L'épisode précédent présentait un tournant dans cette huitième saison, en préférant une légère avancée des personnages au détriment de l'humour. Malheureusement, cet épisode confirme ce changement de parti pris narratif. Il est même encore plus prononcé.
Un aspect dramatique renforcé
Dans cet épisode, Silas et sa mère partent en Caroline du Nord pour une possibilité d'un nouveau trafic de weed. Même s'il est peu dangereux pour leur couverture, il est quand même illégal, contrairement à leur boulot actuel dans l'entreprise pharmaceutique. Et cela vient contrecarrer le désir de rédemption de Nancy que l'on a pu voir transparaître depuis le début de la saison. Mais pour une fois, ce désir s'oppose à l'autre aspect de sa personnalité que Nancy aimerait bien changer : la relation qu'elle entretient avec ses enfants. Car contrairement à elle, Silas a de plus en plus d'ambition et veut réellement se faire un nom dans le milieu de la drogue. Une renommée qu'il ne veut devoir qu'à lui-même, et non pas à sa mère, comme c'est le cas depuis le début de la série.
C'était une bonne idée de la part des scénaristes de réunir une fois de plus ces deux personnages, notamment ici, pour mettre en relation deux des thématiques de cette huitième saison. D'ailleurs, l'exploration des relations filiales trouve un écho dans la situation du père entrepreneur du business de tabac/weed (pas mal comme idée, au passage...) qui, rongé par l'ambition et la volonté de vouloir tout diriger, a fini par ne plus avoir de contact avec son fils. Bien entendu, cela fait écho à la situation de Nancy qui ne souhaite pas reproduire la même chose avec ses enfants et en particulier Silas.
Pendant ce temps, le personnage du rabbin prend une place de plus en plus importante dans la dynamique de la famille Botwin, aussi bien dans sa relation amoureuse avec Nancy qu'avec Andy. Ce dernier sort d'ailleurs de sa difficile rupture avec Jill, maintenant qu'il sait qu'elle n'était pas enceinte. Mais la rencontre entre le rabbin et Andy permet justement de rattacher celui-ci à Nancy. Si cette ambiguïté existe depuis déjà un bon bout de temps, il faut bien avouer qu'elle a pour l'instant été assez mal amenée cette saison. Evoquée dans le premier épisode, puis globalement laissée de côté pour développer la relation d'Andy avec Jill, le retour de cette ambiguïté dans cet épisode laisse un peu perplexe. Mais ce n'est pas dit pour autant que son exploitation ne sera pas mieux traitée maintenant que la fin de la série approche à grands pas. D'ailleurs le cliff de fin, même s'il n'y est pas directement relié, pourrait donner des choses intéressantes à ce niveau-là dans le prochain épisode.
Mais un rythme assez ennuyeux et peu d'humour
Au niveau dramatique, ce neuvième épisode est pour tout dire assez réussi. C'est toujours un peu flou au niveau des enjeux, mais on peut voir que certains thèmes ont été exploités de manière cohérente jusqu'ici. Cependant, ce n'est pas vraiment ce que je recherche le plus dans Weeds. Et au niveau comique, on peut voir que cet épisode est déjà beaucoup plus problématique.
En effet, mise à part la séance de mini-thérapie très amusante entre le rabbin, Andy et un de ses élèves autour d'un bon repas, et à la limite Doug qui se retrouve à gérer des SDF, cet épisode regorge très peu de passages qui font rire. Et quand Weeds ne fait pas rire, elle se révèle plutôt ennuyeuse. Il est certes de bon goût de la part des scénaristes de vouloir développer les relations entre les personnages et insuffler du drame dans le ton généralement décalé de la série. Mais il aurait été plus judicieux de gérer l'équilibre entre drame et comédie d'une meilleure façon. Car si la suite de la saison continue à slalomer entre épisodes drôles mais qui font du surplace, et épisodes qui font avancer les intrigues mais qui sont peu divertissants, ça va finir par me fatiguer.
En plus de la structure épisodique peu inspirée, les intrigues sont inégales selon les personnages et certaines déçoivent réellement. C'est le cas par exemple de celle de Shane qui malgré un léger mieux par rapport aux derniers épisodes reste inintéressante. Le moment où il se fait piquer une voiture qu'il avait emprunté à son boulot est assez amusant et contient un certain potentiel à la fois comique et dramatique. Mais c'était déjà le cas du cliff de l'épisode précédent, et pourtant son exploitation a encore été peu concluante. Je commence à vraiment perdre foi en ce personnage, qui pourtant était un des meilleurs il y a quelques saisons. Et c'est bien dommage.
J'ai aimé :
- La séquence bouffe entre Andy, le gamin et le rabbin
- La galère de Doug avec les SDF
- La relation Nancy/Silas
Je n'ai pas aimé :
- Très peu de passages vraiment drôles
- Une intrigue qui avance certes mais qui n'est pas fabuleuse pour une saison de conclusion
- Le potentiel de Shane gâché malgré un léger mieux par rapport aux épisodes précédents
Ma note : 11/20. La progression dramatique est plus intéressante, mais la série a perdu son humour décalé.