À lire voix grave : « Chaque année, à l’approche des vacances (mais pas que) on déplore une augmentation des séries abandonnées par leurs spectateurs. Cela doit suffire. Arrêtons ça ! »
L’humanité est une belle salope. Car oui, de plus en plus, on retrouve des centaines de séries attachées à un poteau sur les aires d’autoroute, les yeux lourds de chagrin, semblant dire « Mais pourquoi ne commence-t-il pas l’épisode 6 ? Ça fait trois semaines maintenant qu’il est sorti, qu’est-ce qu’il attend pour revenir ? ».
Pauvres séries, victimes de la lâcheté et du grand consumérisme de l’être humain.
Il faut arrêter ça. Il faut être responsable. Non, les séries ne sont pas de vulgaires chiens qu’on abandonne une fois la chaleur de l’été arrivée. Non, elles sont mieux que ça. Signons une charte de bonne conduite. Promettons que, dorénavant, lorsque nous nous engageons avec une série, nous irons jusqu’au bout.
C’est là que la rubrique Vrickavrack trouve toute son utilité. En triant pour vous, en dégageant les séries médiocres des immanquables, vous ne vous retrouvez plus avec une série qui ne tient pas ses promesses. Vous ne perdez plus votre temps avec des séries moyennes qui ne vous respectent pas et attendent le final pour proposer quelque chose. Vous ne vous lancerez pas dans Santa Clarita Diet, Designated Survivor ou l'horrible Girlboss (ne faites pas ça ! On est sérieux). Et vous ne serez plus tentés de les emmener faire une "promenade", la dernière balade.
On dit merci qui ?
Merci Jacquie et Michel.
Hé ?!
Le Fonz du mois : Mister Peanut Butter
Avis très favorable
Avis favorable
Avis neutre
Avis défavorable
Sommaire :
- 10%
- 13 Reasons Why
- American Crime
- American Gods
- Better Call Saul
- Broadchurch
- Dear White People
- Doctor Who
- Fargo
- Legion
- Samurai Jack
- The Americans
- The Expanse
- The Get Down
- The Last Man on Earth
- The Leftovers
- Trial & Error
10% saison 2
Gizmo : Une saison 2 sympathique, avec de belles envolées (l’épisode sur Luchini, le final à Cannes) et quelques sorties de route (l’excellent personnage de Camille Cottin plombé par des intrigues clichées et répétitives, et le personnage d’Hicham qui ne parvient jamais à s’intégrer pleinement à l’équipe) qui empêchent l’ensemble d’atteindre la qualité de la première saison. En se consacrant plus aux intrigues des personnages qu’à son discours sur le monde du showbiz, la série perd un peu en pertinence et en force.
Avis favorable
Koss : La bonne surprise d'il y a deux ans est de retour. Comme dans la saison 2 de Suits, un nouveau patron vient bouleverser l'agence et ses membres. Si certains arcs sont mal maîtrisés (Andréa, Hicham), d'autres sont franchement réjouissants (Mathias et Hervé). Le meilleur personnage se voit même doté d'un épisode davantage centré sur elle, pour la première fois de la série. Malgré un début un peu poussif, le show réussit particulièrement son dernier trio d'épisodes. Mais franchement, six épisodes tous les deux ans et demi, c'est bien trop court !
Avis favorable
13 Reasons Why
Gizmo : Les adolescents et les séries à rallonge de Netflix. Deux des plus grands maux de notre siècle réunis dans une même série, voilà de quoi faire trembler les plus téméraires d’entre nous. Et pourtant, sous ses faux airs de "Virgin Suicides", 13 Reasons Why réussit à séduire. Par moments. Le duo principal (Dylan Minnette et Katherine Langford) y est pour beaucoup, mais le concept qu’impose la série à ses débuts l’oblige souvent à multiplier les effets de manche et les ficelles scénaristiques douteuses. Le propos reste pertinent, mais peut-être aurait-il gagné à être affiné dans un format plus court…
Avis neutre
American Crime saison 3
Nick : American Crime est une anthologie. À chaque saison, les acteurs reviennent dans des rôles totalement différents pour raconter une histoire originale qui montre sans fard les côtés les plus sombres des USA, avec un mélange de fatalité, de noirceur et d’humanisme. Cette troisième mouture a pour thème l’exploitation d’êtres humains par d’autres êtres humains et parle des immigrés illégaux venus du Mexique, et de la prostitution infantile. Oui, on n’est pas là pour rigoler.
Dans un premier temps, cette nouvelle histoire déroute, car si dans les précédentes saisons le point de départ était un meurtre (saison 1) ou un viol (saison 2), pas de ça ici : un crime ne lance pas les épisodes. Celui-ci viendra après. Ou pas. Car American Crime prend plaisir à subrepticement éclater les structures narratives classiques : une intrigue qu’on pensait capitale s’efface soudainement, des personnages disparaissent de manière inattendue, d’autres apparaissent à mi-parcours et se mettent à jouer les premiers rôles. C’est vraiment déstabilisant, mais cela renforce le côté totalement inattendu et imprévisible où tout semble pouvoir arriver.
Saison après saison, American Crime devient de plus en plus grande, de plus en plus essentielle.
Avis très favorable
American Gods
Gizmo : Le talentueux Bryan Fuller revient avec une adaptation d’un bouquin – assez pénible à lire – de Neil Gaiman. Malheureusement, sans Mads Mikkelsen comme fascinant catalyseur des délires visuels du showrunner, remplacé ici par un acteur principal très fade, American Gods ne parvient pas à éviter le mauvais goût que frôlait régulièrement Hannibal. Certes, on peut y voir une cohérence avec le thème de la série et les idées qui y sont défendues. Mais cela ne rend pas pour autant la série plus agréable à regarder. Sans moi, donc.
Avis défavorable
Better Call Saul saison 3
Gizmo : Jimmy McGill n’est plus qu’à quelques pas de Saul Goodman, tandis que l’univers de Breaking Bad s’impose progressivement. Il faut reconnaître l’intelligence des showrunners qui ne forcent jamais les liens entre les deux séries, mais créent peu à peu des ponts cohérents entre leurs créations et offrent de nouvelles perspectives sur des éléments déjà connus (Gus, heureux de te retrouver). Cependant, au-delà de son statut de spin-off, c’est surtout la guerre que se mènent les frères McGill qui hisse ce début de saison 3 au-dessus des deux précédentes, avec cette fois-ci de réelles conséquences à la clé.
Avis très favorable
Koss : Si vous êtes un tant soit peu fan de l'univers de Breaking Bad, vous ne pouvez n'être qu'en admiration devant la maîtrise à laquelle est parvenue Vince Gilligan. Il est bien loin le temps des quelques errements des débuts de Walter White. Tout dans Better Call Saul, tout n'est qu'intelligence et volupté. Le show ne cesse de prendre de l’ampleur et de monter en puissance, tout en distillant des références et des easters eggs ultra bien vus. Un régal.
Avis très favorable
Nick : La question polémique : et si Better Call Saul était meilleure que Breaking Bad ?
Car les aventures de Walter White étaient un manège à sensation avec ses moments vertigineux et intenses, mais aussi de longues périodes où l’ennui pouvait nous saisir. Sa préquelle est beaucoup plus constante en qualité et ne connaît pas de trou d’air. Le travail de Vince Gilligan semble être à son apogée, tant il y a de l’intelligence dans l’écriture (une scène anodine peut prendre son sens trois épisodes plus tard), de la minutie sur chaque plan pour le rendre le plus beau et inspiré possible. Les échanges entre les personnages, qui peuvent sembler anodin pour qui ne connaît pas la série, sont passionnants – voire à couper le souffle – quand on connaît les enjeux.
Cette série est un plaisir pour les yeux, le cerveau et le cœur.
Avis très favorable
Broadchurch saison 3
Galax : Bonne fin de série pour la série policière phénomène d’ITV1 de cette dernière… décennie ? (Ils en ont mis du temps à la sortir, celle-là !) Après la grosse déception de la saison 2 où Broadchurch tentait le pari fou sur le papier – et effectivement fou dans les faits – de se transformer en série judiciaire, quitte à transformer ses personnages en simples mystères au passé trouble, la saison 3 renoue avec les racines de la série en livrant la vision d’un crime épouvantable mais terriblement "ordinaire" dans une petite bourgade de Grande-Bretagne, et ayant des effets dévastateurs sur les personnages. Dans cette saison 3, Broadchurch mêle habilement visages du passé et nouveaux personnages. La victime est notamment un excellent personnage à l’actrice marquante, et la conclusion, quoiqu’assez aléatoire quand on y pense, a du sens et rend crédible toute l’affaire. Si la saison est moins puissante que la première, et que son dernier épisode n’est pas totalement satisfaisant car la série tente trop de nous faire "dire au revoir" à ses personnages dans le cadre de sa fin de course, au lieu de se concentrer sur la résolution de l’enquête en elle-même, la saison 3 dans son ensemble a tout de même un propos sur le sujet principal – le viol – qui la détache des précédentes et a su redorer le blason de Broadchurch.
Avis favorable
Dear White People
Nick : La série polémique, supposée promouvoir le « « racisme anti-blanc » », s’avère être de prime abord plutôt inoffensive, préférant au brûlot sans concession suivre le quotidien d’une demi-douzaine d’afro-américains confrontés au racisme ordinaire des USA, et contre lequel chacun lutte à sa façon (dénonciation, prise de pouvoir ou communautarisme), le tout sur un ton assez léger.
Sur la forme, Dear White People emprunte une structure à la Skins, où chaque épisode est un centric sur un personnage, permettant de montrer toutes les gammes du combat contre le racisme (de Sam la plus engagée à Coco qui n’aspire qu’à une vie de consommation et de plaisir, clairement les deux meilleurs personnages du show). Mais ce format assez court dessert les auteurs et les oblige à une écriture assez simplifiée, voire simpliste et caricaturale (le journaliste réservé est forcément gay, les agents de sécurité sont tous racistes et braquent les étudiants noirs avec leur pistolet pour un oui ou pour un non, les lesbiennes ont évidemment les cheveux courts et voient la culture du viol partout, tandis que le personnage de Gabe, le boyfriend blanc de l’ultra-militante Sam, est écrit avec les pieds).
Malgré ces réserves, la série sait rester fraîche et agréable, parle de vrais problèmes tout en gardant sa part de fun. Pas révolutionnaire, mais elle se boit d’un trait, comme du petit lait.
Avis favorable
Doctor Who saison 10
Galax : Reprise difficile pour le meilleur show de la terre, qui nous offre probablement le début de saison le plus pauvre depuis longtemps. Après une ouverture rafraîchissante – mais qui présentait tout de même des défauts qui colleront aux bottes de la plupart des futurs épisodes, à savoir une intrigue assez bâclée, un fil rouge anecdotique et une utilisation pitoyable du personnage de Nardole joué par Matt Lucas – la saison accumule finalement les scripts faibles, ce qui est le fond du problème. Malgré de très bons acteurs et une diversité dans le choix des histoires, tout semble générique, peu inspiré, parfois complètement médiocre. Autre problème mais finalement toujours lié aux scripts en eux-mêmes : la passivité complète du personnage de Bill lorsqu’elle n’est pas écrite par Steven Moffat. Dommage quand on voit qu’on arrive peu à peu à la mi-saison et quand on imagine que son personnage partira à la fin de l’année… Fort heureusement, le dernier épisode en date, Oxygen, ramène une bouffée d’air frais (j’étais obligé) et semble remettre le show sur les rails. Après avoir un peu perdu la dynamique du season premiere, Doctor Who semble repartie, et les futurs épisodes sont prometteurs. Rien n’est perdu, surtout quand certaines saisons ont surtout su briller dans leur seconde moitié après un démarrage en demi-teinte (saisons 3, 4, 8…).
Avis favorable (grâce à l’épisode 5)
Gizmo : Début de saison plutôt poussif malgré l’excellent duo que forment Peter Capaldi et Pearl Mackie. Malheureusement, la série semble accuser son âge en cette dixième saison (sixième sous la direction de Steven Moffat), ne proposant rien de bien innovant ou passionnant. Des scripts bâclés, un arc qui peine à décoller, un budget qui semble rétrécir de saison en saison… La seule lueur d’espoir réside dans un petit bonhomme chauve qui, sans le moindre doute, illuminera la fin de règne de Steven Moffat.
Avis neutre
Koss : Bill is All. All is Bill. Après la purge de ces dernières saisons (quoi que ça allait bien mieux l’an dernier), Moffat revient pour un dernier tour de piste. Alors oui, clairement, c’est moins fou-fou que précédemment, et le showrunner a moins d’idées. Mais il vaut toujours mieux moins d’idées mais mieux exploitées, que les mêmes idées répétées encore et encore. Les épisodes sont certes très inégaux (et frôlent même le catastrophique parfois), mais l’énergie de Capaldi, Pearl Mackie et même Matt Lucas (!) suffisent à me donner envie de voir les épisodes semaine après semaine. Ce qui ne m’était plus arrivé depuis la saison 6.
Avis (plutôt) favorable
Fargo saison 3
Gizmo : Pas évident de prendre la suite d’une deuxième saison que j’avais trouvée magistrale. Nouveaux personnages, nouvelle époque, mais toujours les mêmes éternels imbroglios pour les losers de Fargo. Et tandis que l’intrigue peine un peu à décoller, et que les effets tendent un peu à se répéter (vous pouvez lever le pied sur la BO, les gars), la série nous sort un épisode concept qui résume à lui seul l’intégralité de la filmographie des Coen. Aussi agaçant que brillant.
Avis favorable
Nick : Je pense que Fargo saison 3 est consciente que son histoire aura du mal à tenir sur dix épisodes de cinquante minutes. Roublarde, la série fait le choix de faire traîner le temps et joue la montre, au risque de se prendre un carton jaune pour manque de fair-play. Dans cette nouvelle livraison, les morceaux de bravoure se méritent : il faut aller les chercher, il faut accepter de se taper des longues scènes de palabres, des moments où la tension est proche de zéro, où le récit semble faire un terrible surplace, et de se coltiner des personnages peu sympathiques et rarement attachants. Je n’ai visionné que trois épisodes, mais pour l’heure, Fargo se déplace avec la grâce d’un hippopotame traînant une remorque.
Avis neutre
Legion
Galax : Belle production et une originalité certaine par rapport aux séries du genre qu’on commence à voir beaucoup trop. Mais avec toutes les meilleures intentions du monde, je me suis quand même endormi en plein milieu du pilote, et rebelote, je n’ai pas pu poursuivre le deuxième épisode. Objectivement de qualité, au moins sur le plan de la réalisation époustouflante, elle me paraît trop difficile d’accès pour être un classique incontournable.
Avis neutre
Koss : Huit épisodes de génie. La meilleure nouveauté 2017 et la meilleure nouveauté depuis… Je ne sais même pas quand en fait. La seule chose que vous devez voir cette année.
Avis (très) très favorable
Nick : Aux blasés des dernières aventures des super-héros sur écran ("Suicide Squad", "Avengers 2" ou Iron Fist), de leurs intrigues rachitiques et leurs déroulements prévisibles, je vous conseillerai de tout mon cœur Legion, la dernière production Marvel. Véritable expérience visuelle (et sonore), Legion sort vraiment des sentiers battus. Déconcertante, étonnante, intrigante et imprévisible, la série risque de laisser quelques personnes sur le bord de la route ; mais pour les fans de nouveauté, de fraîcheur et aimant être bousculés, quel pied.
Avis très favorable
Samurai Jack saison 5
Gizmo : Après des débuts très sombres, où seul Aku, l’incarnation du mal, pouvait apporter une touche de rire et de légèreté, Samurai Jack réinjecte peu à peu des touches d’espoir dans la quête de son héros, sous la forme du personnage d’Ashim. Malheureusement, la mort et la désolation ne sont jamais bien loin dans l’univers de Gendy Tartakovsky, comme nous le rappelle la perte brutale d’un personnage iconique du show. Espérons que le Samurai connaîtra tout de même une fin heureuse à sa quête intemporelle…
Avis très favorable
The Americans saison 5
Koss : Et soudain, la chute. Après une montée en puissance progressive travaillée, saison après saison, la série s'est effondrée. Brusquement. Sans que l'on ne comprenne pourquoi. Les anciens personnages ont été mis à l'écart ou sont simplement morts. Les nouveaux ne sont pas attachants, étant là depuis trop peu de temps. Les épisodes s'enchaînent un à un, repoussant à chaque fois les limites du vide. Au final, à part une démission, une rupture amoureuse et un vol de plante, bien difficile de se souvenir de quoi que ce soit. Il reste une petite poignée d'épisodes aux deux showrunners pour justifier cette saison. Bon courage.
Avis neutre
The Expanse saison 2
Galax : Après une première saison difficile d’accès, il faut croire que s’accrocher a fini par payer de mon côté. C’est simple, chaque épisode de cette saison 2 est un pur régal à déguster, sans aucune retenue. L’univers dépeint par la série est complexe, fascinant, donne lieu à des rebondissements à littéralement chaque épisode. La construction de la saison est absolument impeccable : pas une seule scène n’est en trop, tout est millimétré pour que la tension soit à son comble tout au long de chaque chapitre, arrivant toujours à dégager un thème individuel tout en s’alignant avec l’arc principal. De la science-fiction qui nous raconte une vision réaliste de ce à quoi pourrait ressembler la découverte de la vie extra-terrestre dans un univers géopolitique complexe, tellement bien faite qu’on croirait assister aux coulisses d’une véritable partie de l’histoire.
Avis très favorable
The Get Down
Nick : Une deuxième partie clairement moins réussie que la première, moins emballante et moins enthousiasmante. Quatre raisons à cela :
- The Get Down a mis de côté ce qui faisait sa force : le fait de nous faire vivre les débuts du hip-hop avec en filigrane une présentation des pères fondateurs du mouvement, tel Grandmaster Flash. En parallèle, les images d’archives du Bronx des années 70 qui permettaient l’immersion ont été beaucoup moins présentes et ne sont revenues en force que pour le final, la série préférant se concentrer sur le destin de ses personnages. Sauf que cette idée coince.
- En effet, si on retire le montage sous speed, le côté tourbillon d’images/sons/rap/dessins animés, on réalise que la série a du mal à tenir debout et fait beaucoup de vent pour rien. Les histoires proposées sont souvent peu passionnantes (Zeke à l’université) ou traînent en longueur (les histoires de gangsters ou la love story entre Dizzie et Thor). L’écriture se révèle brouillonne et pas du tout subtile, donnant l’impression d’une suite de chapitres n’ayant aucune incidence sur le déroulement de l’histoire (l’épisode où les parents interdisent aux membres du groupe de se produire sur scène n’aura aucune suite. De même, on ne parlera plus jamais de la drogue trafiquée qui avait provoqué des dizaines d’overdoses dans le club). Il y a aussi des soudaines accélérations du récit peu crédibles (Mylene passe en deux épisodes de la vierge chantant des cantiques religieux à une chorégraphie à la Miley Cirus entre deux lignes de coke).
- Mylene, parlons-en. Présentée comme un personnage positif, elle est en fait une insupportable diva détestable, opportuniste, égoïste (elle souffle le chaud et le froid avec Ezekiel, son amoureux transi) et pleurnicharde (il faut la rassurer avant chaque presta). Malheureusement, elle n’est pas la seule à être consternante, tous les personnages féminins sont totalement loupés et caricaturaux, la majorité n’étant que des silhouettes sexy manipulatrices ou créatrices d’ennui, en plein dans les clichés nauséabonds des biatchs de certaines chansons de hip-hop.
- Les auteurs ont-ils été surpris par la décision d’annulation de la série ? En tout cas, The Get Down offre un final bâclé où tout se joue dans les cinq dernières minutes de manière totalement précipitée, et laissent le destin de la majorité de ses personnages dans un énorme flou frustrant.
La traduction Google de "get down" est "descendre". Tellement révélateur de la trajectoire de cette série pourtant tellement bien partie.
Avis neutre
The Last Man on Earth saison 3
Nick : Cela a toujours été depuis le début, c’est même une marque de fabrique : l’impression que les scénaristes de The Last Man on Earth avancent à tâtons, sans plan de route, et improvisent épisode après épisode. Cela avait un côté fascinant, l’impression d’observer une série en train de se créer en temps réel, et il était intrigant de savoir si elle allait réussir à progresser, à ne pas s’effondrer sur elle-même.
Après trois saisons, ce qui était une force est devenu le plus grand grief fait au show. The Last Man on Earth ne sait toujours pas où elle va, mais notre intérêt s’est dissous. Un personnage peut mourir, rien n’y fait, la série n’a plus de jus et se contente d’histoires ridicules et d’un vaudeville poussif. Les intrigues (j’ose à peine utiliser ce terme) sont faméliques et d’une indigence honteuse. Il ne restait plus qu’à croquer un gag ou deux pas trop mal par épisode. Malgré tout, pour une raison inconnue, je n’abandonnai pas, je gardai un secret petit espoir que les dés n’étaient pas jetés, que du beau pouvait sortir de ce vide. Puis voilà qu’apparaît un nouveau personnage, un petit gamin muet, un ultime personnage sans background et sans personnalité, n’ayant pas d’autre fonction que d’être le petit gamin muet qui permet à Will Forte de faire le pitre. Par là même, The Last Man on Earth prouve qu’elle n’écoute pas les reproches qui lui sont faits, qu’elle continue à avancer au hasard, sans donner la moindre épaisseur à ses personnages secondaires. Pour moi (et comme beaucoup avant), la coupe est pleine, c’est rideau, bye-bye, la série se finira sans moi.
Avis défavorable
The Leftovers saison 3
Galax : Troisième saison pour la série dramatique la plus décalée et mélancolique du monde, qui donne encore plus dans le bizarre et l’onirique en cette dernière année. Mais à mesure que les épisodes avancent, déjà certains événements nous paraissent plus clairs – quoique la série a toujours l’art de nous plonger dans le flou le plus total.
Avec un aspect religieux comme thématique beaucoup plus marquée, la saison 3 permet à Damon Lindelof de s’éclater sur un terrain qu’il connaît bien, et parvient sans difficulté à nous saisir pour un dernier tour. Même si je trouve qu’on a perdu un peu en émotion par rapport aux deux précédentes, c’est compensé par un récit de plus en plus captivant qui semble toucher au cœur de ce qu’a construit la série sur sa vingtaine d’épisodes. La crainte de les voir foirer la fin est cela dit présente, vu la grandeur ahurissante de la série et le si peu d’épisodes restants (seulement quatre sur les huit au total composant la saison)... En espérant que la fin soit aussi époustouflante que le début.
Avis très favorable
Trial & Error
Nick : Fans de Parks and Recreation ou The Office, ces mockumentarys où des personnages farfelus (à la limite de l’internement psychiatrique pour certains) se retrouvent dans des situations décalées, venez faire un tour à East Pecks, où Larry Henderson est soupçonné du meurtre de sa femme. Pour aggraver un cas mal parti (tout accuse Larry, notamment son comportement inapproprié), le voilà défendu par un avocat novice secondé par une équipe de bras cassés. Tout est donc installé pour de bonnes tranches de rires. Cela tombe bien car c’est (plutôt) le cas.
Mais tout n’est pas parfait dans Trial & Error. Le risque de ce genre de série est de proposer des personnages tellement débiles qu’ils n’ont aucune crédibilité ou aucune possibilité de réelle évolution ; c’est un peu ce qui arrive avec Dwayne ou Anne dont la succession de maladies comportementales finit par lasser. De plus, la série est assez méprisante envers les gens des petites villes, montrés comme des bouseux crétins, et certains gags sont systématiques (un personnage affirme une chose, son contraire se produit immédiatement). Enfin, le côté "sérial" oblige les épisodes à finir sur un cliff pour relancer l’enquête, ce qui est parfois soûlant.
Mais ces maladresses ne font pas oublier que Trial & Error propose un des pilotes les plus drôles de ces dernières années, que l’on prend beaucoup de plaisir à suivre les tribulations de ces demeurés et que chaque épisode sort tout de même une demi-douzaine de bons gags.
En ces temps de crise, ce n’est déjà pas si mal.
Avis favorable
Et n'oubliez pas : Une série ne pleure pas. Elle souffre en silence. Stop à l'abandon.