Le cadrage dans The big bang theory

Le 13 octobre 2009 à 00:00  |  ~ 4 minutes de lecture
Dans nombre de séries humoristiques, le cadrage est souvent dépersonnalisé, distant et ne met pas les personnages en valeur. La primeur va à la richesse des dialogues, à la mise en place de l’humour. Celui-ci est généré les ¾ par des mimiques et des faciès disgracieux ce qui explique en partie que l’aspect technique ne soit pas davantage mis en valeur.
Par Scarch

Le cadrage dans The big bang theory

~ 4 minutes de lecture
Dans nombre de séries humoristiques, le cadrage est souvent dépersonnalisé, distant et ne met pas les personnages en valeur. La primeur va à la richesse des dialogues, à la mise en place de l’humour. Celui-ci est généré les ¾ par des mimiques et des faciès disgracieux ce qui explique en partie que l’aspect technique ne soit pas davantage mis en valeur.
Par Scarch

Absence quasi généralisée de mouvements de caméra

 

C’est l’anarchie du dialogue, la caméra est fixe, les déplacements sont en particuliers occasionnés par les personnages eux-mêmes. On est dans une esthétique proche du muet, ce sont les mouvements dans le plan qui sont intéressants, la caméra ne véhicule pas (ou peu) dans l’espace. En fait, les séries humoristiques jouent (outre les feintes) sur la (re)connaissance du lieu et l’ébauche psychologique plus fine des personnages (On en sait plus sur l’intimité des personnages de The big bang theory que sur un Jack Bauer par exemple).

 

 

Le cadrage facial

 

Il y a très peu de cadrages qui focalisent sur les dos des personnages, l’(in)action est toujours sous nos yeux. Il n’y a quasiment pas de jeu sur le non vu (Des personnages qui rapportent des faits auxquels le spectateur n’a pas assisté), on assiste à un flux qui nous propose uniquement ce qui est intéressant, il n’y a pas de pseudo suspense sur les données inconnues. Quoi qu’il survienne au cours des péripéties de la série, cette démarche de facialité du cadrage doit être préservé même lorsque la série prend des tons divergents du sens traditionnel. Par exemple, il y a parfois un ton plus intimant (souvent cassé plus ou moins directement par une blague potache qui annihile la portée sincère des paroles des personnages). Il faut savoir que la cohérence est visible aussi dans le cadrage, si le ton est plus intimiste, le cadrage reste distant et ne comprend pas une démarche plus intimiste (cadrage rapproché, gros plan sur le visage par exemple). Il s’agit presque d’une anarchie visuelle, cadrage imposé, peu de multiplications de points de vue.

 

 

Economie spatiale

 

Les espaces sont réduits, dans le cas de The big bang theory, il n’y a que deux appartements (et le hall d’entrée) et quelques scènes dans un bar non loin de là. Le reste des séquences se déroulant dans d’autres environnements est assez rare. Lorsqu’on prête attention au cadrage dans les espaces réduits (style l’appartement), on remarque qu’il y a rarement de contrechamp qui donnent un point de l’ensemble de la pièce, il n’y a quasi que des plans fixes montrant strictement une partie de la pièce, ce qui laisse croire évidemment que la partie non exposée où figure la caméra n’existe pas réellement. La preuve en image :

 

Image à droite : On voit le côté droit de la pièce.

Image au centre : On voit le centre de la pièce, il s’agit d’un plan d’ensemble qui vise à donner une vision globale de l’environnement.

Image à gauche : On voit le côté gauche de la pièce.

 

Ces repères permettent aussi de conditionner notre regard, on sait que l’un des deux personnages est à gauche et l’autre à droite, des repères visuels aident notre regard à supporter les transitions directionnelles. Si les sautes d'axes sont nettes, il est nécessaire d’avoir des repères pour donner une identité spatiale (jeu de fléchettes pour le personnage de droite (Sheldon) par exemple). En fait, il y a une certaine récurrence dans les types de plans de The big bang theory, cela crée un sentiment de familiarité chez le spectateur (il connaît le lieu et s’y repère assez rapidement). On remarque donc qu’il y a un angle mort (jamais de plans du côté bas de l’appartement). Une sitcom est obligée de stimuler constamment le spectateur (richesse du dialogue), cela exige un rendu comique important pour éviter la sensation de confinement (contrairement à la logique du huis clos qui joue précisément sur cette angoisse suscitée par l’enfermement (espace sans cesse délimité, pas de séquences en extérieur)).

 

 

En résumé :

 

  • Facialité du cadrage
  • Pas de jeu sur le hors-champ
  • Idée de confinement spatial
  • Cadrage dépersonnalisé
  • Intégration d’un sentiment de familiarité

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la série

Critique : The Big Bang Theory 10.01

Le retour bien décevant d'une bande de geeks pourtant déjà culte...

Critique : The Big Bang Theory 8.01

Retour en demi teinte pour The Big Bang Theory.

Bilan : The Big Bang Theory saison 6 - L’âge de la maturité

Parfois, une série que l'on croyait perdue peut nous offrir une saison de qualité, sortie d'on ne sait où. C'est le cas de cette sixième saison de The Big Bang Theory.