Et si toutes les séries n'étaient en fait qu'une seule ?

Le 03 septembre 2014 à 13:36  |  ~ 4 minutes de lecture
Où on apprend que les séries TV et la réalité n'existent pas.
Par Koss

Et si toutes les séries n'étaient en fait qu'une seule ?

~ 4 minutes de lecture
Où on apprend que les séries TV et la réalité n'existent pas.
Par Koss

Bonjour et bienvenue à toi, jeune éphèbe et autres filles en fleur, dans cette rubrique sur les dessous des séries !

 

 

Docteur Koss

 

 

Nous avions vu il y a quelque mois qu'Hitler pouvait être drôle. Ce mois-ci nous nous penchons sur le cas plus particulier de "St Elsewhere". Prends un fauteuil, une orangeade, installe-toi confortablement et laisse-moi te conter cette formidable histoire.

 

St. Elsewhere n’est pas une série qui a marqué les mémoires. Diffusée entre 1982 et 1988 sur CBS, elle a pourtant relancé le drama médical (pendant que Hill Street Blues faisait la même chose avec le cop-show) et ouvert la voie à Urgence et Grey’s Anatomy.

Son final très classique conclut les intrigues principales jusqu’aux cinq dernières minutes du show. Tommy Westphall est un des personnages de la série. Autiste, il est souvent en retrait. Sauf à la fin justement. Tommy manipule un globe de neige qui contient l'hôpital de St. Elsewhere (le St. Eligius hosptial) pendant que son père prononce cette ligne de dialogue : “I don't understand this autism. I talk to my boy, but...I'm not even sure if he ever hears me...Tommy's locked inside his own world. Staring at that toy all day long. What does he think about?"

 

 

 


On comprend alors le cliffhanger final : l’intégralité de la série s’est passée dans l’esprit de cet enfant qui a tout imaginé. Encore plus fort que Dallas et sa célèbre saison 9 qui “était en fait un rêve”. Là, ce sont six saisons qui passent à la trappe. Belle fin ou joli pied de nez aux spectateurs ? Je vous laisse juge...

Sauf que St. Elsewhere a été une série populaire. Et qui dit série populaire, dit crossover. Et qui dit crossover, dit “univers partagé”. Vous voyez où je veux en venir ? C’est ça le “Tommy Westphall Universes” : 90% des séries télévisées US sont issues de l’imagination d’un enfant autiste. En effet, St. Elsewhere a eu des crossovers avec :

 

  •  Law and Order dont les personnages sont apparus dans les 5 spin-off de la série principale.
  •  The X-Files dont les personnages sont apparus dans The Lone Gunmen et dans les Simpsons.
  •  Homicide dont les personnages apparaissent dans Chicago Hope qui lui-même fait un crossover avec Picket Fences (Un drôle de Shérif en VF). Or, les personnages de Picket Fences sont aussi dans Ally McBeal qui fait un crossover avec The Practice qui… a fait un crossover avec Boston Public.
  •  Cheers. Donc toutes ses déclinaisons (Fraser et The Tortellis) sont aussi dans l’esprit de Tommy. A noter que Cheers a aussi eu un crossover avec Wings et Caroline in the City. Or, cette dernière a aussi crossé avec Friends, qui l’a fait avec Mad about you, qui l’a fait avec Seinfeld, qui l’a - enfin - fait avec The Dick Van Dick Show.
  •  The Bob Newhart Show qui se termine aussi par un rêve du personnage principal. Cela veut donc dire que le monde de Bob Newhart est inclu dans le monde de Tommy Westphall . Encore plus fort que Inception.

 

 

Et la liste est encore très longue. On peut ainsi notamment relier : M*A*S*H, NYPD Blue, Ellen, All in the Family, Doctor Who, etc. Il y en aurait près de 164 en tout. Oui, je sais : mind-fuck !

En 2002, l'écrivain Dayne McDuffin émet la théorie des "Six degrés de St. Elsewhere" : toutes les séries du monde sont reliées à St. Elsewhere par au maximum six degrés de séparation. Comme il le dit lui même : "St. Elsewhere is the Kevin Bacon of TV shows" (basé sur la théorie qui veut que tout le monde a 6 degrés de séparation avec l'acteur Kevin Bacon). Et l'écrivain de conclure : "The last five minutes of St. Elsewhere is the only television show, ever. Everything else is a daydream".

Mais cela va encore plus loin. Et là, accrochez-vous : Michael Rubens Bloomberg, le maire de New York (de 2002 à 2013) est apparu dans un épisode de Law and Order dans son propre rôle. Cela veut donc dire que l’intégralité de notre réalité est aussi issue de l’imagination de Tommy Westphall. Rien, ni personne n’existe, la seule réalité qui compte est celle de ces fameuses cinq dernières minutes de St. Elsewhere. Plutôt pas mal pour une série dont le titre signifie en français "Autre part", non ?

 

 

 

Sources :

 

 

 

L'auteur

Commentaires

Avatar sanschiffre
sanschiffre
C'est dommage qu'il n'y est aucune distinction entre réel cross-over et juste référence. Une référence ne veut pas forcement dire que les 2 univers sont lier. Rien nous dit qu'il ne peut y avoir 2 séries / personnages avec le même nom sur 2 univers différents. Et en partant du simple principe que St Elsewhere est une série fictif. Toute série fessant référence a l'univers de St Elsewhere s'encre dans notre univers (ou un très proche du notre) plutôt que dans celui de St Elsewhere.

Avatar Altaïr
Altaïr
"Bonjour et bienvenue à toi, jeune éphèbe, dans cette rubrique sur les dessous des séries !" --> sexism spotted...

Avatar Koss
Koss
@Altair : Il n'existe malheureusement pas de terme féminin équivalent à éphèbe. Tu en connais toi ? @Sanschiffre : Oui c'est effectivement le problème de ce schéma qui ne fait pas de distinction. En fait, je pense qu'il y a plusieurs niveaux de "monde" imbriqué dans d'autres "monde" : - 1er niveau : Les 5 dernières minutes de St Elsewhere (un niveau au dessus de la réalité). - 2nd niveau : St Elsewhere et tout les crossovers (la réalité se situe dans ce premier niveau). - 3ème niveau : Les shows attachés au 2nd niveau qui font références à d'autres oeuvres. Exemple : dans Desperate Housewives, Andrew regarde Lost dans la saison 1. - 4ème niveau : Les séries référencées dans les séries qui sont déjà elles-même référencé. Exemple : Community qui fait référence à Veronica Mars qui fait elle-même référence à Lost. Et on peut descendre ainsi assez loin. Le problème de ce système c'est qu'il arrive très vite en contradiction avec lui même. Exemple : une série A fait référence à une série B qui fait référence à une série C qui fait elle-même ref à la A. On obtient alors un système fermé, absurde qui rend caduque l'ensemble.

Avatar Altaïr
Altaïr
@Koss : jeune fille en fleurs ? :)

Avatar MembreSupprime2
MembreSupprime2
Nan mais toute façon, la question est réglée par ta révélation finale: le maire de New York qui a participé à un programme se déroulant dans la tête du gamin ! Donc TOUTE notre réalité est dans la tête du gamin ! O.o

Avatar Koss
Koss
@Altair : C'est MAJ. @Maxou : Oui, mais il peut y avoir des "mondes" imbriqués dans d'autres monde. Il peut y avoir plusieurs niveaux de "monde".

Avatar Puck
Puck
@Koss. Tu veux dire que la Terre est creuse ? Que nous sommes à l'intérieur ? Mais si nous sommes à l'intérieur, alors où sont les hommes lézards. @Altair. Belles Plantes Pubères ?

Avatar Koss
Koss
@Puck : C'est comme dans Doctor Who. En plus méta.

Avatar Puck
Puck
@Koss : tu veux dire que les tournevis électroniques peuvent se combiner les uns aux autres façon Transformers ? (OK, je sors.)

Avatar Stean
Stean
Wow, c'est à la fois flippant et étonnant !

Articles similaires

Vrickavrack 2024 (2ème partie)

Le Vrickavrack est là, terminé les conversations ennuyeuses !

Vrickavrack 2024 (1ère partie)

Dans ce numéro du Vrickavrack, on trouve entre autres de l'horreur, des séries françaises ratées, un enterrement, un pirate, de l'animation de plusieurs continents et des slips.

Vrickavrack 2023 (3ème partie)

Dans ce numéro du Vrickavrack, on trouve entre autres des super-héros trash, des multi-univers, des extra-terrestres et des sabres, de l'amour, du sexe, de la drogue, de la bouffe, du rap et le Parlement Européen.