Crosse, calice et tabernacle. L’accent québécois, est assez chaud à suivre, j’ai dû mettre les sous-titres pour malentendants, car je ne comprenais rien de rien.

Sinon un pilote qui ne fait quasiment que de poser son histoire et présenter les personnages constituant une famille qu’on soupçonne déjà d’être assez dysfonctionnelle et cachant des secrets. C’est efficace, un poil long, mais les quelques changements soudain d’ambiance apportent un je ne sais quoi de fascinant (l’ombre de l’ange lors du cours, le changement de temps observé hors-champ par toute la famille au chevet de Madou et surtout cette intro terrible avec la vieille dame et le drapeau brulé) comme si le récit pouvait à tout moment basculer dans quelque chose de dramatique.

C'est très appréciable de regarder des fictions qui s'éloignent des standards états-uniens habituels, tout en gardant cette empreinte qui leur est propre. Je trouve l'histoire intrigante, avec une charge émotionnelle assez forte et une menace ambiante qui participe à créer une atmosphère unique.

La cinématographie est sublime (le contraire m'aurait étonnée venant de Dolan), à l'image de ce plan où se succèdent tour à tour la clarté d'un rayon de soleil et les éclairs d'un orage grondant. Je suis, dans l'ensemble, très sensible à la réalisation, au montage et à l'étalonnage, avec également une musique particulièrement efficace.

Je m'attends à être surprise, touchée, j'y vais avec des pincettes car c'est le genre de séries qui peut rester avec nous un long moment si elles sont bien menées.