Critique : White Collar 4.02

Le 29 juillet 2012 à 18:31  |  ~ 8 minutes de lecture
Après un season premiere en demi-teinte, White Collar poursuit avec un épisode faible et inquiétant pour la suite de la saison.
Par sephja

Critique : White Collar 4.02

~ 8 minutes de lecture
Après un season premiere en demi-teinte, White Collar poursuit avec un épisode faible et inquiétant pour la suite de la saison.
Par sephja

Retour en grâce... ou pas. 

 

L'agent Collins détient Neal à l'intérieur du palais d'Henry Dobbs, l'homme se montrant plus que zélé dans sa collaboration avec le département de la justice américain. De leur côté, Peter et Mozzie tente de mettre au point l'évasion de Caffrey, profitant de son transfert à l'aéroport pour le faire échapper. Seulement, Caffrey a pris une balle dans la jambe et va fortement handicaper leur plan d'évasion.

 

Résumé de la critique

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :

  •  une histoire assez bancale et peu crédible
  •  un problème flagrant de motivation
  •  un début de saison inquiétant
  •  une déception difficile à masquer 

 

 

Une seconde partie à l'image de la première 

 

Après un retour assez moyen, White Collar nous avait laissé avec la certitude que la seconde partie allait résoudre la situation de Neal et poser des bases claires pour la saison deux. Malheureusement, si la première affirmation est correcte, la seconde va se heurter à une conclusion qui semble prendre le maximum de précaution pour laisser le spectateur dans la confusion la plus totale. Loin de la ligne claire de la saison précédente, White Collar donne la sensation d'un show qui part dans toutes les directions, à la recherche d'une inspiration qui peine à venir. 

Malgré tout, le péril qu'encourt Caffrey est suffisamment grand pour assurer le divertissement minimum, avec un duo Willie Garson - Tim DeKay vraiment convaincant, les comédiens comblant les nombreuses lacunes d'une intrigue hésitante et passable. La mise en place décevante de l'univers la semaine dernière ruine la crédibilité de certains rebondissements et le numéro de serveur de Burke n'est pas suffisant pour fournir le divertissement espéré. La résolution est très tirée par les cheveux, surtout que Mekhi Phifer est loin d'être convaincant dans son rôle d'antagoniste où il se révèle assez monolithique et pathétique. 

Pas très inspiré et clairement mal à l'aise, les scénaristes cherchent coûte que coûte à ramener Neal à New-York pour revenir à la routine et retrouver une plus grande maîtrise du récit. La fin de l'escapade de Neal est surtout intéressante du point de vue des scénaristes, laissant le sentiment peu glorieux d'un rétropédalage d'une équipe créative un peu déboussolée. Toujours poussif et un peu nébuleux, cet épisode de White Collar nous laisse sur un sentiment mitigé, celui d'une série qui ne parvient pas à se relancer, prise au piège d'un final de saison trois trop ambitieux et pas assez réfléchi. 

 

Un retour ne se fait pas sans raisons 

 

Si cet épisode marque logiquement la fin de la cavale pour Neal, le défi qui s'offrait aux scénaristes consistait à donner du sens à son retour à New-York pour éviter la sensation d'une fuite qui n'aurait servi à rien. Pour Burke, les auteurs relèvent ce challenge avec talent par une allusion judicieuse à Kramer, Peter se sentant responsable pour avoir mis son ancien mentor dans les pattes de Neal. Sa nostalgie un peu égoïste de l'épisode précédent laisse alors place à une volonté sincère de réparer son erreur, donnant enfin du sens à son choix de vouloir retrouver la trace de son ami. 

Pour Neal, la motivation était là-aussi évidente, à savoir le besoin de connaître la vérité concernant son père grâce à l'aide de son ancienne partenaire au sein des forces de police. Malheureusement, les scénaristes oublient d'évoquer cet argument dans le premier acte, se concentrant avant tout sur sa course habituelle pour échapper aux autorités, privant l'épisode d'une bonne part de son enjeu dramatique. Dès lors, l'intérêt de l'épisode se limite à voir comment Neal va échapper aux griffes de Collins, donnant une intrigue globalement décevante, le héros de White Collar se révélant assez peu inspiré cette fois-ci.

Dernier problème pour les scénaristes, le cas de Mozzie, toujours servi par l'inénarrable et impeccable Willie Garson qui réalise son numéro habituel en offrant ses services à Burke. A la différence du duo vedette, le cas de Mozzie est particulier et va nécessiter plus qu'un peu de nostalgie pour lui faire reprendre l'avion. C'est pourtant dans la recherche des motivations de ses personnages que White Collar trouvera le moteur pour une nouvelle saison qui ne parvient toujours pas à démarrer réellement.

 

 

Et où on va avec ça ?

 

Si l'épisode reste un divertissement plaisant malgré des ficelles très évidentes, le spectateur fidèle que je suis ne peut s'empêcher de s'interroger sur la direction de ce début de saison. En effet, ce séjour dans les îles aura juste servi à une parenthèse inutile, avec quelques scènes ensoleillées permettant juste de mettre en valeur la plastique de Matt Bomer et de montrer les limites du show de Jeff Eastin. Au lieu de nous offrir un point de départ digne du trésor de l'année dernière, les scénaristes repoussent, laissant l'impression flagrante qu'il ne dispose d'aucun élément tangible pour marquer ce début de saison quatre.

Si le père de Neal est bien le coeur de cette saison, alors il faut que ce secret possède assez d'embranchements pour concerner tous les personnages de la série. Le seul concerné reste le héros et le choix des scénaristes de repousser la moindre révélation à son sujet commence sérieusement à agacer, donnant l'impression d'une mythologie improvisée au jour le jour. Sans fil directeur, White Collar laisse entrevoir la possibilité d'une saison quatre bien moins brillante que la précédente, où il faudra se satisfaire d'un divertissement à minima porté par un casting toujours bon. 

Espérons que la suite de la saison me donne tort tant je crains qu'il faille revoir les ambitions à la baisse pour cette année et se satisfaire des standalones habituels où le show pourra se retrancher dans sa routine. Loin de la chasse au trésor de l'année dernière, White Collar nous offre un divertissement peu crédible et tiré par les cheveux, avec un final terriblement confus qui ne laisse que peu d'espoir dans la possibilité d'un rétablissement rapide dans le prochain épisode. Comme l'intrigue romantique entre Neal et Mia, cette saison sera élégante sur le papier, mais sans surprise et condamnée à finir aussi vite qu'elle a commencé.

 

Sentiment de déception

 

L'année dernière, je n'avais pas caché mon enthousiasme pour le show de Jeff Eastin et sa saison construite autour d'un jeu du chat et de la souris réussi entre Burke et Caffrey. Malheureusement, difficile de ne pas se montrer déçu avec un épisode qui multiplie les grosses ficelles, comme cette astuce du bateau sortie de nulle part et plutôt mal vendue. Certes, on sourit par instant, mais le show est capable de beaucoup mieux que cette intrigue qui semble servir à masquer une panne créative inquiétante, la série laissant l'impression de tourner totalement en rond. 

En conclusion, un épisode maladroit dans sa construction, fréquemment à la limite du ridicule à cause de ses nombreux rebondissements peu crédibles, offrant juste quelques scènes amusantes entre Mozzie et Burke. Avec un déroulement prévisible et une séquence finale peu crédible, cette deuxième partie loin de New-York a le mérite de clore la cavale de Neal sans pour autant réussir à lancer une mythologie toujours totalement à l'arrêt. A l'image de l'idée du miroir, la tentative des auteurs de faire illusion aboutit à un échec, symbole d'une série qui s'est tellement amusé à jouer avec le feu qu'elle a fini par se trouver à court d'idées.

 

J'aime :

  •  les personnages sympathiques
  •  l'épisode plutôt mouvementé...

 

Je n'aime pas :

  •  ... mais peu crédible dans son dernier acte
  •  Mekhi Phifer hors du coup 
  •  l'astuce du miroir assez grossière 
  •  prévisible et sans surprise 

 

Note : 11 / 20 

Après l'épisode moyen de la semaine passée, White Collar confirme nos inquiétudes avec une intrigue prévisible à la construction assez grossière. Le casting et la mise en scène maintiennent l'illusion, mais l'épisode nous laisse sur un fort sentiment de confusion et ne donne aucune piste pour l'avenir de la série.

L'auteur

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