Mais qu'est ce que vous faites ici ?? Vous attendez l'intro ? Ah non, pas de temps à perdre, il n'y en a pas cette fois, on a déjà beaucoup de choses à lire. Allez, allez, ouste, on ne reste pas là.
Le Fonz du mois : un damn good café
Le sommaire
On n'est pas totalement d'accord
On n'a pas aimé
Culte - mini-série
Jo_ : Sur le papier, je trouvais la promesse vraiment cool. Revenir sur ce qui était à l'époque un phénomène de société, et qui a bousculé le paysage audiovisuel français, c'était une excellente idée. Mais c'était avant de voir qu'Alexia Laroche-Joubert serait une des productrices. Mes craintes se sont révélées exactes assez rapidement : on glorifie énormément la téléréalité, et les chefs de projet/producteurs de l'époque sont décrits comme de véritables visionnaires, voire sauveurs des candidats. Comme l'a indiqué le vrai Jean-Edouard, on note quand même que toutes ces personnes sont anonymisées là où les candidats sont reproduits au t-shirt près. La plupart des personnages sont imbuvables, et ceux qui ne le sont pas le deviennent pour de sombres raisons (cf. Karim qui passe de meilleur à pire perso). C'est dommage car quelques épisodes étaient vraiment sympa, et toutes les scènes du Loft super bien retranscrites. Mention spéciale à l'actrice qui joue Loana, qui s'est vraiment emparée du rôle. Avis défavorable.
Manew : Racoleur, mensonger, inepte. C’est tout ce que je retiens de cette tentative de raconter une non-histoire qui traîne en longueur et dont les acteurs n’essaient même pas de faire semblant de jouer. Il y aurait pu avoir un bout à garder avec l’histoire d’un des seuls personnages qui n’est pas inspiré des faits réels, et même avec carte blanche sur l’écriture, c’est 100 % raté. Petite réussite malgré tout pour le cast de Loana et l’actrice qui sait imiter. Pour le reste, adieu ! Avis défavorable Laroche Joubert.
The Franchise - saison 1
Nick : Limite en tant que documentaire sur pourquoi les franchises de films de super-héros actuels n'aboutissent qu'à des daubes cinématographiques, The Franchise fonctionne. Comprendre comment des choix de production de dernière seconde nuisent au lore installé ou pourquoi des coupes soudaines de budget aboutissent à une réduction de figurants qui seront remplacés par des effets numériques faits dans la précipitation et donc moches, The Franchise fait le taf. Idem pour le fait de confirmer que la majorité des personnes sur le projet ont conscience de faire un film de m... et ne s'en servent que comme un tremplin pour la suite de leur carrière, se contrefoutant que le scénario ne tient pas debout, merci à The Franchise. Pour toutes ces choses qui ont sans doute abouti à des horreurs sans nom que sont les derniers Marvel, DC ou Sony, la série est intéressante. Par contre, niveau humour, The Franchise est une catastrophe. Toujours à contre-temps, vulgaires, poussifs et répétitifs, les gags ne fonctionnent quasiment jamais et c'est à peine si les épisodes arrachent un sourire en trente minutes. Et comme en plus, les personnages sont soit sans grande envergure, soit carrément antipathiques, on s'ennuie ferme durant le visionnage. Avis défavorable.
On a été déçu
Devil in Ohio - mini-série
Marie-Louise : La famille d’une psychiatre, jouée par Emily Deschanel, accueille une jeune fille échappée d’une secte le temps qu'une enquête soit menée sur ce que l'adolescente a subi. Sur le papier cela semblait prometteur, et les premiers épisodes tendaient à le confirmer, mais la série s’est petit à petit cassé la binette en se perdant dans un scénario beaucoup trop foisonnant pour le peu d'épisodes, et des personnages aux réactions contradictoires et incompréhensibles. Dommage pour le Diable d’Ohio ! Avis neutre.
Espion à l’ancienne - saison 1
Nick : Je pense qu’Espion à l'ancienne est une série à regarder en binge-watchant. Huit épisodes d'une demi-heure, en un week-end c'est bouclé, on s'amusera de suivre Ted Danson en néo-espion presque octogénaire en mission dans une maison de retraite à la recherche de l'identité d'un voleur de bijoux, puis on pourra passer à autre chose. Car si on segmente le visionnage, on réalise que la série est vraiment tiède, l'humour fait le minimum, le rythme manque de panache et les personnages sont peu attachants, mais surtout on se contrefout de cette enquête gériatrique. En vrai, on est content et soulagé de savoir que Papi s'amuse bien dans son EHPAD, mais pas de là à aller lui rendre visite tous les jours. Avis neutre.
La Mesías - mini-série
Nick : La série encensée partout de l'année 2024 et ma foi, oui, elle a des qualités. Des acteurs et actrices au top, une atmosphère assez envoûtante et un récit morcelé sur plusieurs époques dont il faut remettre les pièces du puzzle en place. Cependant, que le propos est lourd. Entre une mère toxique, un beau-père bigot et autoritaire, des probables abus sexuels, etc., etc., le tableau est vraiment chargé et les personnages passent leur vie à tomber de Charybde en Scylla. Alors oui, La Mesías est peut-être une grande série, mais mon petit cœur a besoin d'amour et de légèreté en ce début d'année 2025, pas de tous ce misérabilisme. Avis neutre.
My Hero Academia - saison 7
Galax : My Hero Academia a perdu la flamme depuis deux ou trois saisons et cette dernière entrée, la première partie d’un grand acte final, n’a malheureusement pas su la raviver. Je dois dire que sur bien des points elle est quand même mieux que la précédente, surtout en exploitant son cast secondaire avec intelligence et en ramenant d’anciens personnages au moment opportun. On sent que l’auteur se triture la tête pour que chaque personnage (donc chaque pouvoir) ait quelque chose à faire sur l’acte final, et c’est tout de même créatif par moment. Mais difficile de compenser le défaut criant depuis le début de l’anime : ses méchants principaux en carton. À peu de choses près, ça rend assez caduque le suspens. En voulant retarder au plus tard le combat final, les enjeux ne sont plus tout à fait là et les schémas se répètent beaucoup depuis le précédent "combat mêlée générale" de la saison 6. Dommage car la saison s’ouvre avec ni plus ni moins que le meilleur concept pour un pouvoir et un personnage de son HISTOIRE, sur une héroïne féminine au design incroyable… pour n’en faire qu’un micro-arc de trois épisodes qui sert de micro-obstacle au grand méchant tout naze. Plusieurs mauvais choix comme celui-ci font dire que l’anime manque vraiment de peu (mais en même temps, de si loin) l’occasion de s’inscrire parmi les plus grands. Le final est au moins réjouissant, recentrant sur un des meilleurs protagonistes lui aussi plutôt oublié (All Might), mais pas sûr que le climax ultime soit une réussite pour autant. Avis neutre.
On a aimé
Creepshow - saison 4
Nick : Creepshow revient avec une quatrième salve d'épisodes dans lesquels apparaissent zombies, loups-garous, vampires et autres fantômes et avec cette fois une belle cohérence, car aucun segment n'est loupé ce coup-ci. Le niveau est donc assez homogène entre les douze histoires et on est dans un esprit très old school, avec une grosse dose d'humour noir, d'immoralité, du gore rigolard et des effets spéciaux à l'ancienne (maquillage et animatronique, pas de CGI ici). Creepshow continue de proposer une certaine forme de plaisir régressif pour tous les fans de films d'horreur des années 80 et 90. Avis favorable.
Heartstopper - saison 3
Galax : Après une saison 2 sympathique mais qui semblait tout de même loin de l’excellente saison 1, la faute à une gestion parfois hasardeuse du changement de la série (passée d’une romance très centrée sur deux personnages à un ensemble cast), la saison 3 vient totalement élever les enjeux en exploitant à fond tout le cast auquel on s’est attaché depuis. Comme toujours, elle aborde avec pertinence et visée didactique des sujets coming-of-age, cette saison notamment sur la dépression, les troubles mentaux et alimentaires, l’éloignement, l’asexualité, la transidentité et la transexualité, l’expression d’artiste ou le dialogue parent-enfant. La réalisation est toujours parfaite et certains épisodes ont des parti-pris de narration super cools (le quatrième avec un documentaire poignant qui permet de faire passer une ellipse pour le protagoniste, isolé de ses amis). Avec un regard optimiste, la série n’exclut plus de parler des choses qui fâchent et prépare en fait ses personnages (et le public) à dire au revoir à leurs meilleures années avant, inévitablement, de se séparer dans une ultime saison 4 et de partir devenir des adultes. J’ai hâte et pas hâte à la fois... Avis favorable.
Interview with the Vampire - saison 2
Nick : La saison 1 a beaucoup souffert de la comparaison avec le film de Jordan et son casting XXL et a longtemps eu l'image de la parente pauvre revêtue de haillons, n'arrivant jamais à la hauteur du clinquant de sa cousine, la reine du bal. Mais petit à petit, elle a fini par emporter mon adhésion, au point que les nouveaux interprètes ont réussi à me faire oublier les Tom Cruise, Brad Pitt et consorts. Interview with the Vampire enfonce même le pieu, pardon le clou, avec cette deuxième saison consistante, ce qui n'est pas loin d'être un exploit, car l'histoire racontée est celle de la deuxième partie du roman (la rencontre avec la troupe des Vampires parisiens) qui m'avait moins convaincu que le début du livre avec Lestat. Et petite cerise sur le tombeau, cette saison 2 se permet même un ou deux twists qui surprendront les lecteurs du livre d'Anne Rice. En conclusion, la série, malgré un aspect téléfilm de luxe, subjugue et intrigue. Vivement la saison 3. Avis favorable.
Iris - saison 1
Nick : Iris a un souci, même si pour elle ce n’en est pas un : elle est incapable de taire ce qu’elle pense et cela se retourne systématiquement contre elle. Partie comme un sympathique mais fainéant ersatz de Curb Your Enthousiasm de Larry David (série maîtresse étalon de beaucoup de fictions françaises, de Platane à La Meilleure Version de moi-même ou Désordres), la série ne cesse de faire grandir par petite touche son univers pour terminer en rom-com contrariée. Au final, le paradoxe est qu’on passe un chouette moment à suivre ce personnage que personne ou presque ne comprend car incapable de respecter les conventions sociales d’une vie en communauté, interprétée comme un gant par une Doria Tillier parfaite, mais qui traverse tous les moments durs avec résilience et en gardant le sourire. Mon petit coup crush de ce début d’année. Avis favorable, presque très favorable, mais quand même pas, mais presque.
Le monde n’existe pas - saison 1
Nick : Enquêtant sur le meurtre d'une ado dans le nord de la France, un journaliste retourne dans sa ville natale pour y affronter ses vieux démons, notamment l'homophobie dont il a souffert. Le monde n'existe pas dégage beaucoup d'effluves très lynchiennes (la petite ville pleine de secrets, la jeune fille retrouvée morte, des comportements parfois fantasques des habitants, bref vous avez compris), mais j'ai comme le sentiment qu'Ewan LeDuc, le showrunner, a été réticent à faire le grand plongeon définitif dans des narrations vertigineuses à la Lost Highway et Mulholland Drive. Conséquence, on reste à quai et la mini-série débouche sur un dénouement qui laisse trop de portes ouvertes aux interprétations pour être totalement convaincant. Néanmoins, c'est vraiment le seul bémol du show et il serait dommage de passer à côté de cette fiction addictive, portée par un Niel Schneider fascinant, qui prend plaisir à perdre les spectateurs dans les sables mouvants de ce monde qui n'existe peut-être que dans l'esprit d’Adam/Corentin. Avis favorable.
Petite pause détente avant la deuxième partie des "On a aimé"...
Solar Opposites - saison 5
Nick : Il est impossible de ne pas faire le lien entre cette série et Rick et Morty. Au niveau du graphisme, des thématiques, de l'humour trash et du gore décomplexé, c'est la même famille. L'autre point commun est la présence de Justin Roiland, présent dans le processus créatif des deux dessins-animé et qui doublait Rick Sanchez et Korvo, le chef des Solar Opposites, avant de se faire éjecter à la suite de ses mauvais comportements. Mais si Rick et Morty, qu'on rêvait profonde et riche, a fini par tous nous décevoir, Solar Opposite a pris le chemin inverse. Je l'ai au départ trouvée un peu sage comparée à sa grande sœur et je pensais vite en faire le tour, avant que le show nourrisse son lore à petite dose et augmente sa mythologie régulièrement (l'épisode 8 de cette saison 5 est par exemple un extraordinaire coup de bélier à tout ce qu'on pensait acquis de la sitcom). Au point qu'en plus d'être drôle avec ces dizaines de gags hyper référencés, balancés via des épisodes sur un rythme effréné et sous coke (les Solar Opposite sont vite devenus de gros consommateurs de toute la culture trash américaine), j'ai fini par m'attacher réellement à la série et même à ses personnages d'Aliens sociopathes et misanthropes. Bon, tout n'est pas parfait, les autres subplots tirent un peu la langue cette saison, notamment celui du Mur qui a montré quelques signes d'essoufflement (même si cela reste un blockbuster miniature emballé), tandis que les Silver Cops sont toujours les parents pauvres de la sitcom (même si la transformation de Glen en chien-humanoïde héroïque a apporté du positif à cette sous-intrigue). Néanmoins, malgré ces petites réserves, toutes ces histoires parallèles forment un tout cohérent et permettent à l'univers des Solar Opposites de continuer à s'épandre. Pour mon plus grand plaisir. Avis favorable.
Spy X Family - saison 2
Galax : L’anime n’a beau avancer son fil rouge qu’au compte-gouttes à chaque épisode, je pourrais en regarder mille des comme ça ! C’est donc mon Detective Conan à moi ? L’univers est super charmant, grâce à une direction artistique pastel et fun, hyper appropriée pour le thème d’espionnage rétro-thriller dans un monde inspiré par une vision japonaise (donc raffinée) de l’Europe des années 60. Cette saison est aussi boostée par un "gros arc" sur une croisière où Yor l’assassine a de superbes occasions de briller. Douze épisodes, c’est tout pile ce qu’il faut pour ne pas risquer l’overdose, mais cette famille me manque déjà ! Avis favorable.
Squid Game - saison 2
Marie-Louise : J’ai été plus divertie par cette nouvelle saison que par la première, mais c’est uniquement dû à mes conditions de visionnage qui ont été différentes (donc ça n’a rien d’objectif). Si j’essaye de me pencher dessus de manière plus neutre, le fait que ça ne soit qu’une première partie de saison au lieu d’une saison à part entière gâche beaucoup de choses, notamment à cause de la lenteur de mise en place. Il a également fallu débrancher mon cerveau une paire de fois, parce que certains personnages sont quand même… hyper cons. J’ai par contre adoré le recruteur lors des premiers épisodes, il était diabolique et j’aurais aimé en voir plus de lui, mais son arc se clôt parfaitement donc je pardonne ! J’y allais à reculons mais finalement, en la prenant uniquement comme un divertissement et en n’en attendant rien de plus, j’ai quand même globalement passé un bon moment. Avis favorable (coucou les Congolais).
Star Wars: Skeleton Crew - saison 1
Galax : Je n’attendais rien de cette nouvelle série de l’univers télévisé Star Wars, univers qui commence à être surpeuplé et qui a montré ses premières vraies arnaques récemment avec The Acolyte (je ne parle pas de sa qualité à débattre, mais de son annulation précoce parce que Disney semble incapable de tenir un budget et de privilégier une vision créative à un rendement – il fallait bien qu’on y vienne). Skeleton Crew semble dirigé pour les enfants d’une part, et pour les adultes nostalgiques de l’époque des Goonies et autres trucs qui ont inspiré Stranger Things d’autre part. Je ne suis ni un enfant des années 80 ni un enfant tout court, autant dire que je n’ai commencé la série que parce que "c’est Star Wars". Et finalement, même si ça ne casse pas trois pattes à un canard, la faute à un casting d’enfants qui a du mal à trouver ses marques, mitigée par l’arrivée du personnage de Jude Law plutôt convaincant en épisode 3, dans l’ensemble j’ai été agréablement charmé par le world-building reprenant les codes de la piraterie, avec une pseudo-chasse au trésor et un placement dans la timeline intéressant. Je doute que la série nous emmène vers des hauts sommets, mais ça se suit bien. Avis favorable sur les trois premiers épisodes.
The Watcher - mini-série
Marie-Louise : Ryan Murphy fait du Ryan Murphy pendant sept épisodes : une base d’histoire vraie avec laquelle il prend (beaucoup trop) des libertés, une famille en reconstruction suite à un drame qui emménage dans un manoir au passé sombre, des voisins mystérieux, inquiétants ou excentriques, un environnement oppressant... Les rouages sont familiers, mais que voulez-vous : ils sont toujours efficaces sur moi ! Il suffit en plus d’y introduire Jennifer Coolidge, Naomi Watts et Bobby Cannavale pour que je passe un bon moment. Avis favorable.
On est foncièrement d'accord entre nous, mais pas totalement
Hippocrate - saison 3
Jo_ : Le paradoxe de cette série, c'est qu'on sait qu'on va être malmené, mais qu'on ne va pas pouvoir s'empêcher de continuer à regarder. Et la sauce prend toujours aussi bien cette saison. Bien sûr, je reste frustrée qu'elle ne comporte que six petits épisodes, mais compte tenu de la tension de certains d'entre eux, c'est sans doute mieux pour mon petit cœur (l'épisode 4, bordel). On retourne, comme les personnages, très vite dans l'ambiance, et on constate, tout comme eux, l'impuissance dont les soignants sont victimes au quotidien. C'est terrifiant quand la réalité dépasse la fiction. Cette saison est évidemment excellente, et on fait fi de certaines facilités scénaristiques. Et je constate à quel point cette série me marque quand je continue d'avoir des frissons en entendant K.Maro. Avis très favorable.
Manew : Peut être la meilleure saison d’Hippocrate, tout simplement parce qu’elle est touchante sans en faire trop. Comme à chaque fois, le casting est juste, à la hauteur. Ils ont changé depuis, mais nous aussi un peu, et c’est agréable de les voir grandir. J’ai toujours beaucoup de mal avec les séries qui dénoncent aussi explicitement, à coup de grandes tirades pas vraiment subtiles, mais c’est une série importante et un sujet essentiel, traité de manière poignante comme à chaque fois. Ma mention spéciale est pour les deux anciens du cast, Anne Consigny et Bouli Lanners, qui font des merveilles dans leurs rôles respectifs. Avis très favorable.
Nick : Une saison 3 que j'aurais aimé d'amour. Oui, mais voilà, malgré le fait qu'Hippocrate reste une des meilleures fictions françaises du moment et la réussite de sa radio effrayante d'un système hospitalier français à l'agonie, meurtri par les coupes budgétaires politiques et qui tente encore de tenir un tant soit peu debout uniquement grâce à la dévotion et au sacrifice de son personnel soignant, cette saison ne m'a pas entièrement convaincu en tant que série. Peut-être aurait-il fallu une poignée d'épisodes en plus pour faire évoluer ses personnages ? Ou peut-être qu'au-delà du message d'alerte, la série n'a plus grand-chose de neuf à nous raconter. Après, je conseille toujours de regarder Hippocrate car niveau acting ou intensité, elle reste dans le haut du panier. Avis que favorable malheureusement.
Shrinking - saison 2
Jo_ : J'ai eu quelques frayeurs en début de saison, que j'ai trouvée très plate et consensuelle. Tout se débloque un peu avec l'arrivée de Louis, même si la manière dont il interagit avec les autres personnages me questionne (je ne sais pas si je serais capable d'être pote et de manger tranquillou au resto avec le chauffard qui a tué un de mes proches). Cela dit, très belle performance de Brett Goldstein, qui sort complètement de son rôle de Roy Kent (PS : regardez Ted Lasso). C'est d'ailleurs une critique récurrente de la saison, qui est appréciable en grande partie grâce à ses personnages secondaires. Derek se révèle, Louis est très touchant, et le speech de Paul lors du dernier épisode particulièrement émouvant. Heureusement, car tout ce qui touche de près à Jimmy est ennuyeux, et surtout redondant. Bill Lawrence réussit donc la seconde saison de sa nouvelle sitcom en carton pâte, mais devra être très vigilant sur la suite, pour éviter que la série repose uniquement sur l'attachement qu'on éprouve pour les personnages et plus du tout pour le fond (coucou Cougar Town !). Avis favorable.
Manew : J’ai vraiment de plus en plus de mal avec les séries qui ne racontent rien. Bravo à la série d’avoir réussi à sauver la fin de cette saison mais tout le reste était long, poussif, pas drôle ni même feel good. Il est dur de passer après Ted Lasso il faut dire, et la série a même besoin de ramener dans la lumière celui qui opérait dans l’ombre pour nous montrer "regardez, regardez, nous aussi c’est du Ted Lasso !" Avis défavorable.
On a adoré
Agatha All Along - mini-série
Galax : La série Marvel la moins attendue était… clairement sa meilleure, détrônant tout ce que Loki ou WandaVision pouvaient proposer. Cette série witchy hyper créative capitalise sur les acquis de WandaVision, sa série "mère", mais avec plus de liberté et une narration très originale qui s’amuse à surprendre le spectateur même dans ses rebondissements attendus. Même sans rien connaître de l’univers Marvel, la série brille par son pastiche de toutes les ficelles attendues d’une série de sorcières ou d’une série fantastique, avec des personnages fouillés et attachants, une bande-son mémorable, beaucoup d’humour et de décomplexion. Un joli perfect ! Avis très favorable.
Baby Reindeer - mini-série
Marie-Louise : Faute d’abuser du foie gras, mes vacances de Noël ont été synonyme de boulimie de mini-séries. Mon petit renne, la "série phénomène" anglaise de l’année dernière que je n’avais pas pris le temps de regarder à sa sortie, en a fait partie. Et je n’ai pas été déçue par la plongée autobiographique dans l’enfer de harcèlement névrotique qu’une femme a fait subir à Richard Gadd pendant plusieurs années. Il nous y livre sans ambages la situation (parfois subie, parfois provoquée) dans laquelle il s’est retrouvé empêtré en 2015, en y dévoilant au passage des traumatismes antérieurs qu’il avait enfouis et qui ont refait surface à cette occasion. C’est psychologiquement intéressant de comprendre les mécanismes qui ont mené à ces évènements, même si le doute subsiste toujours sur leur véracité, la vraie harceleuse les ayant vivement contestés dans la vraie vie. Avis très favorable.
Chère petite - mini-série
Marie-Louise : Mini-série allemande sur laquelle je n’aurais pas misé trois sous, Liebes Kind s’est finalement révélée simple et efficace. Lena, disparue depuis treize ans, arrive à s’évader du bunker dans lequel un psychopathe l’avait séquestrée avec ses enfants. Elle est accompagnée de son aînée pré-adolescente. Problème : lorsque ses parents la retrouvent à l’hôpital, ils ne reconnaissent pas leur fille disparue, qui est de surcroît clairement toujours sous emprise. Autre problème : leur petite-fille, par contre, ressemble trait pour trait à leur enfant au même âge. Commence alors une enquête afin de comprendre l’identité de tout ce petit monde, où chaque homme devient par ailleurs un potentiel suspect. Ce thriller psychologique optimise son temps à la perfection, en allant droit au but sans s’encombrer de storylines parallèles inutiles, pour tenir son spectateur en haleine. Avis très favorable.
Dan Da Dan - saison 1
Galax : "L’anime de l’année" fait le buzz pour de bonnes raisons, car il est hyper réjouissant et original dans un contexte pourtant de plus en plus concurrentiel, surtout pour les shonen assez traditionalistes basés sur du yokaï. Ne vous laissez pas refroidir par le premier épisode, très épileptique et vulgaire par moments, car la suite ne perd rien en punch mais impressionne par de nombreuses qualités. Le soin accordé à la direction artistique, le fil rouge qui subvertit plusieurs fois les attentes d’un shonen classique, les personnages étonnamment fouillés et attachants, le scénario bien ficelé qui se base sur des prétextes parfois gamins pour nous fournir quelques jolies claques. Si l’animation de MAPPA n’est pas toujours ma tasse de thé, difficile de ne pas adhérer à cet univers qui manie aliens et monstres du yokaï avec maturité et plaisir coupable. Avis très favorable.
DJ Mehdi : Made in France - documentaire
Nick : Évidemment, il est difficile d'échapper à la surabondance de superlatifs tels que "c'est un génie" ou "il est le premier artiste à avoir..." Mais impossible tout de même de ne pas s'enthousiasmer devant le portrait de DJ Mehdi, parti très tôt à cause d’un accident domestique, tellement l'homme paraissait attachant. De plus, sa trajectoire musicale permet de revivre les grandes heures de la musique française en faisant un grand écart entre deux mondes qui ne se mélangeaient pas avant lui, soit le hip-hop avec 113 et l'électro via l'aventure Ed Banger Records. Plus qu'un homme, plus qu'une génération, c'est la musique avec un grand M qui est mise à l'honneur dans ce documentaire emballant. Avis très favorable.
Fallout - saison 1
Jo_ : Je me suis faite embarquer par le visionnage de cette série par Manew. Je ne connaissais pas du tout le jeu vidéo, ni même l'univers qui entourait cette licence. En bref, je n'avais aucune attente précise, mais je n'ai pas été déçue. La série est sympa, dynamique et drôle. On a beaucoup de gore (ça m'a un peu rebutée lors des deux premiers épisodes), mais c'est fait de manière beaucoup moins gratuite que The Boys par exemple, donc ça passe largement mieux. Je me suis surprise à aimer la saison et à être en attente de la suite. Et puis, ça fait toujours plaisir de revoir Kyle MacLachlan. Une belle découverte ! Avis très favorable.
Manew : Quelle joie de voir que les adaptations live actions de jeux vidéo peuvent être réussies. Série hyper intéressante avec un potentiel fou, des personnages hauts en couleurs, un ton juste comme dans le jeu vidéo, plein de références pour les fans et puis Kyle Maclachlan. Avis très favorable.
Parlement - saison 4
Nick : Si le plaisir de suivre Parlement a toujours été intact, on ne peut que constater que les saisons 2 et 3 étaient légèrement en deçà de la première saison. Mais, pour son ultime saison, la série a sorti le grand jeu. Déjà, son humour est plus affiné que jamais et cette description loufoque du labyrinthe administratif que sont les Parlement et Conseil européens offrent toujours de bons moments de comédie. Ensuite, il y a encore sa galerie de personnages savoureux ou décalés qui font bien marrer avec leurs comportements souvent immatures. D'ailleurs, notons que la série n'hésite plus à mettre de côté définitivement certaines figures historiques qui ont fait leurs temps, leur évitant de devenir leur propre caricature. C'est vraiment une bonne chose (RIP Torsten). Ces deux points permettent à la série d'être toujours un chouette divertissement et il est très amusant de suivre Samy (épatant Xavier Lacaille) courir pour réparer ses bêtises dans les couloirs des arcanes du pouvoir. Mais là où cette saison m'a bien plu, c'est qu'elle s'est faite soudainement politique et nous a rappelé l'importance de l'Union européenne. Même si elle a beau s'en moquer, notamment sur la lourdeur et la complexité administrative ou en égratignant les personnes qui occupent les hauts postes (de l'incompétent à l'arriviste en passant par le trop gentil docile qui se fait manipuler par tous), elle est devenue, un instant, plus sérieuse lorsqu'elle nous a répété son importance et surtout sa raison d'être, à savoir préserver la Paix sur le sol européen, mais aussi sa fragilité avec la menace que représentent la montée des parties d'extrême droite partout en Europe. À la fin, on obtient une série qui se termine sur un happy-end généralisé et dont les personnages vont nous manquer, mais qui a fait passer une mise en garde alarmiste : la fin de l'Union européenne n'augurerait rien de bon pour ses citoyens. Avis très favorable.
The Rehearsal - saison 1
Nick : L'intérêt d'être le rédac-chef du Vrickavrack est que je peux faire un peu ce que je veux et donc parler d'une série de 2022. Mais comme elle vient d'apparaître avec HBO Max sur Canal+, on va dire que c'est presque une nouveauté. The Rehearsal est surtout la création de Nathan Fielder juste avant la formidablement perturbante série The Curse. Elle part d’un concept sorti du cerveau malade d'une personne probablement inadaptée socialement : Nathan Fielder joue Nathan Fielder, producteur télé qui aide des anonymes à préparer une discussion difficile avec des proches en les faisant répéter avec des acteurs afin de se préparer à toutes les situations possibles que prendra la conversation. Et comme si l'idée n'était déjà pas assez tordue, bien qu’universelle (qui n'a jamais voulu revivre une discussion pour se montrer plus à son avantage ?), la série ne cesse de rajouter des couches à son idée de fou et des simulations de simulations de simulations. Cela donne un divertissement malade dans le sens où on ne se tord pas de rire, souvent cringe, mais réellement fascinant par son jusqu'au-boutisme assumé, mettant au premier plan, au fur et à mesure du déroulement de la saison, son personnage principal, prisonnier de son concept et préférant vivre sa vie par procuration plutôt qu’affronter le chaos imprévisible et incontrôlable de la réalité. Avis très favorable.
Voilà, bye-bye les amis et amies. N'hésitez pas à nous rejoindre sur Discord.
Bye-bye