Retour aux affaires
Neal revient au sein de la division White Collar, mais sans Peter Burke, assigné à classer et ranger des caisses entières de téléphones portables dans la salle des archives. Une manière pour ses supérieurs de le mettre au placard alors qu'un voleur insaisissable recherché depuis vingt ans s'apprête à refaire surface, comme tous les cinq ans. L'occasion pour Caffrey de satisfaire le FBI tout en offrant à Burke son ticket de retour.
Résumé de la critique
Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :
- un retour à une routine efficace
- Peter Burke dans une intrigue comique originale
- le vrai début de la saison quatre
- une histoire simple et bien pensée
Caffrey au FBI
Après un double épisode de reprise discutable, White Collar revient à ce qu'elle sait faire de mieux, avec une histoire de voleur insaisissable qui n'apparaît que tous les cinq ans pour commettre un délit avant de disparaître. Une prise d'envergure qui motive l'ensemble de l'équipe, offrant à Neal l'occasion de se montrer sous son meilleur jour et de prouver à ses supérieurs qu'il est encore un atout pour l'agence. Sans chercher à surprendre, les scénaristes récitent les gammes du show, retrouvant les qualités esthétiques et d'écriture qui ont fait son succès, avec un bon mélange entre suspense et comédie.
L'épisode réinstalle les figures classiques du show, avec un Caffrey toujours à la limite tandis que Peter s'efforce de couvrir au mieux les agissements de son partenaire. Leur association a beau jouer une partition connue à l'avance, le duo fonctionne parfaitement et le spectateur retrouve la mécanique du show qui n'a rien perdu de son efficacité. L'épisode est donc plaisant malgré quelques grosses ficelles trop apparentes, comme l'arrivée du camion de distribution d'eau sur le lieu de travail de Peter, événement trop énorme pour être vraiment crédible.
Pourtant, derrière cette routine se cache une originalité qui vient donner tout son charme à cet épisode, à savoir l'inversion des rôles entre Burke et Neal. En effet, l'agent du FBI est celui qui se retrouve pris au piège de son nouveau poste, obligé de rendre des comptes quotidiennement à un supérieur qui ne le lâche pas des yeux. Semblable à une cour de prison, l'aire de pique-nique est une trouvaille ingénieuse, permettant d'inverser la mécanique habituelle du duo et de donner cette petite touche d'originalité qui fait la différence.
Burke presque sur la touche
Premier élément à signaler, Tim DeKay est une nouvelle fois impeccable tout comme lors des deux premiers épisodes, amenant des séquences comiques assez réussies. Assigné à trier des téléphones portables, son personnage est mis à l'écart, situation difficile à supporter surtout vu la nature ponctuelle du criminel du jour, ses supérieurs cherchant une bonne excuse pour le virer pour de bon. Après son escapade sur les traces de Neal, les scénaristes ont la bonne idée de montrer combien Peter sait se plier aux règles, acceptant la discipline de fer qui lui est imposé.
Si Burke a prouvé qu'il était capable d'enfreindre les règles pour Neal, son retour nécessitait un recadrage brutal afin de réaffirmer son obéissance envers la hiérarchie. Fonctionnaire avant tout, le chef de la division White Collar fait son devoir et accepte sa sentence sans vraiment se plaindre, conscient des fautes qu'il a commis. A la fois très froid et particulièrement passionné, le personnage de Tim DeKay est réellement attachant, sa position de faiblesse justifiant le choix de Neal de faire quelques aveux concernant son père.
En acceptant de redescendre au bas de l'échelle, Peter perd la gloire d'une arrestation, mais gagne le respect de son équipe, prouvant qu'il est avant tout un homme de devoir. Seulement, derrière son aspect rigide et un peu coincé, se cache un homme capable encore de refuser l'injustice et de défier ses supérieurs à cette occasion. Une évolution très intéressante, donnant une réelle profondeur à son personnage, confirmant le niveau de maturité atteint par la série qui marque enfin le début de la saison quatre.
Redémarrer la machine
Si le cliffhanger est devenu une obligation dans l'univers des séries, elle représente aussi un risque, obligeant les scénaristes à proposer des résolutions à la hauteur des attentes. Certaines séries optent pour la sécurité avec des conclusions ouvertes, d'autres font le choix de tout bouleverser comme pour le cas de White Collar avec le départ de Neal. Seulement, si cette conclusion était séduisante sur le papier, elle aura engendré de gros soucis aux scénaristes, les obligeant à recourir à des ficelles énormes pour justifier le retour de Neal à New-York.
Dernier épisode chargé de ramener la série sur les bons rails, ce scénario de Jim Campolongo est le premier à lancer clairement la mythologie de cette saison quatre qui marque une transition importante. Les scènes de repas entre Neal et Peter sont parmi les plus réussies, réinstallant une relation de confiance qui va s'avérer décisive pour permettre un vrai échange ouvert entre les deux. L'occasion de creuser le personnage de Matt Bomer tout en prenant le risque de le priver de cette touche de mystère qui lui donnait une bonne part de son charme.
L'orientation choisie par les créateurs du show s'éclaircit peu à peu, cherchant une nouvelle motivation à Neal en dehors de son goût pour la chasse aux trésors. En se penchant sur les secrets de son père, les scénaristes tentent de lui fournir un nouveau type de secret à déchiffrer, Neal décidant de déterrer les secrets de famille. Une mythologie difficile à aborder pour une équipe créative assez frileuse pour l'instant, mais qui a désormais pourtant toutes les cartes en main pour faire prendre à la série un virage important et prometteur.
Mozzie, comme un symbole du retour à la normale
L'autre événement de cet épisode concerne le retour attendu de Willie Garson, soulignant la relation singulière que Neal entretient avec ses proches, composant ainsi sa propre famille. Seulement, à la différence des intrigues balourdes du début de saison, le retour de Mozzie est vendu ici avec originalité, offrant un petit moment surréaliste et plutôt amusant. L'occasion de s'apercevoir que la série repose bien sur la dynamique entre ses différents personnages, la dernière scène de Peter soulignant les relations fraternelles que la série a su tisser entre eux.
Heureusement, cet épisode est assez bien construit, offrant le soulagement de retrouver un show qui aura peiné à remettre tout en ordre de marche. Du bon White Collar, avec un Tim DeKay impeccable qui se retrouve consigné dans un placard du FBI pendant que Neal et son équipe partent à la recherche d'un voleur particulièrement adroit. Même si l'ensemble n'est pas parfait, le mélange adroit entre drame et comédie prouve que le show n'a rien perdu de son efficacité, laissant enfin espérer le meilleur pour la suite.
J'aime :
- Tim DeKay très bon
- le jeu sur les couleurs
- l'inversion de situation entre Neal et Peter
Je n'aime pas :
- l'arrivée providentielle du camion
- l'ensemble assez prévisible
- une intrigue policière assez semblable à la précédente par son principe de départ
Note : 12 / 20
Après un début de saison en demi-teinte, White Collar revient à un format plus habituel et retrouve aussitôt une bonne partie de ses qualités, offrant un divertissement plaisant et efficace. Malheureusement, l'ensemble reste un peu trop prévisible et certains raccourcis un peu faciles, défaut excusable d'une série qui retrouve petit à petit sa forme optimale.