d'épisode par l'intermédiaire de Nancy. Et cela fonctionne comme ça à chaque fois. Alors oui, c'est un peu le principe du cliff, mais un peu plus de culot dans le rythme des épisodes aurait été parfois bienvenu. C'est d'ailleurs d'autant plus le cas dans cet épisode où le cliff de fin n'est pas tellement excitant, même s'il permet de rassembler Nancy et Silas. En outre, il n'est pas tellement logique avec la psychologie de Nancy, puisque qu'elle vient de rejoindre l'équivalent de ce qu'elle combattait dans le premier épisode de cette saison.
Mais bon, après tout, Weeds est une série principalement fun, et il est possible de s'habituer à ce genre de structure narrative en appréciant l'épisode pour ce qu'il est. Mais pour cela il faut qu'il soit drôle, et ce n'était pas le cas de tous les épisodes de cette huitième saison. Heureusement, ce pari est en majeure partie réussi pour cet épisode, même s'il aurait pu être meilleur sans trop de difficultés.
J'ai aimé :
- Le duo Andy/Doug qui fonctionne à l'ancienne
- La vidéo de Shane et le gamin en général
- L'intrigue assez fun de Silas
Je n'ai pas aimé :
- Son exploitation trop limitée par rapport à son potentiel
- L'intrigue de Shane
- L'intrigue de Nancy un peu faiblarde
- Toujours la même structure au niveau des avancées scénaristiques
Ma note : 12/20, même si le 13 n'était pas très loin.