C’est un épisode qui commence sur les chapeaux de roue avec une semi-victoire des gentils. Le duo Mikasa et Livai, c’est-à-dire les deux personnages qui ont été toujours vendus et montrés comme les prodiges du bataillon, combattent ensemble dans un coup coordonné qui, couplé à la fatigue du titan féminin, permet de récupérer Eren et d’éviter le pire, à ma grande surprise (je pensais vraiment qu’Eren était capturé pour de bon), tout en étant crédible en termes de gestion des rapports de force.

L’animation de toutes les voltiges tri-dimensionnelles est toujours sensationnelle et c’est encore une fois une scène d’action plein de détails sympas. Je suis particulièrement fan du plan final du titan féminin, à la fois vaincu et victorieux… qui pleure en comprenant qu’il a perdu et n’a pas réussi à récupérer Eren.

Pleure-t-il parce que son but a échoué ? Ou peut-être parce que ça implique… que tout le massacre était en vain. C’est un détail subtil qui rappelle tout de même qu'à l’intérieur du titan féminin, il y a bien un humain.

On part ensuite sur un pur aftermath du bain de sang qui a constitué l’expédition et… comme prévu c’est un aftermath violent et riche en action. Car tout n’est pas terminé : il faut rentrer. Et là, l’anime joue à fond la carte du pathos tire-larmes autour du personnage de Petra et des réactions de Livai. Et ça fonctionne à fond : le passage où, à cause de deux soldats qui n’ont pas suivi les ordres et ont voulu trop suivre leur coeur pour récupérer un corps, ont entraîné de nouvelles morts et ont forcé Livai à se délester de corps ramassés pour distancer les titans… dont celui de Petra. Purée, ils sont vraiment pas cools, me disais-je.

Tout ceci sublime beaucoup le personnage de Livai qui applique les recommandations d’Erwin, finalement, à savoir de savoir laisser son humanité et ses sentiments de côté. Un mal nécessaire pour le bien commun. Le montage souligne assez, sans être trop grossier, à quel point c’est dur pour lui de garder cette ligne directrice : le moment où il donne l’insigne du bataillon découpée, qui appartient très probablement à Petra, à son camarade plus bouleversé que lui et qui vient de commettre une erreur monumental, révèle vraiment la force de Livai et le place définitivement en héros à ce stade.

Et puis quand je pensais que l’anime avait enfin fini de jouer la carte du pathos, ils amènent… le père de Petra. Non vraiment là, c’en était trop. Les réactions de Livai, ou plutôt la non-réaction, est à nouveau glaçante et parfaite. Et l’anime ne montrera jamais ce qu’il a répondu au père. Qu’y a-t-il de plus à dire à ce stade ?

Si le ton pathos peut paraître cliché, c’est fait de façon super intelligente car toute la scène finale reprend… l’une des premières scènes du premier épisode, quand le bataillon d’exploration de l’époque revenait sur un retour anti-climatique. Seul Eren considérait cela comme un retour triomphal. La scène est vraiment rejouée à la lettre sous la forme d’un souvenir qu’Eren du présent revit, et c’est super bien fait. Comme ce que je disais dans mon précédent avis, l’anime trouve toujours le chic de nous faire reconsidérer d’un autre angle des scènes qui remontent jusqu’au prologue, et on est pile dedans ici.

Finalement, faire ce parallèle maintenant permet juste, avec Petra notamment, de mettre un visage et un nom, bref, de donner une identité à toutes les soldats inconnus victimes de l’expédition du prologue. Pour savoir ce que Livai a bien pu répondre au père de Petra, il suffira finalement de reprendre le premier épisode et de repenser au caporal Keith Sadies qui s’effondrait face à la mère d’un des soldats de sa troupe. L’histoire se répète et l’humanité semble condamner à revivre les mêmes échecs, c’est sacrément fort et on comprend vraiment mieux pourquoi on parle de “57ème” expédition au-delà des murs, et toujours aucun résultat… sauf celui d’inspirer malgré tout de futures générations, comme l’enfant qui est le seul à encourager le bataillon, comme Eren en son temps.

Un aftermath vraiment génial où chaque scène est forte de sens et qui arrive à viser juste sur l’émotion de tous les côtés.