Une conclusion très cohérente avec la série dans son ensemble, qui ne cherche pas à romantiser son histoire mais qui au contraire laisse les personnages aller, sans les réduire à cette période de leur vie. Le shift entre l'attention portée à Toby et le centre réel de l'histoire, c'est-à-dire Libby, s'est fait de façon très fluide de sorte qu'à la fin de l'épisode, on comprend vraiment qu'il s'agit d'histoires croisées, celles de personnes quadragénaires qui se retrouvent à faire de nouveaux choix et à se questionner sur leurs vies.

Chacune de ces personnes a sa propre perception des évènements et il y a de la vérité partout. Quelle que soit la raison de l'absence de Rachel, Toby a dû y faire face et remodeler son quotidien. Dans le même temps, Rachel a vécu des choses traumatisantes qui sont restées invisibles. Et tandis que Libby était là pour Toby, son mariage battait de l'aile. Libby reste par ailleurs le personnage le plus intéressant, peut-être parce qu'elle se raconte et qu'on est dans sa tête, mais j'ai trouvé le scénario particulièrement riche et passionnant, sur ce qu'on attend de la vie, notre peur d'avoir manqué des choses importantes, cette envie de vivre plusieurs vies, le fameux "et si... ?"

De plus, la mise en abyme de l'histoire participe à une construction type poupées russes qui questionne aussi l'art, la littérature ici, dans son choix de raconter certaines histoires d'un certain point de vue (coucou le male gaze), ce qui ne permet jamais ne serait-ce une once d'objectivité. Le vrai défi de cette histoire là, c'était de prendre en compte différents personnages et leurs différentes visions sans pour autant les juger, en faisant ressortir la complexité des relations humaines et le bazar que ça peut être.

Un final vraiment qualitatif pour une série surprenante et passionnante.