J'ai toujours encore beaucoup de mal avec Autumn, pour qui je ne ressens aucun intérêt et aucune empathie... Ça gâche un peu le plaisir, mais peut-être que son personnage dévoilera d'autres facettes. Mercedes est géniale, la découverte que l'on fait sur elle est intéressante et apporte beaucoup de profondeur. J'ai aussi apprécié que l'histoire se penche sur les conséquences de ce métier, sur la jeune génération en tout cas. Des jeunes filles obsédées par leurs corps, leur popularité, l'envie d'être aimées/désirées, qui ne voient pas le "mal" dans le fait de vendre leurs corps. C'est pour ça que Mercedes est un très bon personnage, et dans l'ensemble aucune des filles n'est dans le cliché de la stripper, ce qui est un grand atout. C'est plus politique également, avec ce fameux projet de casino et Oncle Clifford qui prend plus d'importance en dehors du club. Il y a un côté dirty assumé (en même temps, c'est la signature de Starz), mais ça va au-delà de tout ça et si la série peut s'éclater avec des scènes chaudes en tout genre, ce n'est pas gratuit pour autant et on est dans un univers empreint de vérité, qui ne cherche pas à juger qui que ce soit, et qui propose une palette de personnages tous aussi intéressants les uns que les autres.

The neon Bitches

Je ne poste pas d'avis pour les premiers épisodes, cela fait trop longtemps que je les ai vu, ma mémoire n'est pas assez fiable pour fournir une analyse intéressante. P-Valley, c'est une série Starz comme la chaine en a la specialité : graveleux, sexy, avec de la nudité et une scène de masturbation et de sexe par téléphone mémorable dans le final de l'épisode deux. C'est une série sale, souillée, honteuse pour le spectateur devant cette étalage de strip teaseuse qui ondule, danse et twerk... oui, P-Valley, c'est la NOLA qui ne s'est jamais remis de Katrina, un univers où les strases cachent la misère d'un monde incapable de renaître. 

Mais là, vous devriez vous dire : attends, S, NOLA, Katrina, ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attends une fois la pantalon baissé, la porte fermée à clé et la vaseline mise sur les mains. Et là viens le gros problème pour les pervers en tout genre : P-Valley est une bonne série Starz, avec une écriture impeccable qui tape juste et une réalisation propre, voire même inspirée. Il suffit de voir la scène du pol dance de Mercedes à la fin du pilot pour comprendre que le show va aller bien plus loin que nous offrir du strip, du strass et du poulet frit. 

On est à NOLA, dans les bas fond hors du Treme, mais on retrouve ce souffle de la série de Simon, cette galerie de personnage haut en couleur depeint par une formidable Katori Hall. Et en fait, la honte s'efface vite pour céder la place à une galerie de personnages attachants et détestables, tous enfermés dans la zone grise entre le vulgaire d'un métier où le corps est un produit et une quête du respect impossible dans un NOLA où les perdants et les gagnants ne partagent plus le même monde. Avec, au milieu, Oncle Clifford, trans déjanté propriétaire excentrique de cet univers de paillettes là où la misère et Katrina a tout enlevé. 

Et si Nico Annan n'a pas un prix pour sa prestation, alors c'est une vraie occasion gâchée. P-Valley n'est pas une grande série, pas encore, mais tout est là pour que le show décolle réellement. 

Ah, oui, je sais, vous allez me parler de la note minable de IMDB. Je crois que ceux qui étaient venus juste pour se branler ont été bien déçu. Tant mieux.