Les networks ont bien compris cela en demandant aux Showrunners de certaines séries de faire des saisons à épisodes autonomes, comme ABC avec la saison 4 d’Alias, dans le but de ramener du public sans qu’il soit perdu dans l’intrigue. Mais c’est souvent à double tranchant car en plus de ne ramener que peu de personne, la série en perd beaucoup parce que l’intrigue n’avance plus.
Le problème qu’il se pose c’est de bien savoir doser une saison à fil rouge avec des épisodes indépendants comme a pu le faire un Buffy The Vampire Slayer par exemple. Sauf qu’aujourd’hui on a l’impression que c’est tout ou rien. Prenons Flashforward et The Event, séries totalement feuilletonnantes où chaque épisode est important. Dit comme ça on peut comprendre que ce genre ne marche plus, il suffit de rater un seul épisode pour être perdu, la recette ne fonctionne donc pas mais un autre facteur rentre en compte surtout pour ces deux séries : la complexité des intrigues et la longueur de leurs résolutions. Personne ne veut se prendre la tête et se poser des questions qui ne trouveront pas de réponse avant un certain temps. Elles ont voulu faire ce que Lost avait très bien su gérée : les intrigues multiples. Sauf qu’avec Lost ça a parfaitement fonctionné, même si certain furent perdu au cours des saisons les scénaristes faisaient en sorte de garder le spectateur alerte au fil des épisodes, sans le perdre ni trop lui mâcher le travail, Les intrigues étant bien maîtrisées, là ou FF et The Event s’embourbent dans un cul de sac, cherchant a donner trop de mystère. Il y’a également l’écriture de la série qui entre en jeu, là où Lost avaient des personnages creusés et intéressants, FF nous présentait des personnages sans grand intérêt, pas attachants et au comportement à la limite de l’incohérent.
Aujourd’hui le public ne veut plus se prendre la tête et regarder ce qu’il veut quand bon lui semble, c’est pourquoi les séries policières fonctionnent si bien au niveau de l’audience. On peut prendre n’importe quel épisode de n’importe quelle saison en cours sans que ça dérange la compréhension de l’histoire. The Mentalist par exemple, Patrick Jane est à la recherche de Red John qui a tué sa famille, voilà le fil rouge de la série (et non d’une seule saison), de ce fait les scénaristes peuvent l’étirer aussi longtemps qu’ils le veulent. Sur une saison de 22 épisodes, 3 voir 4 épisodes aborde cette intrigue, le reste ce ne sont que des épisodes indépendants.
L'âge d’or des séries TV est révolue depuis quelques années, là où les networks prenaient encore des risques créatifs. Il y en a encore un peu aujourd’hui mais comme dit plus haut la qualité et les audiences ne suivent plus.
Là ou des Lost, Desperate Housewives, Prison Break (au début) et des Alias étaient créées aujourd’hui on nous sort des insipides et plats No Ordinary Family, Flashforward ou autre Undercovers (un erzats raté d’Alias et de l’Amour du Risque).
Il faut se pencher vers les chaînes du câble pour voir des séries créatives et bien écrites.
La mode étant aujourd’hui au Remake/Reboot au cinéma, le monde de la série TV lui a vite emboîté le pas avec ses 90210 (remake de Bervely Hills), Hawaii Five 0 ou Nikita. Autant dire que la grève des scénaristes en 2008 aura sonnée le glas de cette âge d’or et mis en panne la créativité télévisuelle et les prises de risque.