Je pense que vous n’imaginez pas le nombre de lettres et mails que je reçois de personnes qui s’interrogent sur le fonctionnement du Vrickavrack et le comment de ses coulisses. Pensez un chiffre dans votre tête, multipliez par zéro plusieurs fois et vous vous approchez du chiffre exact. Comme je n'ai pas d'autres idées d'introduction, je vais céder à cette foule de fans indiscrets et vous le confier, le secret de fabrication de la rubrique.
Pour ceux qui découvrent la chronique, le but du Vrickavrack, est d'avoir un rôle terriblement indispensable à l’Humanité, cette Humanité qui se pose la terrible question qu’on s’est tous posé un jour, cette question à la construction grammaticale assez hasardeuse : « Bon, maintenant, je regarde quoi, comme série ? » À ces gens en détresse, moi, Nicknackpadiwak, me suis donné comme mission de leur venir en aide et de concocter sur Série-All avec une régularité pas méga régulière, j’avoue, un papier où il s’agirait de regarder un maximum de séries, d’en faire un avis rapide et clair, afin que tout un chacun puisse retirer le problème susnommé de la liste de ses tracas existentiels. De là à penser que le Vrickavrack devrait être remboursé par la Sécu, il n’y a qu’un pas (que je ne ferai pas, modestie oblige).
Oui, mais voilà, des séries il y en a la patate et il m’est impossible de toutes les regarder. Et ce manque de professionnalisme crée chez moi un stress paniquant ainsi que des nuits blanches d’insomnies où je ne dors pas. Sauf que j’ai fini par trouver la formule magique pour regarder plein de séries dans un temps court. Et quel est ce secret ? Comme cela est-ce possible ? C’est bien ça que j’ai décidé de vous expliquer dans le paragraphe qui suit. J’ai mis cela en spoiler, car je ne veux obliger personne à le lire. Je sais que certains veulent garder une part de mystère, je les comprends. Tout comme je comprends ceux qui s’en foutent cordialement. À ces deux catégories de personnes, je leur conseille de sauter ce paragraphe et de commencer directement la lecture du Vrickavrack.
Aux autres, êtes-vous prêts à connaître le secret du Vrickavrack ?
Vous êtes certains ?
Sûrs ?
Pas de regret ?
Car après, ce sera trop tard.
Ok, donc.
Voilà comment je procède.
Je panique car trop de séries, quand soudain, je procède comme ça :
J’appuie sur un bouton et je m’écrie :
Aucune mission n’est trop dure, car mes amis, ils assurent !
Vrickavrack gribouille, Vrickavrack bafouille, vite, vite ça grouille.
Dès qu’il y a un article à rédiger, Nick et ses amis viendront s’en occuper.Vrickavrack gribouille, Vrickavrack bafouille.
KOSS ! "Koss est sur le coup"
GALAX ! "Je suis tout feu, tout flamme"
GIZMO ! "Aider, c'est bien joué."
MMAGINÈRE ! "Prête à plonger dans l’écriture"
MARIE-LOUISE ! "Recycler, c’est swag"
ELPIOLITO ! "Les trains, c’est la vie"
JO_ ! "Œil pour un et dents pourries"
La Fonz du mois : Rachel Green
Avis très favorable |
Avis favorable |
Avis neutre |
Avis défavorable |
Sommaire :
- American Horror Story (AHS 1984)
- Big Little Lies
- Des trains pas comme les autres
- Dix pour cent
- Emily in Paris
- Family Business
- Ju-On
- L'agence, l'immobiler de luxe en famille
- La Flamme
- Les petits meurtres d'Agatha Christie
- Love Life
- Lovecraft Country
- Normal People
- On est en direct
- Raised by Wolves
- Ted Lasso
- The Boys
- The Haunting of Bly Manor
- The Umbrella Academy
- Un Homme ordinaire
American Horror Story - saison 9 (nommée officiellement AHS 1984)
Galax : Après une saison 8 assez phénoménale pour les fans de la série, qui mixait plusieurs éléments des saisons précédentes avec une ampleur jamais vue, American Horror Story l’anthologie horrifique de Ryan Murphy revient et fait peau neuve avec une saison totalement détachée, qui rend hommage aux slashers dans les bois avec "1984". La première moitié de la saison remplit une à une les cases du cahier des charges : on assiste à un défilé de mystères brainfuck, de meurtres excentriques sans être trop parodiques, de personnages hauts en couleur et à la frontière de l’irréaliste. En résumé, c’est au début complètement fun et chaque épisode apporte son lot de retournements de situation imprévus. La suite de la saison, quand il faut choisir une seule direction et s’y tenir, est plus sage, moins délirante et forcément moins réussie, et ne permet pas à AHS 1984 d’atteindre les sommets des précédentes, mais reste un très bon contrepoids à la première partie avec un vrai aspect nostalgie des 80’s comme il est de coutume en ce moment dans l’art audiovisuel (Stranger Things, tout ce qui se fait à Hollywood au cinéma, je vous épargne la liste). Bilan : série toujours aussi inégale sur le papier, mais j’ai été surpris de ressortir de ces neuf épisodes seulement avec le sentiment que de nombreux personnages me manqueront et que l’ambiance du camp d’été de 1984 est restée un peu avec moi. Une bonne saison à découvrir, que l’on soit fan de longue date ou que l’on veuille découvrir l’univers de la série, qui parvient toujours à tourner autour de cette fine limite entre le pastiche d’horreur et le pathos très sérieux. Avis favorable
Big Little Lies
Elpiolito : Je dois avouer que j’ai été extrêmement surpris de voir une telle série en prime time sur TF1. Sortie il y a quelques années maintenant, Big Little Lies met en scène plusieurs femmes dans une petite cité bien tranquille. Bien entendu, l’aspect lisse et propre cache de lourds secrets qui vont amener des questions en tout genre : reconstruction pour la femme violée, adultère, femme battue, place du travail dans le rôle de mère, etc. Si la série n’est pas révolutionnaire et n’évite pas quelques facilités, elle propose une réalisation soignée, des actrices au top et une ambiance, un tout cohérent. La série a le mérite de mettre en avant des problématiques souvent ignorées ou passées sous silence, de façon assez violente parfois, et on lui pardonne volontiers ses quelques effets de manche. À noter que cet avis s’applique pour la première saison : le peu que j’ai vu de la seconde a allumé l’alarme "saison de trop" et je n’ai pas du tout accroché. Avis très favorable (sur la première saison)
Des trains pas comme les autres - Saison 10
Elpiolito : Nouvelle année, nouvelle saison et on ne change pas une équipe qui gagne. La formule est toujours la même mais fait toujours recette, Philippe Gougler part toujours explorer une nouvelle contrée par le prisme du chemin de fer. Comme d’habitude, des rencontres intéressantes (quoique qu’il y avait moins d’allumés cette année), des paysages superbes et des aperçus d’autres cultures. Covid oblige, la saison a été fortement raccourcie, l’occasion aussi de fournir deux best-of des meilleurs moments. Avis très favorable
Dix pour cent - saison 4
Gizmo : Je ne croyais pas du tout à cette dernière saison, mais force est de constater que Dix pour cent a déroulé le tapis rouge pour sa dernière saison. La mécanique traditionnelle de la série est un peu grippée, les péripéties de stars se répètent, même si certaines parviennent à nous étonner (José Garcia, étonnamment touchant). Même dans ses épisodes les plus faibles, la série peut désormais totalement se reposer sur son casting principal incroyablement attachant. La saison prend pourtant un tournant audacieux et réussit à viser juste en offrant la conclusion parfaite à chacun de ses protagonistes, le tout porté par une Camille Cottin au sommet de son talent, dévorant l'écran à chacune de ses apparitions. On quitte ASK avec un petit pincement au cœur, mais aussi la certitude qu'il était temps de se quitter avant de tout gâcher. Avis très favorable
Jo_ : Clap de fin pour Dix pour cent. Très beau clap de fin. Pourtant, j’ai eu peur lors des deux premiers épisodes. Quelque chose sonnait faux. Je ne ressentais aucune émotion, et l’histoire des personnages me passait complètement au-dessus. Mais au fur et à mesure, la série a su regagner ma confiance. J’ai retrouvé ce sentiment d’impatience, à vouloir connaître la suite de l’histoire. Pas l’histoire des agents, mais celle d’ASK. Car finalement, le personnage principal de cette saison (et peut-être de la série ?), c’est l’agence. Le dernier épisode laisse d’ailleurs la porte complètement ouverte sur le futur des personnages. Un futur qui s’annonce glorieux pour tous. Je me permets même cette petite comparaison animalière : ASK était la chrysalide qui a fait sortir les papillons en se cassant (et si cette phrase vous parle, je vous invite à écouter tous les albums de Calogéro). Même si la saison se targue d’avoir de belles stars, j’avoue y avoir été moins sensible. Car finalement, ce n’était pas le plus important pour moi. Départ réussi en beauté. Avis très favorable
Koss : Très belle dernière saison de Dix pour cent. Tous les voyants étaient au rouge pourtant : départ de la showrunneuse Fanny Herrero, deux ans d’écart entre les saisons, et beaucoup d’acteurs du show avec des carrières solitaires. Tout commence un peu mollement, avant de très bien relever la tête dans les trois derniers épisodes. Tout se boucle à la perfection. Démarrée comme une petite production en manque de guest (Cédric Klapisch, réalisateur de la première saison, devant lui-même faire de la figuration pendant cette dernière), la série donne à voir une avalanche de guests cette saison. Dans l’avant-dernier épisode, le show se paye même le luxe d’une star internationale en la personne de Sigourney Weaver. La série devient au passage son propre générique. Ce dernier a toujours montré que les stars étaient devenues la nouvelle noblesse, à qui on passait tous leurs caprices. Cela a toujours été le fil plus ou moins directeur du show. C'est explicitement démontré dans cet épisode quand Sigourney séjourne dans la suite Marie-Antoinette. Et puis, il y a le dernier épisode, qui conclut à merveille la série, entre amertume et nouveaux départs. Une vraie réussite. Avis très favorable
Emily in Paris
Mmaginère : Emily est une Américaine joyeuse, enthousiaste et trop forte qui va emménager à Paris pour une mission dans une boîte de marketing composée de méchants Français, qui font toujours la tête et ne sont pas très compétents dans leur domaine. La série a fait l’objet de pas mal de polémiques sur les clichés sur les Français et sur les Américains. Passons à travers ça pour nous concentrer sur la reste : les personnages ne sont pas très bien développés et souvent creux – même si Emily devient quand même attachante au fil du temps – l’intrigue ne vole pas haut, le scénario non plus. J’ai quand même passé un bon moment devant Emily in Paris quand j’ai compris que je ne devais rien en attendre à part un sympathique divertissement et quelques fous rires. Avis défavorable (sauf si c’est juste pour visionner une série sans prise de tête, en mangeant des pains au chocolat à 1,40 euros)
Family Business - saison 2
Jo_ : Ce que je recherche en regardant une série comme Family Business, c’est l’absence totale de prise de tête et le lâcher prise. Une comédie parfois clichée avec moult facilités et des personnages attachants. Sur ces points, la saison 2 coche toutes les cases. J’ai eu très peur lors de l’épisode de reprise que je considère comme une petite catastrophe industrielle. Mais la qualité est remontée au fur et à mesure. Alors oui, Family Business ne sera jamais une grande série, et là où je rejoins Koss ci-dessous, c’est que les twists sont parfois complètement incohérents et/ou prévisibles. Mais elle a eu le mérite de me faire rire (merci Liliane Rovère) et de me surprendre parfois. Ça a suffi pour que je passe un bon moment et que je sois motivée pour une saison 3 (qui aura lieu, selon Tonton Netflix). Avis favorable (mais j’aime bien les choses un peu déviantes)
Koss : Écrire des bons scénarii n’est pas leur affaire en tout cas. La bancale saison 1 s’écroule en saison 2, sous le faible poids des improbabilités qui rythment l’écriture de la série. Rien ne tient et la plupart des conflits et problématiques de la saison pourraient se résoudre avec la discussion des personnages entre eux. La saison prend même une tournure nanar, vers la fin, avec un enchaînement incroyable de twists éclatés et d’acteurs en roue libre. Avis défavorable (sauf si vous aimez les choses un peu déviantes – je ne vous juge pas)
Ju-On : Origins
Nick : Ju-On souffre de la volonté d'imposer une construction alambiquée comme Netflix semble aimer actuellement (cf. The Witcher). Le souci est qu'avec toutes ces timelines, j'ai trouvé très difficile de s'y retrouver et donc d'adhérer émotionnellement aux destins des personnages. Idem, si j'applaudis l'absence quasi-totale de jump-scares ou autres facilités servant à créer la peur (le sursaut du moins, ce qui n'est pas totalement pareil), malheureusement la série ne propose pas grand-chose à la place et on est loin de la Grande Trouille. C'est le souci de Ju-On, elle ne fait pas peur, mais ennuie. Avis neutre
L’agence, l’immobilier de luxe en famille
Elpiolito : Difficile de définir cet objet télévisuel où l’on suit une famille spécialisée dans la vente de maisons de luxe. On pouvait s’attendre à une variation à la Stéphane Plaza mais non, les visites de biens immobiliers semblent être juste intercalées comme deux publicités et ne sont vraiment pas passionnantes (alors qu’on parle de maisons à plusieurs millions d’euros, pas la maison de mamie Danielle). Pas vraiment émission donc, puisque les épisodes se suivent également, et on est dans le quotidien d’une famille avec des histoires dignes des Mystères de l'Amour (on inscrit mamie sur Meetic), un peu trop surjouées pour paraître crédibles, et des guests comme Fabrice Luchini. Et en même temps, on s’approche de la réalité parce que même si on dirait un épisode de Plus belle la vie, c’est censé être la réalité. Bref, Ovni télévisuel, croisement improbable entre Stéphane Plaza et les Kardashian à la sauce française. J’ai vu le premier épisode, j’ai zappé assez vite. Avis très défavorable (sauf si vous aimez les choses très déviante – vous avez compris)
La Flamme
Jo_ : Une vanne à la minute. De façon très manichéenne, soit une vanne réussie qui nous fait pleurer de rire (cf. la Jean-Guile), soit une vanne tellement foireuse qu’on a l’impression de fêter Noël avec notre tonton bourré (cf. Farfale). Pour cette raison, la saison est assez inégale. Mais globalement, on passe un excellent moment. Le casting est juste dingue, et la plupart des guests sont excellents (mention spéciale à Pierre Niney, principalement lors de l’épisode 7). Belle découverte pour ma part, et je suis assez impatiente de découvrir la saison 2 (avec un casting inversé : treize prétendants pour une candidate). Avis favorable
Koss : La Flamme, cette parodie du Bachelor et remake de la série américaine Burning Love enchaîne beaucoup, mais beaucoup de vannes. Il y en a partout et dans tous les sens. Certaines ne fonctionnent absolument pas et d’autres font particulièrement mouche. Une pensée ici pour cet incroyable épisode 4 sur la JeanGuile qui m’a fait pleurer de rire. L’excellent casting aide particulièrement à faire avaler la pilule et la répétition des situations. Une bonne surprise. Avis favorable
Les petits meurtres d’Agatha Christie - final saison 2
Elpiolito : Cela faisait quelques épisodes que Les petits meurtres d'Agatha Christie commençait à montrer des signes de fatigue : multiplication des personnages secondaires, intrigues personnelles autour des personnages toujours plus tarabiscotées, les signes étaient là d’autant que ça commençait à empiéter fortement sur les enquêtes. Il était grand temps d’y mettre un terme dans un épisode final sous forme de comédie musicale. Si on sent que les acteurs y ont pris plaisir, je dois avouer que je suis resté assez de marbre, les numéros étant assez aléatoires (le chant et la danse, ce n’est pas le fort de tous les acteurs). La partie policière est également très quelconque (probablement une lointaine nouvelle d’Agatha Christie). Reste que l’épisode propose une conclusion intéressante au trio Laurence/Avril/Marlène, les personnages secondaires ne sont pas en reste et le petit lien avec la saison avec le retour d’Antoine Duléry fait plaisir. Bref, un épisode de conclusion sympathique même si ce n’est pas le meilleur. En attendant les 70’s dans la saison 3. Avis favorable
Love Life
Nick : Le concept de Love Life n'est pas mal : à chaque saison, on fait la connaissance d’un nouveau personnage que l’on suit dans ses tumultueuses relations amoureuses. Attention, à ceux qui veulent de la complexité et une plongée dans l'âme (et le cœur) d'humains qui expliquerait le pourquoi du sentiment amoureux, tous ces infimes détails qui font qu'on tombe amoureux (ou inversement qu'un couple ne fonctionne pas) voire la somme vertigineuse de coups du hasard ou décisions prises à un moment M qui amène deux personnes amenées à s'aimer au même endroit au même moment, à ceux-là, passez votre chemin. Love Life n’a pas cette ambition, ni cette profondeur, la série reste à la surface du sujet et s'apparente, de fait, à un ersatz de Bridget Jones (le caractère mi-naïve rêveuse et romantique, mi-gnangnante un peu exaspérante de Darcy accentue le parallèle). Mais au final, ne boudons pas notre plaisir, Love Life propose une première saison colorée et suffisamment bien emballée pour passer un bon moment, d'autant que le scénario ne fait jamais de Darcy une oie blanche ou que la pauvre petite gentille qui ne tomberait que sur des c****, elle a aussi sa part dans l'échec de certaines relations. Bref, dans le genre rom-com, Love Life est une série très agréable et clairement plus sympa à visionner que la lunaire Normal People. Avis favorable
Lovecraft Country
Nick : La première demi-heure de Lovecraft Country reste une réussite : un road-movie de trois afro-américains à travers le racisme des USA des années 50, où tuer un homme de couleur gratuitement ne pose pas de problème et est même un effrayant concept culturel. Il est donc évident d'y voir une charge contre l'Amérique actuelle où les choses ont malheureusement peu changé. Ce début de pilote est bien, il secoue et donne la nausée. Puis la série tombe (tombe comme on sombre) dans le fantastique et là tout devient grotesque. Monstres en CGI moches, péripéties débiles, personnages principaux qui s'avèrent inconsistants, c'est la fête à neuneu. De plus, tout cela n'entretient qu'un lien terriblement forcé et lointain avec l'œuvre de Lovecraft. Lovecraft Country est un bon gros nanard des familles, une série Z qui s'est voulue intelligente, mais qui s'avère écrite avec les pieds et bête comme la lune. Avis défavorable
Normal People
Nick : Ils sont beaux (enfin, surtout elle), ils s’aiment, ils pourraient être heureux. Sauf que le scénario en a décidé autrement et veut tenir sur douze épisodes. Du coup, ça doute, ça sent une attirance, puis non, puis si, ça couche ensemble, mais ça ne communique pas ou mal, du coup, ça crée des malentendus, ça se sépare pour des broutilles, puis ça se réconcilie, ça baise, ça n'ose déclarer son amour pourtant évident, donc ça se brouille à nouveau et ça se re-sépare, mais ça regrette et ça continue à se désirer, mais ça se met tout de même en couple avec une autre personne, etc., etc. Beaucoup ont vu avec Normal People la série romantique de l’été, personnellement j'y ai vu une grosse série prétentieuse qui raconte l'histoire d’une pauvre fille tombée sur un trou du cul, recordman du comportement passif-agressif. Assez réussie visuellement (une belle lumière), jamais meilleure que lors de ses scènes de sexe, Normal People intrigue dans un premier temps, avant de lasser, d'exaspérer puis de devenir réellement insupportable, étouffée par ses scénaristes trop désireux d’étendre au-delà du supportable cette histoire (d'amour). Avis j’ai eu envie de les tuer et de me pendre
On est en direct
Gizmo : Les dernières saisons moribondes d’On n’est pas couché ressemblaient à la fin du règne de Laurent Ruquier sur le service public. Mais que nenni ! Au ton crépusculaire et lumières froides d’On n’est pas couché succède l’intérieur feutré et réconfortant d’un club de jazz dans lequel se meut avec panache un Laurent Ruquier désormais affublé d’une superbe barbe. Tout n’est pas parfait, évidemment, notamment les séquences humoristiques laborieuses, mais On est en direct - devenu On est (presque) en direct depuis le couvre-feu - prouve que tout est possible, à l’image de cet échange où Laurent Ruquier se redécouvre de gauche en reconnaissant ses préjugés et son manque de militantisme face à Alice Coffin. Un nouveau programme surprenant et bienveillant, prouvant que tel le phénix, le facétieux présentateur du service public sait renaître de ses cendres dans toute sa splendeur. Avis favorable
Raised by Wolves
Mmaginère : Raised by Wolves était une très bonne surprise, ça n’était pas arrivé depuis longtemps : les personnages, le scénario, les enjeux et l’ambiance m’ont tout de suite conquise. L’origine des droïdes et des croyants, ainsi que ce qui les a amenés sur cette planète est vraiment très bien expliqué et nous permet de nous attacher aux personnages. J’ai eu un gros coup de cœur pour Mother et Father, qui portent la série avec force et émotion. Ils se complètent très bien et font de leur mieux pour mener à bien leur mission et élever "leurs" enfants. Le développement des autres personnages est un peu inégal : Campion qui change de camp à chaque épisode m’agace, Paul le méga-traître aussi est insupportable, et Marcus devient ridicule. Heureusement que des personnages comme Tempest et Sue remontent le niveau par leurs actions et leur courage. Le côté très mystérieux de la planète et du dieu Sol était plaisant, bien que lourd parfois. Trop peu de révélations ont été faites au fil des épisodes, pour aboutir à un final bâclé
En particulier, une révélation qui a donné à peu près ce discours : « Tiens, mais on a une révélation… non, ça ne provoque aucune émotion, même si ça semble signifier un truc important dont on devrait se préoccuper, mais on ne le fera pas. Bon ben, on n’en parle à personne et on passe à la scène suivante comme si de rien n’était ? ».
Avis favorable (sauf pour cet horrible final de saison)
Nick : Ridley Scott est à la réalisation des deux premiers épisodes de Raised by Wolves et cela a du sens, car on retrouve dans cette série SF des androïdes, qui est un peu le dada du metteur en scène. D'autres thématiques aussi sont brassées, notamment la question de la Foi ou l'éducation des enfants en milieu hyper hostile. Ces parties sont assez bien traitées et Raised by Wolves évite le traitement simpliste, notamment sur la question de la Croyance où la série semble renvoyer dos à dos la religion gangrénée par l’obscurantisme et l’athéisme froid, manquant d’empathie. Par contre, même si je n'en suis qu'à mi-saison, j'ai quelques réserves sur le comment elle fait vivre ces idées et je crains un peu que la série ne s’embête pas trop et prenne des raccourcis et autres facilités pour faire avancer son histoire et l'amener à destination. Mais, en attendant de finir la saison et d’en avoir un avis plus définitif, je peux toutefois affirmer que Raised by Wolves est visuellement très belle (malgré quelques effets spéciaux qui grattent un peu) et, a minima, offre un divertissement dépaysant. Avis favorable
Ted Lasso
Nick : Ted Lasso raconte l'histoire de Ted Lasso (si, si), sosie de Ned Flanders des Simpsons qui débarque des USA pour devenir entraîneur d'une équipe de Premier League anglaise de foot, alors qu'il ne connaît rien à ce sport. Les supporteurs, les joueurs ou la présidente ne l'entendent pas de cette oreille et vont tout faire pour mettre des bâtons dans les roues du nouveau coach, mais par son optimiste et sa bienveillance Ted triomphera des pièges tendus et des obstacles rencontrés. À l'image de son générique où l'on voit Ted Lasso s’asseoir sur un siège d'une tribune d'un stade et "contaminer" tous les fauteuils adjacents en les faisant changer de couleur, peu à peu, je me suis laissé gagner par la bonne humeur de cette série et ses personnages gentiment loufoques. Sans être non plus à se rouler par terre de rire, Ted Lasso est vraiment un pur feel good movies (series plutôt) plein de bons sentiments, le tout sans excès de guimauve, une sitcom très attachante qui met de bonne humeur et fait du bien au moral (la gentillesse comme remède aux problèmes, on a tous besoin de ça en ce moment et dans ce monde de brutes, non ?). Avis favorable
The Boys - saison 2
Jo_ : Ce Vrickavrack sera l’occasion d’officialiser notre scission avec Koss, puisque je ne suis pas du tout de son avis (tout est parti d’une sombre histoire de top 5 des meilleures Pom’Potes). En effet, même si cette saison de The Boys n’était pas aussi bonne que la première, elle n’en est pas moins restée divertissante, mouvementée et trash. Je ne suis pas exigeante, c’est ce que je lui demandais. Certaines incohérences du scénario ne m’ont pas dérangée car j’ai choisi de ne pas les voir (coucou The Deep et la pauvre baleine). J’avoue par contre que d’autres m’ont un peu plus fait tiquer (coucou la sécurité de Vought). La saison 2 souffre peut-être de certaines longueurs, notamment chez les Boys (je me serais bien passée de la visite chez la tata de Butcher pour manger des muffins à la myrtille, ou des moments "Closer" sur la sexualité de Frenchie). Mais les super-héros rehaussent le niveau avec une arrivée remarquée de Stormfront et un Homelander toujours aussi fascinant et malsain. J’ai retrouvé ce plaisir régressif lors du visionnage des épisodes et ça m’a plu. Je ne vais pas aller chercher plus loin et je crois que ce sera déjà très bien. Avis favorable
Koss : Une belle arnaque. Après une première saison sympathique, mais inaboutie, The Boys se devait de confirmer et surtout d’explorer son background. Tout a été scénaristiquement forcé pour arriver au statu quo final, qui n’a pas vraiment de sens. Preuve de la tartufferie : la scène finale où Homelander se masturbe au dessus de la ville est... une scène coupée de la saison 1. Preuve que décidément rien ne change et que la formule "Homelander VS The Boys VS une antagoniste ajoutée (cette année, Stormfront, l'an prochain, un·e autre)" peut-être dupliquée à l'infini. En réalité la série, en essayant de démonter les travers du genre, finit par prendre exactement le même chemin que tous les autres films/séries/comics (y compris en faisant des spin-off, donc). La critique de la caricature devient la caricature elle-même. On ressort avec un vaste sentiment de gâchis, tant la saison semble avoir été pensée comme une fragmentation de différentes intrigues qui se superposent sans enjeux, ni tension réelle. The Bad Boys. Avis défavorable
Mmaginère : Cette saison 2 de The Boys n’était pas aussi renversante que la première, mais m’a globalement plu. L’arrivée de Stormfront était une excellente idée, bien que bâclée sur le dernier épisode. Ses relations avec les autres personnages (amis comme ennemis) étaient très bien amenées et ce sang neuf a apporté de nouveaux enjeux à la série. Les Boys restent toujours assez inégaux dans leur intérêt, mais ont proposé leur part de fous rires et d’émotions, ainsi que de violence. Je déplore toujours le manque de prise de risque les concernant et ils restent le maillon faible de la série, avec le running gag The Deep. Les Seven restent les personnages les mieux développés, avec les intrigues les plus intéressantes. Il est toujours plus facile et amusant d’écrire sur un "méchant" que sur un "gentil". Les super sont quand même traités différemment, Homelander et Starlight étant toujours particulièrement mis en avant et bien joués, quand, à côté de ça, A-Train, Black Noir et Maeve sont sous-exploités. Quelques incohérences me font lever les yeux au ciel, comme le manque de sécurité chez Vought. Les révélations de la saison ont été bien distillées sur les cinq premiers épisodes et ont été mal gérées sur les suivants. Ce qui n’a malheureusement pas eu l’impact voulu et j’en suis restée frustrée, surtout avec un final aussi décevant. J’espère que la saison 3 apprendra de ses erreurs dans la saison 2, surtout avec les enjeux un peu faibles lancés pour la suite. Avis favorable (j’attends le spin-off et la saison 3 avec impatience)
Nick : La première saison n'était déjà pas parfaite, mais cette parodie trash/régressive des films de super héros avait quelque chose d'assez sympathique, le tout étant fortement aidé par la prestation d’Anthony Starr, délicieux en Homelander, ce Superman fasciste et psychopathe. Pour cette deuxième saison, on reprend les mêmes et on recommence... en moins frais et moins fluide. The Boys souffre notamment et énormément de sa team de "gentils" les Boys, personnages unidimensionnels, qui m'ennuient dès qu'ils apparaissent à l'écran. Et comme en plus, de l'autre côté, la majorité des subplots accompagnant les Seven n'est pas vraiment palpitant, ça commence à faire beaucoup. Au final, il ne reste qu'Homelander et la nouvelle venue Stormfront pour sortir la série de sa léthargie, mais même là, ce n'est pas méga folichon (Homelander empêtré dans son histoire de filiation). Sans trop d'idées, en se reposant trop sur les scènes choc et prenant les mêmes raccourcis scénaristiques des fictions des Marvel/DC qu'ils sont censés moqués. The Boys prend un peu l'allure d'une farce qui commence déjà à trop durer. Avis neutre
The Haunting of Bly Manor
Gizmo : Malgré un premier épisode prometteur, le nouveau récit horrifique de The Haunting peine à convaincre. Mike Flanagan, showrunner et réalisateur de tous les épisodes de la précédente, abandonne ici la caméra après le premier épisode. En découle un travail sur l'image moins poussé, une réalisation moins malicieuse qui se contente de dérouler son récit sans renouveler son jeu de chat et la souris avec le spectateur. Le scénario suit un peu le même chemin, la puissance thématique de la précédente saison laissant ici la place à une mosaïque d'idées intéressantes sans jamais que l'image d'ensemble ne convainque vraiment. Il n'y a rien à détester dans Bly Manor, on peut même saluer l'interprétation solide du casting. Mais on quitte les lieux sans frissons, avec un baillement poli. Avis neutre
Mmaginère : Je suis mitigée par rapport à cette saison de The Haunting. D’un côté, j’ai beaucoup aimé l’histoire, l’ambiance, la musique et les personnages (sauf Peter et Miles), mais de l’autre j’ai trouvé que la plupart des mystères se devinaient dès les premiers épisodes, ce qui a contribué à me gâcher la suite de la saison. De plus, certains passages étaient trop longs. Les différentes époques sont très bien représentées et permettent efficacement de nous raconter l’histoire de Bly Manor. Que de tristesse en ces lieux maudits ! Les 2 derniers épisodes ont rattrapé le coup, nous offrant un beau final chargé en émotion. Cette saison a été critiquée pour son manque d’épouvante et c’est vrai que c’est peu présent, mais au final,
comme le dit la mariée, ce n’est pas une histoire de fantômes, c’est une histoire d’amour(s).
Avis neutre (mais penchant plus côté favorable)
The Umbrella Academy - saison 2
Galax : Je suis un éternel boudeur de la saison 1, que je trouve vaguement surestimée, beaucoup trop lente et prévisible. Cette saison 2 est clairement l’exact opposé. Avec son pitch de retour dans le passé, la série se réveille soudainement et décide enfin de lâcher ses personnages poids morts (en tout cas de réduire leur présence, comme Luther ou Diego) pour se concentrer sur des choses vraiment plus intéressantes. La structure est très similaire à celle de la première saison mais The Umbrella Academy surprend vraiment sur sa fin et se conclut probablement par son meilleur épisode à ce jour. Je n’ai aucune idée de comment les fans inconditionnels de la première saison ont ressenti cette suite, mais personnellement j’y ai enfin trouvé de quoi m’amuser. Je serai au rendez-vous pour la trois. Avis favorable (à ma grande surprise)
Marie-Louise : À mon sens, cette saison 2 de The Umbrella Academy était quand même un poil meilleure que la première. Là où je me rappelle avoir trouvé la première saison leeente, souvent incohérente et avec une fin ayant un bon goût d'escroquerie, j'ai trouvé que ce "renouveau" apportait de la fraîcheur. Voir les personnages évoluer dans les années 60 et être confrontés aux problèmes sociétaux de l'époque m'a pas mal divertie. Et même s'il est clair que le scénario n'est toujours pas du grand art, je l'ai trouvé plus rythmé et j'avais plus envie d'y revenir après chaque épisode. Bien sûr, on a toujours des moments totalement wtf, notamment le père Hargreeves qui est en fait un extraterrestre, Diego qui ne comprend pas que sauver le président Kennedy changerait inévitablement le futur, ou Allison qui n'évoque qu'une seule fois sa fille restée en 2019, au bout du sixième ou septième épisode seulement... Par ailleurs, le manque de développement des personnages est aussi un gros point faible de la série. Mais je me suis tout de même amusée. Bref, là où personnellement je n'étais pas sûre à la fin de la saison 1 de continuer à regarder, je suis par contre sûre de vouloir voir la saison 3 (au risque d'être déçue, peut-être). On verra si elle prend un peu d'épaisseur ou si au contraire elle se complaît dans ses travers… Avis favorable
Un Homme ordinaire
Koss : Un Homme ordinaire est une fiction en quatre parties inspirée par l’affaire Dupont de Ligonnès. Le terme "Inspiré par" est très important, tant la fiction vacille entre une retranscription méticuleuse des faits (avec des ultra détails similaires) et des ajouts sortis de nulle part. Il faut en tout cas saluer le courage de la télévision française de traiter un tel sujet avec une aussi belle délicatesse. Tout est absolument incroyable : la musique, la mise en scène, le jeu d'acteur (le petit ami d'Émilie Dequenne <3) et le scénario. C'est vertigineux de talents, d'émotions... et de rire. Fascinant et incroyable nanar. Avis très défavorable (sauf si vous aimez les choses très déviantes – je ne vous juge toujours pas)
Merci à Mmaginère pour sa première participation à la chronique !