Habituellement, les épisodes de ce type, sans super villains et généralement là pour enrichir l'univers de la série, je les aime beaucoup.

Et la perspective d'une intrigue impliquant grandement Leslie Thompkins en son sein pour montrer une facade du crime de Gotham jusqu'alors inédite (la médecine clandestine) avait de quoi charmer, d'autant que l'épisode en profite au passage pour enrichir le background de Rupert Throne et donc de la mafia de Gotham.

Malheureusement, cet épisode se révélera on ne peut plus anecdotique : le fond ambigu évident de Matt fera qu'aucune menace sérieuse ne se sentira peser sur Leslie, contrairement à ses précédentes apparitions rien de significatif dans sa relation avec Bruce n'est explorée (on aurait pu la substituer aisément avec un autre Docteur que ça aurait presque été du pareil au même), les méchants sont inconsistants, l'intrigue est très prévisible et les rythme et structure de l'épisode ont tendance à lui nuire, coupant souvent l'élan de l'action Batmaniene par des scènes plus sérieuses, et ayant tendance à rendre certains passages trop expéditifs quand d'autres s'étirent assurément trop.

Le tout desservi par une musique particulièrement timide et une animation très aléatoire, fournissant tantôt des plans sublimes contre d'autres pas mal d'autres contenant des erreurs d'animation assez flagrantes, ainsi qu'un montage un poil trop rush pour que l'émotion puisse prendre lors des quelques séquences qui auraient pu tirer l'épisode vers le haut (comme la dernière par exemple).

Si l'aventure est molle, l'apport de background, bien que trop léger par rapport aux autres épisodes du genre, est intéressant, notamment sur ce qui concerne les Thorne, la médecine underground et le fait que dans Gotham on ne s'extirpe pas d'une vie de crime sur un claquement de doigt, qu'entrer dans cette pègre c'est se plonger dans une spirale infernale qui impose à un certain degré même de devoir avoir recours à l'illégalité pour pouvoir ne serait-ce que se soigner.

L'épisode n'est en revanche pas très critique sur le système de santé des USA et il aurait sans doute été plus intéressant encore de confronter Batman à des personnes forcés à entrer dans l'illégalité pour accéder à des soins parce qu'ils sont lésés par le système lui même à la base. Mais bon, c'est aussi une série issue d'un autre temps, les années 90, durant lequel les Etats Unis étaient tout puissants et où ça roulait bien pour eux. Et pas sûr pour le coup qu'une telle critique serait de toutes façons passé dans une série jeunesse, tant par son fond "rebelle" que par sa relative inaccessibilité pour un très jeune public.

Bref, les épisodes sans Super Villains, quand c'est bien fait c'est génial. Mais quand c'est comme là ou moins bon, on s'y ennuie assez vite ...